De l’art et de la fin de l’analyse

Dans le fil de ce que vous disiez à ce propos, je ne peux résister à y aller d’une petite citation de Lacan :

« Disons pourtant la fin de l’analyse du tore névrotique.

[…]

De tout cela il (l’analysant) saura se faire une conduite. Il y en a plus d’une, même des tas, à convenir aux trois dit-mensions de l’impossible : telles qu’elles se déploient dans le sexe, dans le sens, et dans la signification.

S’il est sensible au beau, à quoi rien ne l’oblige, il le situera de l’entre-deux-morts, et si quelqu’une de ces vérités lui parest bonne à faire entendre, ce n’est qu’au mi-dire du tour simple qu’il se fiera. » (« L’étourdit », Autres écrits, p. 487-488.)

Ce qui me renvoie encore à quelques citations de Jean-Pierre Raynaud : 

« ça ne m’a jamais plu de vivre. C’est comme ça. Dans la création, c’est autre chose. La création, pour moi, c’est une ivresse. Quand je remue des mètres cubes de terre, je ne pense à rien. (« L’intime et la matière ». Entretien avec Jean Pierre Raynaud », Revue La cause du désir, n° 80, p. 122.)

« A moi, la beauté ne fait pas peur. Je me dis au contraire que plus la chose sera belle et plus sa disparition sera intéressante, puisque c’est de la disparition de la beauté elle-même qu’il s’agit alors. (…) Je ne fais pas disparaître les choses parce que j’en ai assez, je les fais disparaître pour les protéger de la décrépitude. Un autre raccourci, contrasté, est celui de la vie : naître pour mourir. Il n’y a que le début et la fin qui peuvent être intéressants. » (op.cit., p. 124). 

« L’art est d’abord un moyen de sauver ma peau. » (op. cit., p. 125.)

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