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Les Journées de l'ECF Le courrier de Rennes #57

Sophie Marret : Pour ouvrir cette rubrique

Les Journées ont fait rire, pleurer, elles n’ont pas laissé indifférent. Tous ceux qui en ont témoigné, en privé ou en public, pointent l’authenticité des interventions, l’émotion qui en a jailli, l’efficacité à démontrer comment l’analyste se forme à partir de l’inconscient, ainsi que les conséquences qui en ont résulté pour eux : décision, interprétation, notamment dans leur rapport à la cause analytique. Les Journées m’ont surprise dans leur justesse, passionnée par leur portée épistémique, émue par la force, en particulier, de l’entretien avec Alain Prost et le tact avec lequel Jacques-Alain Miller et Dominique Miller l’ont conduit, ainsi que par le film de Gérard Miller.

La réussite des Journées rend le pari encore plus difficile pour Rennes, trouver le fil pour faire aussi juste, mais autrement ; ne pas entrer dans un nouvel automaton, préserver ce que cet enthousiasme renouvelé a de plus précieux pour la psychanalyse en évitant d’en faire une recette ; nous nous y emploierons.

Un des temps forts des deux jours fut aussi pour moi la création de l’Université Populaire Jacques-Lacan ainsi que l’élection de Jacques-Alain Miller et d’Eric Laurent aux cartels de la passe, l’espoir d’une relance attendue de la réflexion sur la procédure, que la passe bénéficie de l’élan actuel pour que le tranchant du désir de l’analyste reste notre boussole et que l’exigence portée par Lacan, essayer d’en savoir toujours un peu plus à partir de l’expérience de l’inconscient, soit au cœur de la politique de l’Ecole. Je verrais donc bien placer l’accent sur la passe et le désir de l’analyste, afin que l’enthousiasme actuel puisse nous porter vers cet horizon exigeant mais fondamental.

Plus généralement, je voudrais tenir, pour ces Journées, la corde du singulier, permettre que s’autorisent encore des voix nouvelles et anciennes à montrer le chemin de ce que veut dire une formation fondée sur l’inconscient, dans ses conséquences pour chacun et pour tous.

En ce qui concerne le titre, je proposerais volontiers « le désir de l’analyste : de l’acte à son élucidation », Cette proposition n’est peut-être pas sans inconvénients, je la soumets au débat.