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Lettres & messages #81

Daisy de Avila Seidl, Je suis

Suivant les JJ s, en lectrice assidue, mais aussi en traductrice, place impayable car ça permet d’observer les tendances, j’ai remarqué que dans la majorité des cas on vous suit ! Proportionnellement il y a beaucoup plus d’adhésions à vos positions, que d’oppositions. Dommage pour la traductrice que je suis car les textes d’oppositions ont plus de nerf, la tension est plus présente dans le conflit, comme vous le savez.

Ce n’est pas en claquant des doigts , mais comme vous dites, c’est en allant à la mine, un énorme travail, celle d’occuper cette place de celui qui fait suivre. Lacan a eu plus de chance, ou plus d’intuition, que Freud, dans le choix de son héritier. Et de cette place vous ne pouvez pas fuir. C’est désespérant, quoi que vous fassiez, on vous suit !!

Mais à certains moments ça vous arrive de nous demander de vous suivre, comme dans l’épisode du « Twitisme » : je suis le berger, suivez moi les petites brebis…

Mais, généralement,vous êtes plus du genre à dire : « Faites comme moi, ne me suivez pas ».

Vous citez Massenpsychologie, et là on voit quelque chose à laquelle aucun groupe peut échapper même s’il est formé d’analystes/analysants. Dans le séminaire IV sur la relation d’objet, dans le chapitre « L’identification au phallus », Lacan nous parle du chapitre VII de la Psychologie des masses, sur « L’identification », et nous montre le « Graphische Darstellung » de Freud.

Le schéma où il place les moi(s) des différents sujets .  » Il s’agit de savoir pourquoi les sujets communient dans le même idéal. Freud nous explique qu’il y a identification de l’idéal du moi avec des objets qui sont supposés être le même. Simplement si on regarde, on s’aperçoit qu’il a pris soin de relier ces trois objets avec un objet extérieur, qui est derrière tous. » Effet de miroir , puisque on ne peut pas suivre ce qui est derrière, mais qui paraît être devant. La langue française permet cette merveilleuse formulation : Moi, je suis JAM. Et si vous variez, comme les femmes, le groupe varie aussi.

Et cette variation se décline ainsi: Moi, je suis JAM : … un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout…