Catégories
#57

AMICALE ECF

par Elfi Lefeuvre

Je suis venue à Paris pour la psychanalyse et pour Lacan, en passant par la Fac de médecine et la psychiatrie. Tours et détours juste pour restée digne de la considération de mon paternel, qui n’est resté que blasé.

Devenue étrangère dans mon pays, je le suis devenue en bonne et due forme en Italie, et plus tard en France. De mon maternel je n’ai revendiqué que la langue.

J’ai été élevée par la communauté, grands parents, oncles, voisins, instits et profs tout un orchestre encouragé par mes parents et en même temps tenue en distance, à l’exception des mes grands parents paternels. Ma grande mère Euthymia m’a sauvé, et mon grand père Héraclès, instituteur, m’a donné l’amour des livres et du savoir. Tous les deux émigrés, exilés, réfugiés du Pont- Euxin (Euxeinos Pontos) en Russie, et de Russie en Grèce.

Les signifiants qui marquent ces trois paragraphes : psychanalyse, étranger, langue, communauté, amour du savoir et de sa transmission, ce sont ceux qui me font formuler ma demande de travailler au group IMMIGREC et à l’AMICALE CF, à la fois, parce que j’aime la communauté, mais pas le communautarisme, parce que je suis sensible à l’étranger, le venu d’ailleurs, mais je m’abstiens de toute forme de ségrégation, pour le grec mais aussi pour le français et le russe ou l’italien ou l’anglais, pour l’amour de transmettre parce que citoyenne de la psychanalyse.

Pourquoi maintenant ? Quand Marina m’a fait part de son initiative de réunir les Grecs de Paris pour travailler sur des textes grecs, j’ai eu peur du renfermement sur soi-même. Votre proposition de l’AMICALE CF pas seulement neutralise cette crainte, mais ouvre des perspectives qui m’inspirent. Par ailleurs, ma demande d’entrée à l’ECF, les effets de l’entretien pour l’entrée à l’ECF, les effets des Journées et du Journal des Journées, et bien sûr les longues années du travail psychanalytique, donnent comme résultat un certain désencombrement par perte de l’attachement à la jouissance sécrète, clandestine ou marginale, et envie de vivre au grand jour, bref une sortie de l’ère de l’inhibition.

Concrètement : les IMMIGREC m’ont invité à leur prochaine réunion ; Marina (avec qui je travaille déjà sur la traduction du Séminaire VII) m’a demandé un petit mot sur mes motivations et idées : le fil conducteur serait de contribuer à l’orientation et formation de jeunes étudiants grecs à Paris. Parallèlement, je vous demande de travailler à l’AMICALE CF.