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Le courrier de Rennes #66

Sonia Chiriaco : Vers l’été

Que s’est-il dégagé des Journées de novembre et qui pourtant n’y était ni annoncé, ni traité ? Une réponse vient immédiatement à l’esprit : le débat sur la passe. Donc sur l’avenir de la psychanalyse dans notre École.

J’ai commencé, en tant que « mentor », à recevoir des textes qui n’ont pas été sélectionnés pour novembre, mais reprennent vie dans la perspective de Rennes. Ces textes – est-ce le hasard ? – m’ont frappée par l’élément qu’ils ont en commun, indépendamment de leur style : ils sont tournés vers l’analyste en devenir, vers l’avenir de la psychanalyse, vers la passe. Ils sont porteurs d’une expérience de la passe, explicite ou non, à savoir l’expérience du passeur en tant qu’elle produit des effets dans sa propre cure. Cela est d’autant plus précieux que l’on souligne actuellement combien ce travail de passeur reste dans l’ombre.

En novembre, nous avons entendu beaucoup de contributions qui dévoilaient, à travers des parcours singuliers, comment l’un ou l’autre était devenu analyste, et même si chacun d’entre nous a souligné que la chose n’était jamais acquise, que la passe était à refaire quotidiennement, que notre formation était infinie, le point vif portait le plus souvent sur ce qui a fait advenir l’analyste. Certes, nous avons aussi entendu des plus jeunes qui témoignaient de leur parcours d’analysant, souvent prometteur.

L’accent, cependant, a rarement été mis sur le devenir, notamment sur la question du pari que l’on fait en nommant quelqu’un passeur. Car la fonction de passeur est un pari, que l’on peut donc perdre ou bien gagner. C’est d’abord un pari sur la transmission : les passeurs sauront-ils transmettre au cartel de la passe le savoir qui leur a été déposé ? Mais c’est aussi un pari sur l’avenir de leur propre analyse : souvent, elle s’en trouve relancée, vivifiée ; parfois, c’est un point d’arrêt qui autorise le sujet comme analyste, sans que son analyse parvienne à se poursuivre.

Il me semble que si nous prenons comme perspective pour Rennes l’avenir de la psychanalyse, en laissant une large place à ce moment particulier du trajet de l’analyste en formation, nous ferons un triple coup : nous mettrons en lumière la fonction de passeur dans ce qu’elle a de plus sensible, à savoir « le passeur est la passe même », en découvrant l’amont et l’aval de son trajet à travers ce prisme, ce qui a fait celui-ci être passeur, puis quels en ont été les effets ; nous aurons alors un aperçu du trajet en devenir, du trajet en train de s’accomplir, in vivo. Nous poursuivrons, en acte, le débat sur la passe.

Autre avantage, nous ne répéterons pas en juillet ce qui fut le suc de novembre. Cela tombe bien : l’automne est un moment d’après-coup, où l’on considère ce que l’on a récolté ; le début de l’été est plus prometteur, c’est le temps des moissons.

 

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