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Les Journées de l'ECF Lettres & messages #56

Mettons-nous dans le grand vent!

Alain Abelhauser

Un simple mot : vous aviez annoncé que le couplage des communications, ce samedi, pourrait avoir fonction d’interprétation. Pour ma part, et pour la séquence à laquelle je participais, ça a bien plus qu’opéré, sachez-le. Soyez-en remercié, donc. Et puisque j’y suis : pourquoi n’avoir pas questionné Jacques Stern à propos des Navajos, c’est-à-dire à propos de cet au-delà du chiffrage que constitue une certaine pratique de la langue ? Il est des lendemains de fête qui déchantent. D’autres qui font promesse. Merci pour celui-ci.

Béatrice Brault

Nous sommes au lendemain des journées de l’ECF, journées exceptionnelles, émouvantes, enseignantes, pleines de vitalité. Ce « Cessons de freiner des 4 fers! » ou encore « Mettons-nous dans le grand vent! », paroles sortant de votre bouche qui font écho en moi jusqu’à en rêver cette nuit. J’ai rêvé que je vous écrivais quelque chose. Quoi ?? C’est pourquoi dans la hâte, j’ai pris ma plume pour vous écrire ces quelques mots retranscrits via le net.

Mon texte, 3ème version, a été retenu dans la liste, mais non pour Paris. Le sera-t-il pour Rennes ? J’ai été ravie de savoir, bien que vivant en Belgique depuis plus de 10 ans, que Rennes a été la ville choisie pour la suite des Journées. Rennes, symboliquement, représente pour moi la ville où j’ai « rencontré » Lacan à l’Université, via Jean-Claude Maleval, lors de mes deux dernières années d’études de psycho, et au cours de son séminaire du soir en dehors de la fac, de 1988 à 1990. Laurent Ottavi était mon tuteur de mémoire. J’ai quitté ma région natale, la Bretagne, et ma ville universitaire, pour travailler dans le nord de la France et m’installer plus tard en Belgique. Je me suis toujours dit que j’aimerais y retourner pour la cause analytique. J’espère vivement que mon texte sera emporté par ce grand vent d’ouest.

Bernard Seynhaeve

Je voudrais vous dire à quoi m’a fait penser ces journées de l’ECF. Pas seulement les journées, mais aussi votre intervention à l’AG. Je suis allé relire ce que vous avez dit le 12 novembre 2008, soit il y a donc juste un an. Ces journées « bouleversantes » ont été le renversement du renversement du renversement. Il faut faire vite, avez-vous dit. C’est urgent, on agit, ce n’est plus le temps de penser. Vous courrez vite. Je veux vous rattraper.

Christine Le Boulengé

Assez d’accord avec « entre désir et volonté ». Je l’exprimerais comme ceci. La psychanalyse, ça m’est d’abord tombé dessus – une rencontre, avec la promesse de quelque chose de plus précieux que tous les biens: un désir. Ensuite, un long travail pour dégager ce désir de sa gangue. Puis, chemin faisant, la naissance d’un nouveau devoir: rendre à la psychanalyse ce qu’elle nous a offert. Ce qui s’éprouve par la suite, c’est, me semble-t-il, la remise en chantier permanente de la décision de ce désir devenu devoir. Ce qui n’est pas sans une nouvelle satisfaction. Un nouvel amour? C’est comme cela que je le dirais maintenant. Donc, plus possible de dire à Rennes ce que j’avais proposé pour Paris.

Christine Maugin

Félicitations pour ces Journées, c’était merveilleux. L’entretien avec Alain Prost était un moment inoubliable. Le film de Gérard Miller est à diffuser très largement. Les présentations du samedi matin étaient enthousiasmantes. Quant à Mitra Kadivar, elle est merveilleuse de volonté et courage, quel bel enseignement! Le funambule était une surprise réjouissante. Votre acte de création de l’UPPJL est audacieux, mais j’y prendrai part autant que possible.

Daniela Fernandez

Surprise! Cette fois-ci, je n’écris pas pour exprimer mon mécontentement. Eh oui! j’ai beaucoup aimé les Journées. Sur le programme, j’ai trouvé plusieurs tables qui m’intéressaient. J’ai écouté quelques exposés passionnants (Clotilde Léguil, Marie-Hélène Blancard, Massimo Termini, Bénédicte Jullien, Esthela Solano). J’ai adoré le film de Gérard Miller. Alain Prost, très généreux. L’organisation était impeccable. Le café était bien meilleur. Bravo!

Françoise Haccoun

Twitter, c’est bien mais cela ne permet pas de dire les choses comme je souhaitais vous les dire… Aussi, je me permets de vous transmettre ce mail pour vous transmettre mes remerciements sincères pour ces deux journées extraordinaires, imprévues, surprenantes, enseignantes, mais aussi rigoureuses. Plusieurs choses m’ont enseignée quand j’exposais mon texte le samedi:

  • Le signifiant que vous avez donné à ma séquence « la solitude-passion », qui fait ouverture pour moi…
  • La mise en lien avec le texte de ma collègue, Bénédicte Julien, qui montre que derrière le même signifiant, deux destins se profilent, deux singularités en sont l’effet….
  • Les interventions vives de Carole La Sagna, et sa présence.

Voilà pour le samedi. Ne parlons pas de la journée de dimanche et des plénières! Quelles inventions, quelle nouveautés, quelles émotions!

Merci de tout ce que vous apportez à la psychanalyse. Merci de ce vent vif qui nous secoue, dans le bon sens et de la bonne manière, dans un monde où le maître moderne cherche à éliminer la pensée et à réduire la créativité humaine, Merci aussi pour la création de l’Université populaire Jacques-Lacan. Enseignante à la Section clinique d’Aix-Marseille, je suis certaine de l’ouverture que cela constituera pour l’avenir de l’enseignement de la psychanalyse.

Hélène Bonnaud

Une remarque sur la façon dont Jacques Stern a démontré comment toute sa recherche était fondée sur la présence ennemie. Les ennemis sont absolument nécessaires dans son système. Comment faire pour que le tiers ne vienne pas s’immiscer dans la communication entre A et B ? Cette question, je ne la trouve pas inutile pour nous, sauf que nos moyens ne sont pas de crypter davantage nos messages, mais au contraire, de les rendre accessibles, et aussi lisibles que faire se peut. C’est ce que je retiens des Journées. Le film de Gérard Miller en est une démonstration manifeste, magnifique. La séquence avec Alain Prost, une séance sur le vif, plus forte encore que l’image. Elle restera comme un souvenir-écran. La présence de JAM, un sinthome en marche. Incroyable. Sans oublier les exposés du samedi, le plus vivant de l’expérience.

Jean-Claude Ducos

Je tiens ici venir témoigner modestement de ce moment rare, fortement vécu lors de ces 2 journées de l’ECF. Tout d’abord, je n’avais rien à y faire avec vous… me semblait-il. Infirmier de secteur psychiatrique hier et actuellement formateur en soins infirmiers, j’ai beaucoup apprécié, ces dernières années, de travailler ou de me former auprès de personnes telle que Philippe Lacadée (un homme remarquable), mais venir à un congrès du Champ freudien ne m’apparaissait pas être évident ! Ce sont les mots, la pertinence (ou l’impertinence ?) du propos et le génial humour de M. Jacques-Alain Miller qui m’ont transporté de Bordeaux jusqu’à Paris les 7 et 8 Novembre.

Ainsi écouter Mme Susanne Hommel, M. Camilo Ramirez, entre d’autres, c’est-à dire voir et entendre Jacques Lacan dans l’exposé « Une Allemande chez Lacan », puis suivre le parcours d’un enfant colombien « impeccable » et d’un analyste certainement tout aussi « impec !», restent des moments puissants de mes rapports avec la psychanalyse. Que dire de la qualité et de l’intensité des interventions de M. F. Hugo Freda et de Mme Mirta Kadivar… quelles forces, quelles belles histoires de vie !!

Je pourrais continuer à vous faire part de mon enthousiasme et de ma gratitude, mais souhaitant être concis, je citerai Mme Rose-Marie Bognar, disant magnifiquement à son analyste : « Emmenez-moi à la fête de l’humanité ! » Je vous remercie de m’y avoir emmené ce week-end. Si je peux être utile, à mon niveau, à la mise en place de l’Université populaire de la psychanalyse, n’hésitez pas à me faire signe.

Jean-François Cottes

Ces Journées ont été une expérience inoubliable pour moi comme pour tant d’autres. J’en ai eu des échos et témoignages tout au long de la journée d’aujourd’hui. C’est un formidable élan nouveau que vous donnez au mouvement pour la cause analytique. Un grand merci.

Jean-Louis Woerlé

Je tenais à vous remercier pour ces formidables Journées et pour la façon dont vous avez mené avec Dominique cet entretien avec Alain Prost qui a permis d’éclairer d’une manière fulgurante ce qu’il avait été pour Senna.

Mariamna de Rostoll

Vous rappelez-vous de moi : « Qui vous êtes, vous ! ? » Un lien vers mon blog, je parle de mes souvenirs de Senna (cliquer ici <http://minellorange.wordpress.com/2009/11/10/senna-au-bresil-en-voiture/>)

Monique Amirault

Un mur est tombé pour nous aussi, non pas « par la force des choses » mais par celle de votre désir. Quelle expérience que ses Journées! Une de mes analysantes y était, allergique au savoir des maîtres et à la langue de bois.  » J’ai été estomaquée, me dit-elle, c’était vivant, c’était humain ». Rien ne pouvait être plus simplement dit. A propos de Mirta Kadivar : vient-elle souvent en France? Je l’aurais volontiers accueillie quelques jours à Angers à l’occasion d’une journée du PECA ou lors de notre colloque de janvier qui se tiendra à la Faculté de Droit, et au cours duquel Francesca Biagi interviendra.

Monique Kusnierek

Formidables, ces journées. On n’en est pas sorti indemne. Merci.

Nathalie Charraud

C’est vraiment formidable ce que vous avez réussi à faire de ce week end. Un très grand merci ! Je n’ai ici à Rennes de mes analysants que des échos enthousiastes.

Philippe La Sagna

C’est nous qui vous remercions. Je pense que vous venez de produire, avec ces journées, une coupure majeure qui nous sort de ce qui nous empêchait, avant, de vraiment savoir, un par un, y faire avec ce siècle. Nous ne sommes plus dans la réaction indispensable à ce qui nous menace toujours ou dans la consolidation nécessaire de nos institutions et de nos positions, mais dans l’affirmation, celle de l’ex-sistence même du discours analytique comme Wirklichkeit nouvelle, aujourd’hui et demain. Comme une force qui vit maintenant, aussi, dans les mains de ceux qui sont les enfants de ce siècle, la génération Journées. Peut-être que l’essentiel c’est de marquer, en acte, cette extra territorialité communicative du discours analytique et cette force du lien palpable qu’il suscite entre les sujets. C’est ce que nous avons rencontré samedi et dimanche: la Chose de Freud, la Cause et pas seulement le simple traitement psychanalytique qui ne fait que la suivre, comme conséquence logique, comme suite du désir qui y existe.

Pierre-Gilles Guéguen

Au nom de la New Lacanian School, le Comité Exécutif de la NLS félicite l’ECF pour ces journées de travail et de fête qui nous introduisent à une nouvelle époque. Il y aura un avant et un après, une sorte de « mur de Berlin » interne est tombé. Beaucoup de membres de la NLS ont assisté à cet événement, venus de pays proches de la France, mais aussi de pays de l’Est. J’avais dimanche, assis devant moi, écoutant Alain Prost avec passion, toute une rangée de collègues Moscovites. Ils témoignaient de l’action du Secrétariat à l’Europe de l’Est de la NLS menée par Judith Miller avec constance et détermination. Ils tireront comme nous tous, des enseignements de l’esprit qui a soufflé sur le Palais des Congrès.

Vous avez su faire lever ce vent nouveau, lui donner force et fraîcheur, du coup le soleil brille: merci.

Hier soir, la NLS a invité officiellement par mes soins le Dr Mitra Kadivar qui, depuis 16 ans, oeuvre en Iran pour le développement de la psychanalyse dans notre orientation. Elle a accepté de participer à notre congrès scientifique qui aura lieu les 26 et 27 Juin à Genève sur le thème « Fille, Mère et Femme au 21è siècle ». Elle nous dira comment on analyse aujourd’hui dans un pays dont la culture persane a brillé au moyen orient depuis l’antiquité.

Pour le Comité Exécutif, le Président de la NLS

Roger Wartel

Je n’ai pu assister aux journées, mais j’en ai suivi le déroulement grâce aux relations que m’en faisaient Marie-Odile et nos amis. J’ai admiré le programme, la rigueur de l’organisation ainsi que son inventivité et la qualité des documents. Le dossier de présentation des publications de l’Ecole est particulièrement élégant. Très amicalement.

Sophie Simon

Vivifiant, ce nouveau ton de la psychanalyse… Joyeux, même… Touchant aussi… Incarné, en définitive. Plein de promesses, à mon avis. Bravo !

Viviane Marini-Gaumont

Je n’aurais jamais pu imaginer l’émotion qu’allait produire votre lecture de mon intervention. Je vous connaissais déjà un grand talent pour la lecture de textes littéraires, mais pas celui de pouvoir donner à un texte très prosaïque comme le mien, un impacte avec une telle dimension d’interprétation. Bien qu’ayant fait jadis du théâtre amateur pendant mes années estudiantines en jouant,entre autres, le rôle de Cassandre dans « La guerre de Troie n’aura pas lieu » en plein putsh d’Alger, je n’aurais jamais pu donner à mon texte le relief que vous lui avez donné. Et pour cela je vous félicite et vous remercie d’avoir su improviser et mettre en place, au pied levé, cette séquence qui m’a permis d’être parmi vous.

J’ai eu, de ces journées, de multiples échos, par des amis et des patients et tous s’accordent à dire que c’était « extra-ordinaire, formidaaable, émouvant, courageux »et plus encore.., que vous étiez très enjoué et que vous aviez une belle veste très colorée! Ah ça alors! Je regrette encore plus de ne pas avoir été là. Vous savez, plus qu’un autre, passer du sérieux au sériel et entraîner, avec vous, tous ceux qui ont gardé pour la psychanalyse l’orientation que vous avez donnée à l’enseignement de Lacan, dans le sillon creusé par Freud. Plus de deux mille deux cents inscrits pour assister à cet événement, disons-le, historique ! Et moi qui étais sous cloche et qui ai raté ce passage à ECF 3… Vous avez donné à ce passage un ton riche en modulations et des couleurs de feu d’artifice.

Bravo pour tout ce que, vous aussi, vous filez et tissez pour nous et, plus particulièrement, merci du cadeau inouï que vous m’avez fait. A bientôt. Bi bacciu.