La Tétralogie d’Euripide

Chers compagnes et compagnons d’escapades,

J’ai essayé pour vous l’intégrale de la Tétralogie d’Euripide au Théâtre de Châtillon mise en scène par Christian Esnay.

La Tétralogie se compose de quatre pièces (Hécube ; Hélène ; Oreste et Le Cyclope) qui traitent des retours de la guerre de Troie.

Nous y retrouvons les principaux acteurs mythiques de la guerre de Troie qui ont conduit la ville à sa perte.

Les quatre pièces sont de facture différente, cela va de la tragédie pure (Hécube) à la comédie (Le Cyclope) en passant par la tragicomédie (Hélène et Oreste).

Ce qui m’a le plus enthousiasmé dans cette mise en scène de Christian Esnay c’est d’avoir su tirer du texte des plus antique qui soit (selon les canons du théâtre grec avec la place des chœurs) une interprétation revisitée par un jeu d’acteur moderne qui intègre la fonction du chœur an cœur même de l’action scénique ce qui m’a donné l’impression de mieux saisir ce que pouvait vivre un spectateur du temps d’Euripide à l’écoute du chœur. La fonction du chœur a été très actualisée en faisant usage de séquences musicales (accordéon) et de chants aux rythmes d’aujourd’hui (rapp ou hiphop).

On ne s’ennuie pas du tout même après plus de six heures de spectacle en tout.

Vous pouvez encore vous y rendre puisqu’il y a des représentations jusqu’au 5 février. Vous serez vraiment impressionnés par cette mise en scène et ces chœurs revisités avec les outils scéniques d’aujourd’hui.

Bien à vous.

José Rambeau

 

A dangerous method, débat au cinéma du Panthéon, réponses à quelques questions

DISCUSSION AUTOUR DU FILM : A DANGEROUS METHOD, David Cronenberg (2011)
Mercredi 1er février à 20h, Cinéma du Panthéon, 13 rue Victor Cousin, Paris V
Projection suivie d’un débat animé par Geneviève Morel (psychanalyste). En partenariat avec l’ALEPH (Association pour l’Etude de la Psychanalyse et de son Histoire).

Débat intéressant, très sérieusement préparé. L’intervenante avait lu tout ce qu’on pouvait lire sur la question, ou presque. Je crois avoir obtenu quelques éclaircissements sur des points qui nous étaient restés obscurs.

1- Réponse à ta question, Véronique, sur le jeu de la comédienne :
Il y a là un certain anachronisme. Son interprétation est fondée, en effet, sur les documents que l’on a sur les leçons de Charcot – lesquelles avaient eu lieu quelques vingt ans avant. Déjà, à l’époque, les hystériques avaient évolué et ne faisaient plus de « grandes crises » comme celle qui nous est montrée. En revoyant le film, j’ai trouvé moi-même que cette scène passait moins bien. Réalisateur et comédienne en font un peu trop…

2- Quant à la scène finale qui, pour Malik, ne passe vraiment pas :
La pièce originale de Christopher Hampton, dont la construction est assez différente, est coupée en deux par la scène extrêmement violente de la mort de Sabina, fusillée par les nazis. Le scénariste aurait choisi de reporter cette violence à la fin et lui aurait cherché un équivalent dans le rêve de Jung, ce qui produit une sorte de télescopage temporel. Rêve authentique mais pas vraiment prémonitoire, puisqu’il l’a fait pendant la première guerre mondiale et qu’il semble ici se rapporter aux événements de la deuxième.

3- Géraldine, à propos de cette phrase qui t’a tellement frappée (nous resterons toujours des juifs, gardons-nous des aryens) : elle se trouve dans une lettre de Freud à Sabina, dont les termes seraient encore plus violents. Pour G. Morel, et ça ma paraît assez convainquant, ce ne serait pas la position personnelle de Freud mais une interprétation analytique qu’il lui fait : il serait temps qu’elle arrête de délirer sur son blond Siegfried et qu’elle s’aperçoive que cette histoire est vouée à l’échec. Siegfried, c’était aussi le thème de son mémoire, dont on la voit discuter avec Jung, et qui est bien sûr très intriqué avec ce qu’elle vit alors : Wagner, « L’or du Rhin », le génie qui ne pourrait naître que d’une transgression, la pulsion de destruction annonçant la pulsion de mort (ce dont Freud lui rend hommage).

4- Les scènes sado-masochistes ne sont attestées par aucun document. Elles peuvent être liées à la problématique de Cronenberg lui-même. Mais n’en sont pas moins vraies, car elles montrent par un procédé fictionnel comment Jung entre dans le fantasme de Sabina (« Un enfant est battu »), comme il était entré dans celui d’Otto Gross, personnage en effet très réussi. En somme, il se laisse toujours faire par ses patients.

5- Je persiste à trouver Freud un peu caricaturé, même si, comme vous l’avez tous souligné, le film rend parfaitement justice à sa position éthique. Il est très pontifiant, où est passé son humour ? Michael Fassbender me paraît bien meilleur, surtout si on a présente à l’esprit sa prestation récente et si différente dans « Shame ». Alors j’avoue que, surtout la première fois, je me suis laissée emporter par le personnage de Jung, si bien rendu, si conforme à l’archétype du jeune psychiatre aryen – même si on sait à quel point l’homme était fou (cf. son autobiographie, « Ma vie ».) Les subtilités de ses conversations avec Freud, qui synthétisent leurs divergences, m’apparaissent mieux maintenant.

6- Quant à tes autres remarques, Malik, sur le côté trop lisse du film, etc., je suis hélas bien incompétente. Quelqu’un dans la salle a remarqué qu’il fumait beaucoup de cigares mais qu’il n’y avait pas trace de fumée ! Est-ce que ça rejoint ta critique ? C’est compliqué, le cinéma. Beaucoup plus que le théâtre, je trouve. Pour une fois que je me montrais bon public… Les critiques exigeants nous font avancer. Merci à toi.
PS. Je suis affreusement déçue par le film de Chantal Akerman, « La folie Almayer« . Tu as quelque chose à en dire ?

Dominique.

ennuyeux, mike kelley has died

De la part de Guy M.
Objet : [escapadesculturelles] ennuyeux

  http://www.galleristny.com/2012/02/mike-kelley-has-died/

 __._,_.___

De la part de véronique müller
Objet :[escapadesculturelles] ennuyeux, mike kelley has died

tu te souviens, en 2004, de cette exposition que nous avions vue, de lui, MIKE KELLEY

et nous avions même ramené une des photocopies qui parsemaient le sol, et je l’avais ensuite donnée à annick, en lui disant tiens j’ai un mike kelley à te donner, et quand même elle avait été un peu déçue…

 GH-Kelley2-06G.jpg

 GH-Kelley2-01G.jpgGH-Kelley2-02G.jpgGH-Kelley2-03G.jpgGH-Kelley2-04G.jpgGH-Kelley2-05G.jpg

De la part de Guy M.
Objet : [escapadesculturelles] ennuyeux, mike kelley has died

Oui bien sûr
j’avais vu aussi son expo au whitney museum en ’93, ‘catholic tastes’ le
catalogue est très bien
et surtout j’ai le t-shirt!
http://books.google.com/books?id=_NXdfW9kpokC&pg=PA77&lpg=PA77&dq=Hi+my+name+is+if+I+am+lost+take+me+to+the+clock+tower&source=bl&ots=rqe-5GiX7c&sig=iabiKiX2IFhgl9s70MP7RCl3yhw&hl=en&sa=X&ei=XpsqT_-rOI-G-wbw-cSuDg&ved=0CB8Q6AEwAA
qui est en haut de la page 77 (si vous arrivez à accéder à la page…)

Hi my name is
_____________
if I am lost
take me to
the clock tower

je suppose que j’ai écris quelque chose là dessus à l’époque
à l’époque j’écrivais des trucs
et je m’intéressais à l’art

c’est aussi pour ça, là:
http://punkmusic.about.com/od/punkinthenews/a/Rip-Mike-Kelley-1954-2012.htm
que c’est triste

Votre,
Guy.
PS/ je crois qu’on a vu aussi une expo à bruxelles il y a un an, il
fallait se mettre à quatre pattes dans des tuyaux de plus en plus petits,
hein

De la part de Guy M.
Objet : [escapadesculturelles] ennuyeux

Un homme de culture

 

c’est trop triste

 

Votre,

Guy.

__._,_.___

De la part de véronique müller
Objet :[escapadesculturelles] ennuyeux, mike kelley has died

ah, oui, “Educational Complex Onwards” au Wiels, en 2008, avec Jules, c’est vrai, je me souviens aussi.

je dois avoir une sorte d’affiche quelque part,

De la part de Guy M.
Objet : [escapadesculturelles] ennuyeux

l’article dans liberation aujourd’hui est completement stupide avec ces
histoires de « trash » qui ne veulent rien dire
  néanmoins ça m’a fait revenir ce à quoi je pensais en 93 au sortir de
catholic tastes, je résume:

mike kelley (ici un exemple parmi d’autres)
http://www.initialaccess.co.uk/exh/42/8/unholy-truths/mike-kelley
annette messager
http://www.shift.jp.org/en/archives/2008/09/annette_messager_exhibition.html
(c’est aussi un exemple)

utilisation des peluches
ce serait à discuter
si je n’avais pas
http://homme-moderne.org/musique/carnet2/?p=3836
un ami mort

Votre,
Guy.

l’anti-dépresseur du gai-savoir…

ces formes géométriques de toutes les couleurs qui se déroulent dans un écran en creux
ces sortes de robots  "implantés" dans un espace pour étudier la naissance du langage
ces sortes de robots "implantés" dans un espace pour étudier la naissance du langage

Bonjour à tous,

Comme Mariana, en solo j’ai  rattrapé mon retard de l’escapade « Mathématiques, un dépaysement soudain » à la fondation Cartier.

Quelle surprise et quel bonheur de rencontrer ces mathématiciens pétillants et joyeux de nous transmettre leur gai-savoir.

Je retrouvais mes yeux d’enfants à observer ces formes géométriques de toutes les couleurs qui se déroulent dans un écran en creux, et j’ai eu un échange très drôle avec une des femmes présentes pour nous guider qui nous expliquait ces sortes de robots  « implantés » dans un espace pour étudier la naissance du langage. Ce sont des tiges informatisées que David Lynch a « habillées » avec les têtes d’un de ses films, faites de 3 creux, 2 yeux et une bouche en forme de 0 pourrait-on dire. En aparté, la présentatrice me disait son trouble qu’on leur ait mis des visages et son étonnement quand, pour parler de « ça », on dise « elles » –  ce serait devenu des femmes ??? On a bien ri !

Et le soir j’allais écouter, entre autres, Cinzia Crozali sur la dépression, qui mettait l’accent sur l’anti-dépresseur trouvé par Lacan du côté du « gai-savoir », la boucle était bouclée !

Je reviens le 22 février à Paris pour une réunion de bureau des PF, une escapade vers 16h30/17h vous tenterait ? sinon j’ai plein de retard à rattraper lol

Bises,

Isabelle

~
des robots implantés dans un espace pour « étudier la naissance du langage » dis-tu !!!!
et tu pourrais nous en dire plus ????
vrm
~
Ce sont des tiges qui sont implantées dans un espace, des tiges informatisées et leur logiciel est d’entrer en interaction l’une avec l’autre et avec le public qui bouge devant « elles ». Je n’ai pas tout compris mais quand elles sont d’accord sur un terme elles lèvent la tête et quand elles ne sont pas d’accord elles la baissent, elles se cherchent et elles fabriquent des sons, des sonorités, parfois il y a des mots et derrière sur un écran, une arborescence se dessine petit à petit. J’ai trouvé ça très poétique, et très drôle aussi d’imaginer des êtres féminins en train de palabrer… mais s’il y a quelqu’un qui a une explication plus scientifique, elle sera la bienvenue
Bon week end d’escapade.. ou pas
Isabelle

walter benjamin meurt à port-bou

kiefer-tescheveuxcendresulamith.jpg

Anselm Kiefer, Dein aschenes Haar, Sülamith.

PORT-BOU – ALLEMAND ?

Déjouque la cagoule magique,
le casque d’acier.
Nibelungs
de gauche, Nibelungs
de droite:
nettoyé, rhincé, purifié,
déchet.
Benjamin
vous non-dit, à jamais,
il oui-dit.
Ce genre d’éternité, aussi
sous les espèces du B~ Bauhaus :
non.
Pas de Trop tard,
un secret
Ouvert.

Paul Celan

Les « Nibelungs de gauche» désignent un collectif: les étudiants « antifascistes» de 1968 qui élurent Benjamin comme leader spirituel tout en se présentant eux-mêmes en victimes de leurs pères. Comme Benjamin, Celan «dit non» pour « dire oui» : non à « ce genre d’éternité », non à toute éternité héroïco-transhistorique, non aussi à sa purification moderniste, non au fonctionnalisme ésotérique du Bauhaus. Celan met en parallèle l’isolement croissant de Benjamin et le sien, son propre sentiment de marginalisation parmi des gauchistes qu’il soupçonne, à tort ou à raison, d’être restés fidèles à l’appel des Nibelungs sous la cagoule magique d’un philo sémitisme ressentimental. Il les met dans le même sac que les « Nibelungs de droite », les nationalistes de « l’Allemagne secrète» critiqués par Benjamin, s’approprie l’adjectif « secret» et pose un « secret Ouvert» utopique, en lieu et place de la topique nationaliste. Quant à l’adjectif qualificatif « allemand », il est éjecté vers le titre, séparé par un trait de Port-Bou, la localité dans les Pyrénées espagnoles où Benjamin, poursuivi par la Gestapo, ne voyant plus d’issue, s’est donné la mort en 1940. L’évocation de Port-Bou place l’ensemble du poème sous l’angle du suicide et de la tombe de Benjamin en terre espagnole, sous l’angle du rétrécissement ultime de sa biographie dans l’impasse de l’histoire. Port-Bou serait-il allemand? La question du titre débouche sur un « secret Ouvert». Ouvert serait-il la « petite porte étroite» par laquelle, selon Benjamin, le monde en ruines pouvait encore trouver une issue? On ne le saura pas. À 1′instar du philosophe, Celan conserve le missing link qui ouvre le dialogue avec le lecteur.

Andrea Lauterwein, Anselm Kiefer et la poésie de Paul Celan, Editions du regard, pp. 63, 64

les bonnes de genet (avant-goût de gentes)

Les Bonnes furent époustouflantes de surprise, de dureté, d’ironie sur le mal d’être, le mal du deux, le double dans tous ses états que seule la mort sauve de la destruction.
D’autres mots viendront  plus tard, pour l’heure je sirote un Bordeaux château Roquefort avec quelques escapadrices dé-Gentes !!!!
Demain, je viens nu ( sans billet) comme dans les Bonnes !!!!
Mais je vais où, au fait? Benjamin, c’est où?
Au fait, qui est Gui aime?
À demain.
Al

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 pour info : Lacan, non pas sur Les bonnes, mais sur Le Balcon de Genêt, dans Séminaire des Formation de l’inconscient, leçon du 5 mars 1958
v

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Super,  Vé, merci pour cette ref. Que je vais éplucher dès que le TGV aura bien voulu me déposer à Bordeaux: déjà 40 mn de retard !
Voici quelque chose d’amusant pour une TROMPE-ESCAPADE !

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un très bel article sur genet, « Jean Genet par-delà le paravent », qui s’appuie sur, entre-autres,  lacan, blin, bakounine, trouvé là : http://refractions.plusloin.org/spip.php?article34#nh4

 

Rencontre avec Francis Warin, artiste peintre et sculpteur

Chers amies, chers amis, ès cap pas d’heures,

Groupe ouvert et à géométrie variable, j’aime la liberté offerte par nos escapades qui laissent une place de choix à l’improvisation, à la surprise, à la contingence! C’est par le biais d’un ami Lithuanien, intéressé par l’art et auquel je parlais récemment de notre aventure nouvelle en terre d’escapades, que le nom de Francis Warin a surgi en associant librement… »Ah, tiens, je voudrais te présenter un ami… ».

Jeudi dernier, avec Nidas donc, d’un ami à l’autre, le temps d’un délicieux déjeuner improvisé au Café de la pie à Saint-Maur des Fossés, chez Solange, lieu insolite où le temps n’a pas de prise, j’ai fait la rencontre incroyable de cet artiste peintre sculpteur de 81 ans, Francis Warin, dont la vie est un roman tout à fait passionnant, traversé par tant d’événements historiques marquants et de rencontres d’artistes majeurs, tant dans sa vie personnelle que dans sa vie artistique et dont il témoigne avec beaucoup de générosité, en conteur libre et spontané. La rencontre a été un grand moment d’échange sur l’art, la vie, la psychanalyse…

Après que Francis Warin ait évoqué un projet de réunir un jour, dans son atelier au milieu de ses œuvres, des musiciens de jazz, je lui ai parlé de la rencontre de Miro et Duke Ellington, et lui ai fait parvenir ce lien:

http://www.dailymotion.com/video/x35lvc_duke-ellington-blues-for-miro-1966_music

Francis Warin m’a confié après avoir écouté le lien que c’est en écoutant Duke Ellington, qu’il connait par coeur, qu’il crée… Je suis revenue le rencontrer, seule, aujourd’hui, dans son très bel atelier, qui nous ouvre toutes grandes ses portes. Je vous joins quelques photos d’un très bon moment passé en une fort agréable et enseignante compagnie.

C’est une visite et une rencontre que je vous propose de faire à votre tour, seul(e) ou à plusieurs, à la découverte de ses œuvres et à l’écoute de ses nombreuses anecdotes, Francis Warin étant un hôte tout à fait remarquable, accueillant et pétillant. Quelle émotion de parler avec l’artiste, dans son univers, dans ses murs, de le voir s’animer devant ses tableaux, de l’écouter témoigner de l’insaisissabilité de l’acte de création, son mystère, son évanescence, de toucher les sculptures, de poser ses questions, de photographier librement, de jouer avec la lumière naturelle sur une toile, de laisser se dérouler une visite impromptue, intemporelle, laissant les œuvres se dévoiler, se découvrir, se retrouver, se parler, au hasard de la conversation, de fil en aiguille, sans suivre un circuit, un sens, un guide…

A vous de faire votre rencontre, Francis Warin vous accueillera pour une visite de son atelier à Saint Maur des Fossés. Vos visites sont attendues. Peut-être même que Francis Warin rejoindra notre groupe d’escapadeurs à l’occasion? L’invitation est lancée pour l’exposition à la Pinacothèque:

http://www.pinacotheque.com/index.php?id=732

A propos, si vous connaissez des artistes, des ateliers, des galeries, des endroits insolites d’expressions artistiques, des lieux de création inconnus, des expositions qui sortent des sentiers battus et tout bitumés de l’art en marché,  je suis très intéressée par de nouvelles découvertes, et souhaite qu’Escapade s’oriente aussi dans ces voies là. Et vous? 🙂

Bises.

Géraldine.

« Je ne commente pas l’histoire, je suis une partie de l’histoire. »

Chers amis,

 Je vous adresse à la faveur des récentes escapades Baselitz et de la fin de l’exposition, la réflexion qui m’était venue au moment de la découverte de l’exposition avec Véronique en décembre et que j’ai complétée tout dernièrement dans l’après-coup.

Merci Véronique pour ce témoignage et ces recherches passionnantes autour de l’oeuvre de Baselitz, artiste peintre, dessinateur et sculpteur contemporain allemand, qui nous introduit à une réflexion de plus en plus poussée sur ce qui pourrait définir l’art moderne, et merci surtout pour cette escapade improvisée ensemble ce mardi de novembre pluvieux au musée des arts modernes, à la rencontre de ses sculptures insolites et colossales.

J’ai pour ma part d’emblée été saisie par un certain malaise, tu le sais, en découvrant en tout premier le monumental Modell für eine Skulptur (1979-1980), la sculpture inaugurale, présentée à la Biennale de Venise en 1980 et qui fit scandale. Est-ce le bras tendu, assimilable au salut hitlérien, est-ce le profil ambigu de cette grossière tête humaine sortie du tronc, rampante et cherchant à se dresser, quelque chose là, dans ce buste menaçant, d’une étrangeté inquiétante m’a renvoyée à cette sombre période de l’histoire.

Suivant le fil de ce malaise en m’intéressant ici uniquement aux sculptures exposées et en faisant quelques recherches biographiques sur l’artiste, je trouve son témoignage d’une enfance prise dans la tourmente de la dictature du troisième Reich: « mon père était nazi, mais comment peut-on m’attribuer une part de responsabilité alors que j’avais 7 ans en 1945. » 

Cette formulation en dit long et m’évoque une phrase de Victor Klemperer, philologue juif allemand vivant également à Dresde et qui a écrit pendant les douze années du nazisme, en tenant un journal clandestin, au péril de sa vie, afin de résister et de dénoncer l’effet progressif d’empoisonnement de la langue comme mode de propagation de la « LTI, la langue du III Reich », que je cite de mémoire, à propos des jeunesses hitlériennes : « combien de générations avant que ces immondices nazies ne s’effacent de ces chères têtes blondes?« .

Comment ne pas y songer en voyant certaines de ces statues géantes…comme le retour du refoulé, de ce que l’enfant Baselitz a perçu des figures effrayantes, monstrueuses du nazisme, du discours totalitaire qui ont marqué ses premières années et des mots qu’il a entendu alors? 

Mais son expérience de la dictature ne s’arrêta pas avec la fin de la guerre, Baselitz, dont le nom d’artiste est un hommage à sa ville de naissance en Saxe, à Deutschbaselitz, a vécu  également l’horreur du Stalinisme depuis l’Allemagne de l’Est et ne passera à l’ouest qu’en 1957, après avoir été renvoyé de l’École des arts plastiques de Berlin-est pour « manque de maturité socio-politique. « …

Les sculptures de Baselitz, artiste viscéralement travaillé par les questions laissées par l’Histoire allemande: « je ne commente pas l’histoire, je suis une partie de l’histoire », charcutent les corps, comme autant de représentations possibles de corps percutés par les signifiants du nazisme, du stalinisme, du totalitarisme, et de sa variante moderne de l’hyper-capitalisme?

Massifs, les géants de bois, dont la matière première m’évoque le pantin ou le jouet et tamponne le gigantisme et la figure de puissance, tantôt totémiques, en pieds, assis, couchés, en bustes, en morceaux, démembrés,  bruts, peints, maquillés outrageusement, naïfs, primitifs, découpés, scarifiés, tronçonnés, morcelés, asexués, bi-sexués, parfois recouverts de tissus comme une tentative d’habillage, de voile mis sur l’horreur, parfois accoutrés à la manière d’ouvriers stalino-communistes, en uniforme, en culotte courte, bottés, perchés sur des escarpins grossiers, avec des grosses montres, ou colorés, ensanglantés, cramoisis, jaunis, bleuis, ne cessent d’interpeler sur les restes des signifiants du nazisme, du fanatisme, du fascisme, du culte et de ses offrandes à des dieux obscurs, hérités depuis la nuit des temps, qui tiennent au corps ou pire.

Cela m’évoque un passage du séminaire livre XI de Lacan, cité par Anne-Lise Stern, dans « …Et Lacan:  un courageux regard », p 158 In Le Savoir-déporté, Seuil, 2004.

« Il est quelque chose de profondément masqué dans la critique de l’histoire que nous avons vécue. C’est présentifiant les formes les plus monstrueuses et prétendues dépassées de l’holocauste, le drame du nazisme. Je tiens qu’aucun sens de l’histoire, fondé sur les prémisses hégéliano-marxistes n’est capable de rendre compte de cette résurgence, par quoi il s’avère que l’offrande à des dieux obscurs d’un objet de sacrifice est quelque chose à quoi peu de sujets peuvent ne pas succomber, dans une monstrueuse capture.

L’ignorance, l’indifférence, le détournement du regard, peut expliquer sous quel voile reste encore caché ce mystère. 

Mais pour quiconque est capable, vers ce phénomène, de diriger un courageux regard – et encore une fois, il y en a peu assurément pour ne pas succomber à la fascination du sacrifice en lui-même – , le sacrifice signifie que dans l’objet de nos désirs, nous essayons de trouver le témoignage de la présence du désir de cet Autre que j’appelle ici le Dieu obscur. C’est le sens éternel du sacrifice, auquel nul ne peut résister, sauf à être animé de cette foi si difficile à soutenir, et que seul, peut-être, un homme a su formuler d’une façon plausible – à savoir Spinoza, avec l’Amor intellectualis. »

Les femmes de Dresde, tableau émouvant de têtes nues de femmes aux couleurs de flammes et aux regards vides, creux, hommage aux survivantes hagardes des bombardements et de l’incendie qui a ravagé Dresde à la fin de la guerre, se laissaient approcher de loin, pour mieux entendre leurs plaintes lancinantes qui se faisaient écho dans le labyrinthe de colonnes qui les soutenaient. Te souviens-tu Vé? Tu t’y es arrêtée et t’es retournée… As-tu entendu comme moi les pleurs inconsolables de ces femmes chargées de re-donner vie et de re-construire après le chaos et l’enfer?

Le portrait mélancolique de Volk Ding Zero, que tu as formidablement commenté Véronique, à partir de l’inspiration indiquée de la figure du martyr du Christ s’impose à la fin de l’exposition, par son énigmatique douleur… Volk Ding Zero. 

Une exposition dont je ne suis pas sortie indemne, qui a produit son effet plus dans l’après-coup et qui m’a interrogée sur la fonction de l’art moderne au sein du malaise contemporain aux prises avec les questions de notre époque, tout autant traversées par ‘les restes’? 

A vous lire,

 Géraldine.

RE: « Je ne commente pas l’histoire, je suis une partie de l’histoire. »

Merci Géraldine! 

Coup sur coup, ta rencontre singulière et aventureuse avec ce peintre sculpteur, ses formes et ses couleurs si incisives et ton commentaire historicisé de Baselitz. J’ai surtout relevé cette référence au « Dieu obscur », qui pourrait dangereusement prendre la place de l’objet cause du désir et devenir insidieusement « Désir de l’Autre », menant à tous les sacrifices et à toutes les destructions sous l’égide de la pulsion de mort … sauf pour celui qui soutient décidément le Désir de l’analyste, serrant un objet qui ne serait plus un objet de sacrifice, mais un objet vivant, au-delà du bien, des biens, et du discours commun.

Merci et bise à toi

catherine

Baselitz à propos de Modèle pour une sculpture

Chers tous, Nou en particulier,

Je tombe, en faisant un peu de rangement, sur ce vieux numéro d’Art Press datant du moment de l’ouverture de l’exposition Baselitz. Dans son interview Baselitz revient sur Modèle pour une sculpture et s’en explique de la façon suivante :

« Le point de départ a été la Biennale de Venise [de 1980], où Anselm Kiefer et moi avions été sélectionnés pour occuper le pavi­llon allemand. Ce pavillon a toujours été critiqué car il s’agit d’un bâtiment fasciste, construit pendant la période fasciste et déjà utilisé en tant que pavillon par les fascistes. Celui-ci a accueilli avant moi de nombreuses expositions de sculpteurs. Le pavillon ne se prête pas à la peinture. Je n’avais pas encore réalisé de sculptures. Aussi trouvais-je les sculptures conçues par mes collègues sans inté­rêt. Je me suis dit qu’il fallait faire autre chose. « À cette époque, il y a avait une sorte de compétition entre les peintres, quelque peu déconsidérés, et les conceptuels, ces « gau­chistes » qui projettent des programmes artistiques sans jamais les exécuter. Et puis il y avait la sculpture. J’ai bien entendu été témoin de la « réduction » sculpturale. Flavin, Andre et Judd et toutes ces choses m’étaient fami­lières ( … ) On part du principe que les sculp­teurs sont plus idiots que les peintres. C’est un préjugé. C’est aussi lié à la proximité et à la question de l’objet. Il est très difficile d’extraire une sculpture de sa condition d’objet. Qu’on le veuille ou non, Judd réalise des boîtes et Carl Andre du carrelage. Tandis que la pein­ture a une capacité d’abstraction. Elle peut être beaucoup moins précise, plus inventive dans ce qu’elle représente. On peut finalement tout représenter ou ne rien représenter. On peut peindre une toile blanche.

« Quand je me suis dit que j’allais réaliser une sculpture, j’ai été confronté à une difficulté dans la mesure où je peins tout à l’envers. Mon programme consiste à s’éloigner de toute forme de « figuration », de tout « environnement ». Je ne crois pas à la représentation de contenus. ( … ) J’ai commencé par travailler de la terre glaise et du plâtre. J’ai tout jeté. Puis j’ai sculpté du bois. Au début, c’était bâclé et j’ai fait en sorte que cela s’améliore. Puis la sculpture de Venise est née. Je l’ai appelée Modèle pour une sculpture. Un modèle est quelque chose d’inachevé. C’est une tentative. Le mot sous-entend la possibilité d’un renouvellement et d’une exécution ( … ) [Le résultat] a été vilipendé. Encore une fois pour des questions de contenu. Il y a eu un scandale. On a évoqué le salut hitlérien. Alors que je me référais à la sculpture africaine, à la sculpture Lobi [Burkina Faso], où l’on retrouve des gestes similaires. J’étais totalement innocent. Auparavant, de nombreuses personnes avaient vu la sculpture. Et aucune d’entre elles n’avait réagi de la sorte. ( … ) Dans la presse, on avait pour habitude de me représenter comme quelqu’un de contradictoire et d’agressif. Et cette image collait parfaitement avec Venise. Puis le fait d’avoir co-exposé avec Kiefer n’a pas arrangé les choses. Le tout était un peu prévisible. C’est toujours la même rengaine allemande. Quand on se fait insulter en Allemagne, on ne vous traite pas de salopard, mais de salopard nazi.

« Il y a des influences que l’on suit et d’autres que l’on écarte, auxquelles on s’oppose ( … ). Je me suis toujours confronté à l’art, en particulier à l’art allemand. J’ai toujours essayé de me comparer à d’autres. Le tout est lié aux informations dont on dispose. Après la guerre, en RDA, l’information était mince, mauvaise et univoque. Beaucoup de choses n’étaient pas visibles. Les bibliothèques avaient été vidées des livres déjà censurés par les nazis. Il n’y avait aucun livre sur Die Brücke, Paul Klee ou Kandinsky.

« À 16 ans, je suis tombé sur une brochure italienne sur le futurisme qui contenait des illustrations en noir et blanc. Une source incroyable d’information. Du jour au lendemain, vous tombez sur le futurisme. Comme un Africain j’étais confronté à quelque chose qui m’était totalement étranger. Les ponts entre l’art promu par les nazis et Picasso, l’abstraction et le futurisme étaient inexistants. Il fallait, à par­tir de cette information très mince, développer, quelque chose, et ce dans une méconnaissance presque totale de ce qui avait été conçu par les deux générations précédentes. Une fois étudiant à Berlin-Est, j’ai pu accéder à un peu plus d’information. Il y avait des revues tchèques et polonaises. La Pologne avait des liens avec la France. Les Polonais avaient le droit de voyager. L’art français était commenté dans les revues polonaises, à commencer par l’École de Paris. Puis j’ai pu avec un ami entreprendre un voyage à Berlin-Ouest. Nous sommes allés dans des librairies et avons volé des cartes postales de peintures qui nous intéressaient. Il ne faut pas oublier que le matériau en matière de publications était beaucoup plus réduit à l’époque. Il était maigre et en noir et blanc.

« Je me suis toujours intéressé à ce que font les autres. J’ai fait mes choix et tracé mon chemin. De manière intuitive. J’étais très réceptif à l’école. J’étais curieux. Je le suis aujourd’hui encore, même si c’est mon propre passé qui m’interpelle en premier lieu. ( … ) Quand j’ai commencé à concevoir mes sculp­tures [en 1979], je savais ce qui existait. J’avais vu de Kooning et Giacometti. Picasso et Matisse. Kirchner et Schmidt-Rottluff ( … ). Il y a constamment cette obligation de commencer à zéro. De mettre de côté ce qui est à votre disposition. Cela a toujours été mon problème principal. [À l’Ouest] mon professeur était «dépendant» de Hans Hartung. Il était abstrait, car l’abstraction représentait pour cette génération une libération incroyable, compte tenu de la merde qui existait auparavant. Par la suite, cette génération a voulu nous entraîner dans cette libération. J’ai tenté ainsi pendant un an et en bon étudiant de faire ce que Kandinsky ou Malevitch nous ont appris. Mais je ne suis pas un bon étudiant. L’art en Allemagne a toujours été lié à cette manie de vouloir tout savoir mieux que les autres (Besserwisserei). À l’Ouest, il fallait être un bon étudiant pour faire du bon art. Mon professeur m’a dit à l’époque que ce que je faisais était derrière nous. Anachronique. »

 Extrait d’art press n°381, septembre 2011

Bien amicalement,

Véronique

 

 

 

Lignes de corde, avec Café & Psy

Ma plus belle escapade eut lieu hier soir, sur le Mont rouge, encordé à la compagnie Retouramont et à son extime du jour, Marie-Hélène Brousse.

Le froid a battu en retraite sous les coups francs des cordes, des marines comme des vocales, sous la beauté de leurs vibrations accouchant de mélodies (sur scène ) et de discours (sur l’Autre scène, le débat ).
Ce fut une divine et magique traversée du labyrinthe pour les uns, de la parole pour les autres, pour se perdre et s’y retrouver avec le masculin/féminin d’aujourd’hui.

D’abord ce qu’il n’y a pas de nouveau, entre un homme et une femme, qui s’est réitéré hier soir autant sur la scène préalable du quotidien que de la danse et du débat: de l’impossible, toujours là, qui se met en travers de La Rencontre. Le deux ne fera jamais un… à cause du trois, du zéro, ou de chaqu’Un si vous voulez.

Ma venue au théâtre en a porté la trace: celle qui devait m’accompagner n’est pas venue. Son billet n’est pas pour autant devenu un billet de trop, à revendre: il a trouvé son usage, marquer son absence comme compagne.
La venue de MHB n’a pas échappé à la contingence de l’impossible. Elle nous raconta sa traversée de Paris en Taxi. Ce fut une séance psychanalytique à l’envers: elle dut payer son trajet pendant lequel son chauffeur lui déversa ses déboires conjugaux. Trois femmes paranoïaques successives pour un seul homme dépressif: là, nous dit-elle, la formule du rapport sexuel commence à s’écrire, une paranoïaque fait couple avec un dépressif, pour cet homme.

Laissons nos inventions du quotidien pour se fondre dans celles du jeu de la danse. N’importe quel objet tombe dans la beauté avec un voile de mouvement, de lumière, de sons et de voix. Un spectacle à atmosphère lacanienne: court, épuré, topologique !
Freudienne aussi bien: vaste Fort-Da entre deux corps sculptés par des cordes qu’hypnotise, à distance et à plusieurs langues, une chanteuse-musicienne.
L’impossible du rapport s’acte par la présence de la corde de chacun, qui noue et dénoue dans le même temps la rencontre entre les deux corps: sublime. Le spectateur ne peut alors que créer en lui l’amour et le souffler vers la scène pour qu’enfin ait lieu le rêve d’y être !

Passons à ce qu’il y a de nouveau dans le masculin/féminin d’aujourd’hui. Il apparaît dans la pièce chorégraphique avec de l’ancien, la figure du minotaure, mi homme-mi bête, que MHB traduit dans notre actualité par la moindre distinction entre homme et femme, moindre distinction qui complexifie et multiplie les possibilités des liens d’amour: un homosexuel homme peut aussi bien aimer une femme, etc. Les combinaisons d’amour et de lien sont plus diversifiées. L’impossible du rapport n’en disparaît pas pour autant. Il en apparaît que plus.

Donc, belle, très belle même cette soirée de danse, danse avec les corps et la parole.

Grand merci à José pour cette merveilleuse réalisation.

Ultime impression: je ne suis pas sûr que la beauté puisse exister en dehors du champ de la solitude…

Alain

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Complément:
La danse des corps avec les cordes résonnent avec la structure torique du sujet telle qu’elle apparaît dans le séminaire sur l’identification de Lacan.
Chaque danseur éprouve et épouse son rond de corde, avant d’y faire passer l’autre enrobé dans son propre rond de corde. Amusant.
Alain

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Merci, Alain! de cette transmission que j’attendais impatiemment, n’ayant pas pu y être. Je note bien le « nouveau » dans le masculin/féminin noté par MH Brousse de la « moindre distinction », qui est un peu l’envers de ce que j’avais essayé de soutenir aux journées d’automne, à savoir que la question des hommes et des femmes et de leur différence est encore la seule à pouvoir soutenir du symbolique aujourd’hui.

Bises à toi

Catherine

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Chère Cath, la varité des liens conjugaux est à son apogée aujourd’hui …on s’y retrouvera mieux avec un symbolique nouveau, plus adossé à la combinatoire qu’au phallus.
MHB a déjà développé cela à Bordeaux à propos de l’éducation freudienne.  
De l’hôtel de ville,
Alain
 
//
 

Merci Alain pour tes commentaires sur la soirée et le Café Psychanalyse d’hier soir au Théâtre de Châtillon.

Cela n’était pas évident de faire un débat après un spectacle de danse (sans paroles). Marie-Hélène Brousse a su faire la coupure avec le spectacle  et amorcer le débat sur le masculin/féminin en introduisant son anecdote clinique avec son chauffeur de taxi sur les démêlés conjugaux.

Chers compagnes et compagnons d’escapades vous pouvez déjà prendre date du prochain Café Psychanalyse qui aura pour thème « Jean Genet et la prison » avec pour invités Alain Merlet et Hervé Castanet. Il se tiendra le vendredi 13 avril 2912 à partir de 20h30 au Théâtre de Châtillon et ne sera pas précédé cette fois d’un spectacle. Une lecture de textes de Genet agrémentera le débat.

Je vous ferai parvenir l’affiche dès qu’elle sera composée.

Bien à vous.

José

après-coup d’escapades / Freund et Benjamin

Chers tous,

 A propos de l’exposition  « Gisèle Freund, L’œil frontière » à la Fondation Cartier, j’avais envie d’essayer de vous expliquer mes a priori. Aux photos que nous avons vues ensemble, c’est presque leurs noms, seuls, les noms de leurs illustres portraiturés qui fait pour moi (encore) obstacle. [i] Je préfère et de loin les photos d’anonymes.

L’aura idéalisant que ces portraits peuvent imposer, qui ne ressortit  pas de la photographie même mais de ce que l’on sait de celui qui s’y trouve représenté, cet aura se dissiperait pour moi aujourd’hui (même s’il continue de faire obstacle à une juste appréciation de cette exposition). [ii]  Quelque chose aurait chuté du côté de l’idéal… Chute qui ne se serait pas faite sans en passer par un moment, plus ou moins long, de rejet du « culturel » dans son ensemble. 

Au moins aimerais-je n’avoir pas en passer par un nom pour apprécier une œuvre, aimerais-je que l’art se suffît à lui-même. Il va de soi que le fait que moi père ne se soit pas, lui, « fait un nom », rejaillit sur cette méfiance qui est la mienne vis-à-vis du nom.

Et j’aurais aimé  profiter de vous pour mettre peut-être un peu au clair ce qu’il en est de cette méfiance vis-à-vis du nom.

oubli

Je vous l’ai déjà dit, à l’instar de Freud qui en souffrait également, les noms, je les oublie. J’oublie l’histoire aussi, celle avec un grand H, et la géographie.  Chacun de ces oublis mérite probablement d’être examiné séparément ; à première vue, je noterai d’abord qu’ils ont ensemble cette capacité de rendre la conversation difficile (qu’on songe seulement aux trous que peuvent y faire ces noms de personne, de temps, de lieux quand ils viennent à manquer, c’est une vraie constellation qu’on voit bientôt apparaitre quand une conversation au contraire se doit d’être liée, smooth. La culture ne peut avoir de réticence avec ces trois types de noms.)[iii]

 insignifiance

Ont-ils en commun d’être des signifiants plus particulièrement « insignifiants », c’est-à-dire valant trop purement comme signifiant, comme Un-signifiant  pour l’inconscient qui, lui ni plus que moi, ne distingue l’heure ou le lieu, n’hésite à se jouer du nom des personnes, ne se soucie que du réel en jeu dans le lien à ce que ces signifiants recouvrent et d’avantage encore à la part de réel  rapportée dans les lettres qui les composent. En tous cas, c’est par ce bout-là que le prend Freud quand on le voit s’intéresser à ses oublis,  qu’il note comme étant des oublis de « noms d’auteur » (à NdP, créateur).

Qu’est-ce à dire que ces signifiants seraient plus « particulièrement insignifiants » que d’autres ? Que sont-ils ? Faute d’arriver à saisir quelque chose de plus fondamental sur leur nature, je retiendrai d’abord qu’ils participent de la fabrication de l’histoire. L’histoire faite de noms de personnes, vivant à des moments spécifiques dans le temps, dans des lieux spécifiques. « Gisèle Freund », née en « 1908 » à « Schöneberg », près de « Berlin », « Allemagne ». Et morte en « 2000 », devenue française par mariage, à « Paris ». De  cet ordonnancement du réel par le symbolique, l’inconscient ne retient rien. Là, je le dis de façon trop assurée, mais essayons comme ça.

réel de l’inconscient

Au niveau de l’inconscient (que je dirais, ici, réel), comme nous nous le sommes par le passé déjà dit, l’ordinal – la succession, la suite – ne fonctionne pas. Un signifiant vaut en tant que Un et cet Un ne rentre dans aucun calcul. On est dans l’empilement. Hors-temps, hors-lieu, hors-nom(-du-père) où est-on ? Il y aurait un corps. L’entrée dans le temps et dans l’espace, dans le nom (mais ça résonne plus curieusement), la reconnaissance de cette (déjà) prise (réelle),  ne se fait qu’à partir du moment où un « je » (pro-nom, à la place du nom) rentre dans la circulation de la parole, pur signifiant représentant, à un moment donné, et aucun autre, un signifiant auprès d’un autre signifiant, à cet endroit-là de la phrase, et nulle part ailleurs. Simple place, provisoire nom d’un manque, lié à cette prise inaliénable dans le temps et la mort, l’espace et la place que mon corps y occupe, le nom, propre, qui m’a été donné, imposé, et m’assigne comme trumain, être parlant, appartenant à la communauté humaine, schlagué de ce nom et aucun autre, évanescence,  zéro. Ca serait ça, la castration.

D’où l’on peut déduire que la culture, l’histoire, suppose une certaine séparation, distance à cet inconscient (réel) où l’ordre qui prévaut est celui du ou des traumas (S1) (où il est d’après-coup). Cette séparation, ce vidage est-il possible ? Si oui, dans quelle condition ?

Walter Benjamin à la Bibliothèque nationale par Gisèle Freund

de l’Erlebnis à l’Erfahrung

Pour Walter Benjamin, que je redécouvre en ce moment,  suite à cette autre exposition que nous avons été voir ensemble, au Musée d’Art et d’histoire du judaïsme, le trauma de la première guerre mondiale est ce qui a entraîné une certaine « perte de l’histoire », quand  l’homme s’est vu manquer de la possibilité de dire, et la modernité est pour lui marquée de ce que l’Erlebnis, l’événement vécu, dans son immédiateté, l’instant, en est venu  à remplacer l’expérience relatée (Erfahrung).

« Pour Benjamin, un trait marquant du monde moderne réside dans le remplacement de l’ ‘expérience ‘ (Erfahrung), la mémoire transmissible, par l’ ‘ expérience vécue’»  (Erlebnis) fragmentaire et éphémère. La ‘ remémoration’» (Eigedenken), c’est-à-dire la réactivation du passé dans le présent, ‘ sa relique sécularisée’»[iv], a cessé d’être une pratique sociale spontanée et naturelle dont les modalités sont léguées d’une génération à l’autre. Dans son essai sur la figure du « conteur », consacré à l’œuvre de Nicolas Leskov, Benjamin indiquait dans la Première Guerre mondiale le moment décisif de dissolution de l’expérience transmissible. C’est lorsque les massacres technologiques de 14-18 avaient brisé les rythmes naturels de millions d’êtres humains, en plaçant leurs ‘ corps minuscules et fragile’ au milieu ‘d’un champ de forces traversé de tensions et d’explosions destructrices’, que les expériences antérieurement acquises apparaissaient inutiles et périmées. La remémoration nécessite désormais un déclencheur, une mèche.[v] »[vi]

rapprochement de l’inconscient

Quand  auparavant un certain trauma, une rencontre avec un réel indicible, pouvait être relayé dans un canevas symbolique fort, détaché de la spécificité du trauma, mais lié à un trauma, à un réel plus impersonnel (celui d’un manque fondamental à écrire le réel du sexe, de la génération et de la mort, le fameux « Herr » qui manque à « Signorelli ») pris en charge la religion, ses rites et ses récits, son discours et ses lois, son adresse enfin  à un Dieu, lui, toujours là, celui qui aujourd’hui se voit confronté à ce type de trauma se retrouve seul avec lui (et  technique ou la science, son chiffrage). L’on voit que la perte de Dieu a pu participer à cette perte de l’histoire dont parle Benjamin, à un  rapprochement de chacun à son inconscient, dont les méandres ne trouve plus de ressources extérieures à lui-même pour « s’ex-primer », le condamnant à jouer tout-seul. Benjamin lui, parle-t-il de la mort de Dieu ? Je ne le connais pas suffisamment, peut-être pas de cette façon. Il parle d’une culture qui selon lui n’a plus cours,[vii] dont il a été par ailleurs été gavé jusqu’à plus soif par son père, antiquaire,  dont il veut faire table-rase, tandis qu’Adorno, curieux personnage qui ne manqua pas de cruauté dans l’ascendant qu’il prit sur lui (du fait d’une situation plus confortable, il travaillait aux États-Unis, et la bourse grâce à laquelle vivait Benjamin dépendait de ses bons-offices),  mais pas non plus de lucidité, pense lui que  Benjamin essaye  de « mobiliser la force de l’expérience théologique, de façon anonyme, au sein du profane ».[viii] « Benjamin ne recherchait aucune transcendance, mais interprétait la littérature profane comme s’il s’agissait de textes sacrés et voulait préserver l’héritage théologique par les moyens d’une ‘profanation radicale’ »[ix].

Je peux donc préciser maintenant que ma méfiance vis-à-vis de l’exposition Cartier tient également à ce que je veuille délier la culture, l’art, de toute forme de « croyance » ou d’adoration – où culture, art, canon en viendraient remplacer la religion perdue (ce à quoi je le crois la culture se voit souvent réduite) (à préciser).

Or, mes propres oublis, mon absence de mémoire, ont-ils quelque chose à voir avec la perte de l’histoire dont parle Benjamin, liée aux avancées technologiques ayant ouvert le champ d’une guerre désormais sans fronts mais où bombes ou gaz semblaient devoir, pouvoir surgir de partout, et de nulle part ?

hystérie et revendication

J’ai longtemps voulu croire qu’il s’agissait chez moi d’une position hystérique consistant à laisser le savoir dans l’Autre de sorte qu’il existe, tant le savoir d’ailleurs que celui qui le détient (Sbarré à S1) . Au cours de l’analyse, avec le temps, cette position s’est modifiée, partant d’abord du constat d’une jouissance, jouissance à ne pas savoir, à se trouver à bricoler, jouer de ce manque,  pour en venir à s’y attacher au point de vouloir le défendre, voire le revendiquer. Il ne s’agit plus non plus de garder une position silencieuse, mystérieuse, pour faire miroiter aux yeux de l’Autre  la valeur d’un « inestimable trésor » (petit a), bien plutôt de trouver les mots qui ce manque le fassent résonner,  rendent compte, au moins,  de la justesse (le bonheur) que recèle un savoir qui n’est pas de l’Autre.

cartothèque et pâte feuilletée et lettre

Benjamin, de son côté, une fois reconnue par lui cette perte de l’histoire, cette séparation de la culture ancestrale, a voulu aller dans le sens de cette perte. N’a pas voulu la combattre. Il s’est alors agi pour lui d’écrire, écrire encore, au nom de la mémoire mais en sortant l’écriture de la linéarité, en l’ouvrant comme champ (qui n’est pas sans rappeler celui de son champ de bataille traumatisant) tridimensionnel, rhyzomatique, en l’étendant  à l’espace graphique, la ramenant vers l’image,  rapportant la lettre à son tracé, en travaillant à la façon de Mallarmé sa cartothèque, l’ensemble de ses fiches, qu’il trie, dispose et redispose, procédant par coupures, transferts, collages, assignation de sigles graphiques  :

« La cartothèque apporte la conquête de l’écriture à trois dimensions, par là donc un surprenant contrepoint à la tridimensionnalité de l’écriture en sa forme originaire, runique ou nouée.»

Difficile de ne pas voir là une préfiguration de l’internet d’aujourd’hui, et c’est aussi parce que les mots de Benjamin sont encore écrits manuellement, dans un souci et une contrainte physique recherchée magnifiques de l’écriture et de sa matérialité, que j’étais tentée par cette exposition, nous, qu’internet encore, vaste de champs de lettres immatérielles et d’un format de plus en plus standardisé, ramène si souvent à l’écriture.

obsessionnalisation

Par ailleurs, mon analyse se prolongeant, le rapprochement de la pulsion, la chute des idéaux, un sentiment global de plus grande satisfaction, n’ont pas éliminé l’angoisse, et m’ont laissée très interrogative quant au désir. Ce que j’ai pris pour une sorte d’obsessionnalisation, assez invalidante dans la mesure où plus aucun choix n’est possible, ou tout semble valoir tout et rien ne valoir rien, et où la tentation du mesurage ou du calibrage à un objet scientifiquement correct se faisait de plus en plus forte,  cette obsessionnalisation ne m’a pas davantage rapprochée du savoir que je désirais, pas tant un savoir universitaire qu’un savoir qui me permît de prendre part aux conversations du monde, sans plus avoir à en passer par les sauts d’obstacles au-dessus de trous. Non… le désir de savoir est resté chez moi… lié au désir. Tandis que le lien à mon fondamental trauma s’est resserré, mon désir de savoir ne s’est pas mis à tricoter une grande cape de signifiants qui en vienne à couvrir le manque du monde. Du désir de savoir il ne m’est resté que le désir.

Ce manque qui nous lie, comme le disait si joliment Catherine dans un  bus qui nous ramenait d’escapade.

en guise de non-conclusion (bâclée)

Cependant que la question cruciale, et inhibante, de la valeur serait longtemps restée pendante, latente, inquiétante, tentante. Que vaux-je, que vaut l’art, que valent ces photos ? Que vaut mon père ?  Or, la seule question que je vois à cette question pour le moment, c’est : Qu’est-ce que ça me fait ? Ou plutôt : quels mots pourrais-je mettre sur ce que ça me ferait ? Ce que ça me fait, je ne vois pas encore comment je puis faire autrement que de l’inventer, en m’agrippant à la moindre prise, signifiante, qu’un objet peut m’offrir, l’étirer, vous écrire. N’y aurait-il d’art que d’après-coup.

keski s’oublie dans ski s’entend ?

L’oubli du nom est le rappel de la lettre. Elle ne s’efface pas.
 



[i]       Ce n’est pas un reproche que je puis opposer à la photographe, Gisèle Freund, qui explique dans le film qu’on a pu voir sur place qu’ elle n’avait jamais voulu faire de portraits que d’auteurs dont elle avait lu et apprécié l’œuvre, comment ça avait été une façon pour elle de se rapprocher d’eux, de  les chercher encore,  et comment elle ne pouvait s’empêcher de s’amuser gentiment de leur  « vanité » à se faire tirer le portrait, de l’importance que ça pouvait avoir pour eux et de la façon dont aucun d’entre eux n’avait jamais aimé « sa » photo – celles des autres, « oh oui, magnifiques », mais la leur…

[ii]      Par ailleurs, j’ai beau aimer un auteur, je n’éprouve pas le besoin de sa photo sur la jaquette de son livre. Au contraire, elle me dérange.

[iii]      Ici, on pourrait bien sûr me rétorquer que j’ai seulement du mal à ne pas me trouver suffisamment « intelligente ». C’est vrai. Et que là où je vais chercher des explications liées à mon inconscient et à l’histoire du monde, il s’agit seulement d’un cerveau moins bien configuré qu’un autre, ou, si l’on est gentil, on dira, différent.

[iv]      W. Benjamin, Charles Baudelaire, p. 239.

[v]      W. Benjamin, « Le conteur. Réflexions sur l’œuvre de Nicolas Leskov », Œuvres, t. III, p. 116. Voir : http://dormirajamais.org/narrateur/

[vi]      E. Traverso, « Adorno et Benjamin – Une correspondance à minuit  dans le siècle », Revue Lignes n° 11, mai 2003, p. 64

[vii]     « L’expérience, on savait exactement ce que c’était : toujours les anciens l’avaient apportée aux plus jeunes. […] Où tout cela est-il passé ? Trouve-t-on encore des gens capables de raconter une histoire ? Où les mourants prononcent-ils encore des paroles impérissables, qui se transmettent de génération en génération comme un anneau ancestral, [..] Qui chercherait à clouer le bec à la jeunesse en invoquant son expérience passée ? »  W. Benjamin, « Expérience et pauvreté », Œuvre, t. II, Paris, Gallimard, 2000, p. 364-365.

[viii]    Th. W. Adorno, « Portait de Walter Benjamin », SWB, p. 14, cité IN Lignes n°11, Op. cit.,  p. 71.

[ix]      Lignes n°11, Ibid.

RE: après-coup d’escapades (Freund et Benjamin) – pardon / reflet, sonorité

Chère Véronique,

Je ne vois pas comment répondre à ton long texte et ses interrogations qu’en confiant cette phrase de mon analyste, alors que je remettais quasiment tout en question, face au coté vaniteux de l’objet et fatal de la vie, dévoilé en analyse: « Il y a des choses qui valent plus que d’autres ». j’ai été saisie par cette phrase parce que j’en étais en fait parfaitement d’accord, et m’y tiens depuis… mais en me demandant souvent ce qui vaut vraiment mieux entre ceci et cela, plus ou moins grave selon les cas. C’est une ligne de division subjective qui n’est plus seulement référée à l’objet qui fait jouir autistement, mais aussi à se qui se passe dans le monde dont la culture est  peut-être un reflet.

bises

Catherine

¤

Bonsoir à tous,

 
Belle réponse de Catherine à Véronique…cette division subjective se référant au monde et à la culture…comme une pirouette ou un pas de côté….!
 
A Véronique, juste une pensée me traversant l’esprit me venant à la lecture de certains passages de ton texte, et si la mémoire ne me fait pas défaut… celle de cet  « umlaut ajouté à ton Nom » (qui en modifie, non pas la voyelle mais la sonorité de la voyelle)…:-)
 
A bientôt,

Brigitte

¤

Un pas de côté si tu veux, je connais cela un peu…, mais qui fait face au réel. Et ça, quelques soient nos origines ou nos amis, c’est pas facile.

Bises

cath

RE: après-coup d’escapades (Freund et Benjamin) – pardon

Pardon, dis-tu miss Vé? 

Par le don,

Parle donc!

Te répondre est insensé,

Mais comme la folie me sied bien en ce moment,

Jeu mi-risk, de travers.

Jèm la chutedetontext : l’oubli d’un nom est le rappel de la lettre! Sa présence même, rajouterais-je.

Hâte lire m’est venue de suite qu’il y a nom et nom: le propre et le sale, pardon, le commun !

Et le commun, sans grand intérêt – sauf pour l’obsessionnel – n’est que le comme Un : anobli par Lacan sous le titre de S2.

Avec le nom propre, on entre dans la scène de l’insulte, du trauma, du meurtre ( de la chose que lon-naît ) où règne un pas-de-refoulement, un insubstituable dévergondé !  C’est un velouté de letter, litter & S1tout seul. Une lettre se fixe sur un corps, le sujet en meurt. Et, pour renaître, à partir de son  « dur désir de s’insére »r, comme le jame Miller dans un Feuillet du Courtil, qui ne sera plus qu’on line désormais, il escapade un S2 sur le col de l’Autre, s’allégeant ainsi du trauma du crime de sa première nomination, qui s’efface. S’il n’y a nulle Aspérité au relief, c’est fou…tu !

L’expo sur WB se réduisit pour moi au tableau  » Opinions et pensées. Mots et locutions du fils ».

J’y suis passé maintes fois, aimanté par l’intérêt de Benjamin pour les premières inventions langagières de son fils, soumises à inventaire par le père: la lalangue?

Alain

Envoyé de mon iPad

RE: après-coup d’escapades (Freund et Benjamin) – pardon

Bonjour et Merci
ou de rien, puisque pardon

J’ai exactement la même interrogation, ou plutôt réticence puisque je ne suis pas allé voir l’exposition Freund pour cette raison même: quel intérêt de voir une galerie de stars ? qui plus est à la fondation de l’odieux bergé, bon beaucoup de réticences mais laissons cela et je crois qu’on peut ajouter un questionnement sur la photographie. J’avais complètement oublié, moi, que cette dame avait écrit un ouvrage de référence sur la photo que j’ai lu et dont je n’ai aucun souvenir. ce n’est pas grave.

Il y a sans doute dans ces photographies tout de même l’aspect le plus simple et basique de ce que l’on attend de cette activité (si l’on pouvait parler d’art à un moment je crois qu’on peut dire que depuis les années 60 la photographie est devenue une activité très répandue), c’est à dire la documentation. Admettons donc que cette exposition soit documentaire: voici l’aspect physique de certaines personnes d’une certaine époque dont on connait par ailleurs les productions et auxquelles on est (ou pas) attaché bien sûr on sait toutes les limites de cette documentation et tous les choix, donc les restrictions, qui amènent à ce que l’on voit en 2012 telles images. A commencer par la mise en scène initiale, le choix des vêtements, du lieu, de la pose, de la pellicule, du cadrage, du tirage, … Tout est fabrication. Il n’y a pas de documentation qui échappe au fictionnel. Ici, Gisele Freund prend en photo ses « amis » et par cet acte elle s’inscrit elle même dans l’histoire comme amie de ces personnes. soyons un peu indulgent, c’est vrai qu’une recherche d’image de james joyce démontre que les photos de gisele freund sont sommes toutes d’apparence plus intime. Difficile de savoir si l’intimité est feinte, organisée par le sujet ou la photographe, les deux et dans quel but. Mais il est presque impossible de s’extraire du nom et je crois plus précisément de la renommée du sujet. Il est bien ce mot « renommée ». Ici la renommée dévore tout, le cadre la couleur le tirage et le sens. C’est très gênant, c’est insurmontable.

Cela me fait penser aussi que j’avais un moment pensé faire une œuvre en recopiant tous les noms d’un numéro d’art press, je ne l’ai pas fait l’idée me suffisait et me suffit toujours, et surtout c’était beaucoup trop de travail j’ai fait ça à la place http://pleine-peau.com/oeuvre/

sur walter benjamin, il faut que je réfléchisse à ce que tu dis
beaucoup de travail
pardon

Votre,
Guy.

HEY ! Modern Art & Pop Culture – escapade du 22 février

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De la part de nouage  http://sortir.telerama.fr/evenements/expos/hey-modern-art-pop-culture,51324.php

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De la part d’Isabelle : Je suis partante, le mercredi 22 février vers 16h30/17h ça vous irait ?

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De la part de eoik : on avait vu la première expo HEY, on avait été déçu. mais bon, guy me rappelle qu’il y avait tout de même des trucs très bien : Clovis Trouille, Robert Crumb, Robert Combas, Erró
alors, à voir, peut-être bien

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de la part de Guy Je crois que c’est l’expo qu’on a vu et qu’ils ont ajouté 25 oeuvres en janvier.
Ont ils retiré les mauvaises pour autant ? c’est à vérifier
Et, oui, je trouve qu’il y a des choses intéressantes dans cette expo mais l’esprit général est trop kitsch ou faux vintage si vous ne connaissez pas du tout ce style d’art ça reste intéressant.

sinon il va y avoir ça

et on ira sans doute
il faut dire que c’est à côté de chez nous

Votre,
Guy.

 

 

 

propositions diverses et variées

coucou les loulous,

 . j’ai inscrit l’expo « HEY modern art et pop culture », halles saint pierre sur le calendrier d’escapades au 22 février (mais nous on sera pas là, on est à lacampagne).

 

. j’ai envie de passer une après-midi à l’exposition VideoVintage, 1963-1983,  à poumpoumpidou,  là, http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Manifs.nsf/AllExpositions/FE07E5DC35D11D8DC125795F0036FC90?OpenDocument&sessionM=2.2.1&L=1

 Parmi les 1 400 bandes vidéo de la collection Nouveaux Médias du Centre Pompidou, la sélection proposée d’une cinquantaine d’oeuvres dévoile toute l’histoire de ce médium. Des performances privilégiant l’auto-filmage montrent Marina Abramovic et Ulay, Mona Hatoum, Dan Graham, Paul McCarthy, Bruce Nauman, ou encore Gina Pane et Nil Yalter. Une deuxième section de l’exposition est consacrée aux bandes créées dans le contexte des laboratoires de télévision. Certaines se font critiques à l’égard de ce moyen de diffusion, de Jean-Luc Godard à Nam June Paik, de Les Levine ou Robert Filliou à Bill Viola ou encore Bob Wilson. Sont ensuite diffusées des oeuvres plus conceptuelles, dans le contexte muséal de l’époque de leur création, de Joseph Beuys à Dennis Oppenheim, de Lawrence Weiner à Thierry Kuntzel. C’est une cinquantaine d’artistes qui sont ainsi présentés, issus de parcours esthétiques divers, de cultures variées et de contextes géopolitiques élargis, sur quatre continents, du Brésil aux États-Unis et au Canada, de l’Europe au Japon.

 

. et puis aussi passer aux 104, http://www.exponaute.com/expositions/4448-in_perceptions/, voir cette exposition/install, In_perceptions, avec ann-veronica janssens,

 

. et puis aussi, il y a un conférence le 20 févier à la fondation cartier qui a l’air bien dans le cadre de leurs Nuits de l’incertitude, #4 l’aléatoire :

Avec Jean-Michel Alberola, Nicole El Karoui et Andrei Ujica
Les aléas de la finance n’ont rien à envier au mouvement des grains de pollen à la surface de l’eau (mouvement brownien). Le tremblé de la main de l’artiste ou de la caméra, n’est-il pas le jeu dans les rouages, nécessaire au fonctionnement des machines et condition du libre-arbitre ? http://fondation.cartier.com/fr/art-contemporain/59/soirees-nomades-rendez-vous/202/les-nuits-de-l-incertitude/214/4-aleatoire

/#.TzvypNWYCnk.facebook

 

. et puis aussi, je vous informe que vous pouvez acheter un BOLTANSKI (pas cher, msieur) (dix euros par mois pendant un an, et on accède ainsi à dix vidéos d’une minute chacune), là : http://www.exponaute.com/magazine/2012/02/15/boltanski-a-tout-prix/ après on reçoit un certificat d’authenticité (ha ha, ha ha)

 

. et puis aussi je voudrais  aller voir l’exposition Topology à la Tate Modern,  voir : http://www.facebook.com/pages/Topology-at-Tate-Modern/178168012271725 (mais ça sera tout en anglais)

 

voilà, je pars demain et reviens le jeudi 23,

je vous aime toujours bien,

bonnes vacances à tous,

véronique

 

 

 

Hellooooo chers Scapadeurs,

Vanessa, Isabelle, je vais aller y jeter un coup d’œil aujourd’hui, pour l’ouverture de l’expo! Je vous fais faux bond pour demain, désolée je file pour une autre escapade au sud! 

Je suis allée voir le film « Une bouteille à la mer« , cette histoire d’amour épistolaire sur la TL malgré tous les risques pris entre Miss Peace et Gazaman, Tal et Naïm, m’a beaucoup bouleversée, c’est un très beau film, sensible et subtil, sur la guerre tragique entre Israël et la Palestine, et ce n’est pas simple d’en faire un sujet de film…

http://www.telerama.fr/cinema/films/une-bouteille-a-la-mer,430356.php

Bises et pensées aux vacanciers!

Géraldine.

Envoyé de mon iPad

Le 21 févr. 2012 à 02:11, Dominique Chauvin  a écrit :

Hélas, pas moi… Cet homme est pourtant bien intéressant.
Une autre fois,
Dominique.

Le 21 févr. 2012 à 00:00, ley vanessens a écrit :

Mercredi prochain rdv vers 17h au jeu de paume…. Avec Isabelle;) pour découvrir l’expo « Ai WEI WEI« .

http://lemagazine.jeudepaume.org/2012/01/ai-weiwei-by-alison-klayman/

Ai Weiwei: Never Sorry TEASER from Ai Weiwei: Never Sorry on Vimeo.

PS… J’ai mon pass… Coupe file… Rdv au chaud…:)

Ai Weiwei : « Entrelacs » au Jeu de Paume

Bonsoir Vanessa et Isabelle,
Un rapide retour donc sur cette exposition nouvelle, intéressante pour ceux que la transformation de la Chine actuelle et ses dérives inquiétantes dans l’œil de cet artiste engagé et cynique accrochent. De l’humour contestataire corrosif au drame de la mondialisation qui rase la culture traditionnelle au nom du profit, des entrelacs de l’effet du malaise contemporain ‘pour tous’.
Géraldine.

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escapades aux pays du soleil levant

– DES TRADITIONS À LEUR ENVERS –

Je voudrais vous faire part des impressions et réflexions que m’ont inspirées mes deux dernières escapades au cœur de deux cultures extrême-orientales : le Japon d’une part avec le spectacle des Tambours japonais de Kodo dirigés par Tamasaburo Bando sous le titre « Dadan » auquel j’ai assisté à la dernière (à plusieurs !) au Théâtre du Châtelet le samedi 18 février et la Chine d’autre part avec l’exposition de l’architecte et photographe Ai Weiwei intitulée « Entrelacs » que j’ai visitée (à deux !) au Jeu de Paume en son jour d’inauguration le 21 février.

J’aimerais vous faire partager le contraste flagrant auquel j’ai été sensible qui a émané de ces deux événements culturels vécus à trois jours d’écart. Autant les percussionnistes de Kodo avec leurs multiples tambours et grosses caisses m’ont semblé transmettre à la perfection des traditions séculaires qui se perpétuent depuis quarante ans dans « la lointaine île de Sado, en mer du Japon » même si celles-ci ont été revisitées par une chorégraphie moderne dirigée par Tamasaburo Bando ; autant les photographies et les blogs de Ai Weiwei m’ont laissé dans un certain malaise à montrer l’arasement de la culture chinoise traditionnelle réputée pour être plusieurs fois millénaire et ce au nom de la mondialisation et du profit financier à tout crin.

Autant les tambours de Kodo ont fait battre mon cœur d’occidental (il faut noter qu’en langue japonaise « kodo » signifie « battement de cœur »), autant les clichés de Ai Weiwei m’ont déprimé à constater les ravages perpétués sur les villages ancestraux pour laisser la place aux buildings « made in monde », aux « Down Town » standardisés, banalisés où scintillent les lettres des grands financeurs.

Le spectacle « Dadan » était impressionnant de maîtrise de cet art des percussions aux sonorités inimaginables associé à une chorégraphie très physique voire sculpturale. Une pure beauté qui a été fort applaudie. J’ai eu le sentiment très étrange mais en même temps très rassurant d’avoir traversé toute l’histoire de l’humanité jusqu’à l’origine primitive de la communion humaine par la découverte de la musique. Il m’a semblé évident que les percussions ont été les premiers outils de la sublimation du caractère animal dont étaient encore empreints les primates (je vous renvoie aux premières scènes du film de Stanley Kubrick 2001 L’Odyssée de l’espace !) Je me suis senti très proche de mes ancêtres du Neandertal. Quoi de plus troublant et réjouissant que cette chaîne humaine que les tambours de Kodo perpétuent !

La mise en images de la Chine nouvelle par Ai Weiwei m’est apparue plutôt de l’ordre d’une coupure radicale entre la tradition et l’individualisme outrancier. Les doigts d’honneur perpétués par l’artiste jusqu’à plus soif (sous couvert de ce qu’il nomme une « perspective ») devant les représentations de la diversité des cultures du monde (Paris, Venise, Rome, Berlin, New-York…) finissent par donner la nausée tant la dérision et la position de déchet sont à leur comble. Comme si ces doigts d’honneur pointaient l’arasement de la différence pour privilégier le « tous pareils ! » N’est-ce pas tout bonnement ce qui se profile à notre horizon prochain ?

Mais fort heureusement il y a encore des percussionnistes pour nous savoir encore des sujets doués d’humanité.

Bien à vous.

 José Rambeau (le 22 février 2012)

 

VIVA MEXICO

Une expo qui a l’air intéressante : Akseli Gallen-Kallela (1865-1931) – Une passion finlandaise

et bientôt sortie « A LA MEXICAINE« 

Expo+repas convivial pour fêter mon anniv.

Qui dit oui ? le 23 ou le 24 mars ?

Expo Cartier Bresson et aussi au Musée d’art moderne de la Ville de Paris (MAM) des artistes mexicains contemporains exposent : »RESISISTING THE PRESENT » 

Et,  à ne pas rater, « CALACAS » : Cirque équestre de Bartabas, thème la fête des morts au Mexique, POUR CEUX QUI N’ONT PAS PEUR DES SQUELETTES, GRAVURES, FIESTA , POÉSIE, MUSIQUE EXTRAORDINAIRE ET CHEVAUX MAGNIFIQUES EN SCÈNE DE FAÇON MAGISTRALE !!

http://www.arte.tv/fr/4241510.html

On peut y aller ensemble si ça vous dit !! et manger sur place ! (mais les places volent, volent volent vite !)

La luna tequilera

le bon chinois ( + pointes de B. Abbott)

Merci cher José Rambeau, ton article m’a très fort intéressée et un peu fait frémir.  je n’ai pas pu venir écouter les tambours, mais irai voir Ai Weiwei, avec ce que tu as dit, comme rappel d’ humanité.

Catherine

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Ai Weiwei, c’est bien. Mais Berenice Abbott, c’est NEW YORK !

D

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Eh eh, je crois que Ai Weiwei malgré tous les efforts qu’il fait en ce sens ne pourra – effectivement – jamais être américain.

Reste t’il chinois ? En tous cas,  urbi et orbi il est adoubé comme notre « bon » chinois, ce qui revient à dire qu’il peut être aussi bien un « bon » occidental, avec son petit côté exotique  qu’on retrouve de par le monde dans chaque Hilton hôtel. L’art contemporain (ou dois je dire « l’industrie du luxe » ?) aime la couleur locale, les produits du terroir, du moment qu’ils aient vocation à s’industrialiser ou se décliner en accessoires un peu moins cher mais bénéficiant de la marque (l’aura ?)

La détestation pour la Chine actuellement n’a d’égal que la détestation pour la Russie.

Ai Weiwei est utilisé comme une arme de cette détestation, du coup je n’ai pas d’opinion sur son art, il est partout, du coup je ne veux plus le voir

 Vôtre,

Guy.

Robe bleue et doigt d’honneur

À vous lire, chers scapadiens, Weiwei, ça serait aïe aïe aïe ! Le désenchantement au Jeu de paume ?
‘Reusement, j’ai, pour m’enchanter un peu, non la Rose pourpre du Caire ( Woody Allen), mais la Robe bleue en maille d’Amélie, sa dernière « création ».
Je me demande alors si la Haute couture est de l’art.
Je crois que oui, et j’aimerais bien escapader quelques défilés de mode, vieux et jeunes loups de la création, d’ici ou d’ailleurs.
Habiller le corps par le tissu du langage, certes ! Mais l’habiller aussi par le langage du tissu.
Le sublime alors pourrait être de l’habiller ce corps avec un autre corps: faire l’amour n’est-il pas de cet ordre-là?
Sublime qui ne restera que visé, la J propre à chacun y faisant objection!
Montrer ce que ça cache, cacher ce que ça montre, voilà peut-être la source, le moyen et la finalité de l’art…
Et le doigt d’honneur de Weiwei n’y échappe point, à renouveler l’énigme.
Peut-être échappe-t-il à l’obscène par sa réitération même.

Lège, torse nu sous un soleil de plomb!

Alain

Expressionismus & Expressionismià la Pinacothèque

Je vous propose l’expo suivante : http://www.pinacotheque.com/?id=732  sur l’expressionnisme allemand (cf sur page FB) : entre « der blaue Reiter » et « Brücke »

 
A NE PAS MANQUER !!!!
 
Proposition : DIMANCHE 4 MARS 15H30
 
Belle nuit à tous,
Brigitte 
 

Berlin-Munich 1905-1920. Der Blaue Reiter vs Brücke

 La Pinacothèque de Paris présentera du 13 octobre 2011 au 11 mars 2012 une étude inédite de l’Expressionnisme allemand. Ce mouvement pictural sera envisagé à travers la confrontation de ses deux courants fondateurs, Der Blaue Reiter et Brücke.

Le titre Expressionismus & Expressionismi fait référence à l’importante exposition sur le Futurisme, intitulée Futurismo & Futurismi, qui a eu lieu à Venise en 1986. Ce néologisme permettait de montrer la diversité des mouvements constituant le Futurisme italien. De la même façon, Expressionismus & Expressionismi illustre la diversité des origines de l’Expressionnisme allemand, qui, souvent perçu comme monolithique est pourtant composé de deux approches diamétralement opposées.

Brücke est un groupe d’artistes fondé à Dresde en 1905 et installé à Berlin à partir de 1908. Les fondateurs, Ernst Ludwig Kirchner, Emil Nolde et Karl Schmidt-Rottluff privilégiaient une création émotionnelle, tournée vers les sensations et les perceptions de l’artiste. Ces peintres allaient exprimer leur rapport instinctif à une époque de décadence pangermanique dont ils furent les témoins impuissants et malheureux.

Der Blaue Reiter se constitua quant à lui autour d’artistes et de philosophes qui développèrent une approche théorique, voire spirituelle, de l’œuvre d’art. Héritier du concept germanique «d’œuvre d’art totale», ce mouvement purement intellectuel, qui s’est formé à Munich en 1911 à l’initiative de Wassily Kandinsky et Franz Marc, conçoit la création idéale comme un équilibre harmonieux entre les disciplines.

L’exposition présentera, autour de cent cinquante œuvres environ, ces deux courants distincts mais représentatifs de l’Expressionnisme allemand. Toujours dans son esprit de dialogue entre les arts, la Pinacothèque de Paris invite les visiteurs à découvrir les nuances essentielles et antagonistes en confrontant les artistes et les œuvres.

 

le 30 mars, jean-quentin châtelain lira alain huck

Alain Huck, Danse, 2009, édition 1/3, jet d'encre sur papier baryt monté sur aluminium, 74 x 111 cm

Le 30 mars à 20h, au Centre culturel suisse (qui est un endroit très plaisant, 32 rue des Francs-Bourgeois, dans le 3e), lecture par le grand comédien Jean-Quentin Châtelain de « L’inspection des roses », livre-objet d’Alain Huck, composé de citations de 82 auteurs sur le thème des plantes.

Je suis tentée, et vous ?

L’entrée est libre, sur réservation au 01 42 71 95 70

Dominique.

Voir aussi : http://www.ccsparis.com/events/detail/277

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À vos agendas, Artiens d’escapades !

Pr’option One:
Degas et le Nu, au Musée d’Orsay !
Le Nu mis à nu?

Pr’option Two:
Le Mexique sens dessus-dessous, avec Henri Cartier-Bresson et Paul Strand,
À la fondation Henri-Cartier-Bresson, 2 impasse Lebouis, 14eme
Ok, Mariana?

Pr’option three:
Après le Nu, les masques de jade Mayas, à la Pinacothèque.
À quoi sert un masque?

ai weiwei – « cet homme a quelque chose à dire et le dira »

 Alain , Je crois que c’est de Jean-Luc dont tu parles non ?

J’étais avec lui et Vanessa à Ai Weiwei , j’en ai écrit un petit texte :

 Nous sommes allés aussi voir Ai Weiwei, avec Vanessa et Jean-Luc. C’était mercredi dernier et il m’en reste une forte « impression » , dans le sens ou cela a fait impression pour moi et qu’il en reste quelque chose de très présent encore aujourd’hui, ce qui n’est quand même pas courant une semaine après une expo …

Des photos, des photos, des images fixes ou qui défilent sur des écrans, des photos de gens en Chine qui inscrivent la vie quotidienne en noir et blanc, des autoportraits aussi, sur plusieurs décennies où l’on voit Ai Weiwei changer : jeune avec cheveux, sans cheveux, habillé, nu, mince, avec un ventre proéminent … le regard toujours énigmatique. Ces photos semblent asexuées, on n’est pas dans l’érotisme des corps, plutôt dans une sorte de quête on pourrait presque dire « d’identité », mais plutôt comme une phrase qui dirait : « Vous voyez!!« 

Des photos couleurs en plus grand format, photos de destruction, beaucoup de terrains vagues, d’espaces vides ou presque, avec ce message d’éphémère, comme ce bâtiment qu’on lui a commandé et qu’il a mis 2 ans à construire et qui la veille de l’inauguration a été détruit en une nuit. C’était juste une façon de l’occuper, de l’avoir à l’œil pour les autorités … Il a quand même participé à la construction du stade olympique de Pékin, avant ? après ? …

Ce qui m’impressionne c’est ce désir décidé, Ai Weiwei a quelque chose à dire et il ne cesse pas de la dire, en photo. Ses photos sont comme une écriture pour moi, ce qui ne cesse pas de s’écrire ??

A close-up photograph of some of the seeds, each kiln-fired twice: once before being hand-painted, once again after. Each is unique

2 ans à fabriquer des graines de tournesol en céramique, de chercher la terre au moulage à la cuisson, à la peinture de chaque graine pour en faire un parterre de flowers. Des centaines de personnes embauchées pour travailler à ça ! Ou faire venir 1000 chinois à New York pour les photographier, passer des heures, des jours, des mois à chaque ambassade pour obtenir un passeport, un visa …

Photos de FUCK enfin, doigt d’honneur devant tous les monuments ou FUCK écrit sur des têtes avec une tondeuse. 3 photos monumentales qui se suivent où on voit Ai Weiwei lâcher un vase Ming 1 : il tient le vase. 2 : il le lâche. 3 : la vase s’écrase par terre. Point final .

Une impression encore de chercher le passé, des photos de son père à l’hôpital, de maisons de son grand père … et FUCK la mémoire aussi, paradoxe ou message de l’éphémère ou de l’inutilité …

 Ça me laisse cette sensation de ne pas répondre à mes questions d’un « Que voï ? » mais cet homme a quelque chose à dire et le dira. Malgré ses emprisonnements, et ses passages à tabac qui le laisse avec une hémorragie cérébrale, il est vivant. C’est une leçon d’un « ne pas céder sur son désir » .

 Isabelle

 

 

 

—- Message d’origine —-
De : « Gentes »
À : « Escapades Culturelles »
Objet : [escapadesculturelles] Impromptu .
Date : 28/02/2012 15:43:25 CET

 

J’interromps un bel échange sur FB avec Jean-Paul (Pradels), aussi banal que précieux, autour de ses sculptures, avec VerO et Ley, pour vous faire part d’une idée qui m’a traversé : la fin d’une psychanalyse ouvre à l’art, ça ne se démontre pas, ça s’acte.
Allez donc tourbillonner dans l’atelier de JLP, autour de ses créatures sans oublier the Artist.
Alain

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