on a vu, on a aimé (holy motors)

guy et moi, on a vu, on a aimé : holy motors, de leos carax

Leos Carax
« Plus précisément, pourquoi cette impuissance à tourner ?*

Longtemps, j’ai été incapable d’imaginer un projet en me fixant à l’avance des règles (« pas trop cher », « pas trop compliqué », etc.). Ce qui rendait tout impossible, à une époque où je n’avais presque plus d’alliés (morts ou fâchés) et où les douaniers du milieu, toujours plus nombreux, me barraient le passage. Ma participation au film
Tokyo ! m’a libéré. Il s’agissait d’une commande, quarante minutes dans un film à trois cinéastes, loin de France. Il m’a fallu l’imaginer et le tourner très vite. J’ai compris que j’en étais capable, que cette vitesse de trait ouvrait même mon cinéma vers d’autres dimensions. Mais aussi que cela avait un prix : l’abandon de la pellicule pour le numérique. Or ma passion du cinéma était – est toujours – terriblement liée au défilement de la pellicule, au moteur dans la caméra. D’où la bizarrerie quant à Holy Motors : c’est une célébration des moteurs et de l’action, tournée sans ­caméra (les caméras numériques sont des ordinateurs, pas des caméras).
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holy motors // longueur d’un road-movie-égo-trip

Bonjour!

c’est quand même sacrément long ce road-movie-égo-trip non?

Je reconnais que c’est le meilleur Carax – à mon goût.

La scène d’intro (avec mister Carax en personne!) dans le ciné, très réussie, rappelle un peu un tableau d’Hopper; l’épisode de la mendiante rien à dire, éloquente (et courte!); l’épisode SM futuriste, là le Léo commence à se faire plaisir, c’est son droit, mais on (je) commence à se (me) méfier; l’épisode de la reprise du rôle de Monsieur Merde (inventé pour un moyen-métrage il y a quelques années) avec la prestation d’Eva Mendes et cette magnifique pose tableau dans les égouts, assez jubilatoire; la scène de la fille et du père, j’ai tout de suite pensé au groupe en la voyant et me suis dit, tiens elles (pas d’offense Guy, la plupart du temps ce sont elles qui parlent des films) auraient des choses à dire!, moi cela m’a laissé perplexe; l’énergie de l’entracte dans l’église, excellente, pour moi c’est la seule chose qui aurait pu durer plus longtemps: l’entracte!; la sixième scène sans intérêt si ce n’est encore et toujours la référence au dédoublement/miroir entre Carax et Lavant, cela fait plus de 20 ans que cela dure, c’est gavant à la fin, bon la fin de l’épisode qui se passe dans la limo avec l’apparition de Piccoli, admettons, même si c’est un peu convenu et facile comme si Carax avait pour une fois peur qu’on ne le comprenne pas et se décide à faire de la pédagogie… or pour une fois que l’on comprend où il veut en venir, c’est dommage si ce n’est pour se faire encore plaisir avec Piccoli; les deux scènes suivantes devant le Fouquet’s et dans l’hôtel, aucun intérêt; le sommet du creux que prend la fin du film c’est cette interminable scène (star oblige) avec Kylie Minogue en hôtesse de l’air et cette chanson horrible à la Michel Legrand, là on se met à rêver du bon vieux temps où que je n’ai pas connu où l’on pouvait commander une glace pendant le film histoire de passer le temps agréablement; la fin quand il rentre chez lui, bof, ouais ok, y a du Max mon amour là-dedans, mais bon, il faut aimer les films anthropomorphisme; l’épilogue du film avec l’extraordinaire Edith Scob est excellent et les limos dans le garage (qui moi me font plutôt penser à « Cars » ce qui a ravi l’ado attardé en moi) me confortent (si j’en avais besoin, mais non je n’en ai pas besoin, cependant je pourrais encore rajouter à ma panoplie de films un exemple à donner à des critiques ciné qui quittent les salles) dans l’idée qu’il ne faut jamais quitté un film avant sa fin, on ne sait jamais, une scène de fin peut sauver un film.

En résumé, si on a les références cinématographiques que le réalisateur nous ressert à sa sauce, c’est un peu fastidieux, sinon cela doit être déroutant, c’est le cas de le dire, il ne faut donc pas résister à l’envie de faire sa pause autoroute réglementaire, si le besoin se fait sentir, car la route est longue…

Carax se fait plaisir, cela se voit, cela fait plaisir pour lui, on est presque soulagé de voir qu’il n’est plus/ne se sent plus maudit … mais Dieu des artistes soi-disant incompris que cela a pris du temps pour lui, et Dieu du cinéma que ce film est long pour les témoins de sa renaissance!

Bonne séance à ceux qui ne l’ont pas encore vu

Malik

Holy Motors // ce paris que j’aime et l’obscur désir

ha ha ha, MERCI MALIK !

Bonjour!

>  bonjour !

c’est quand même sacrément long ce road-movie-égo-trip non?

>  pas assez long

La scène d’intro (avec mister Carax en personne!) dans le ciné, très réussie, rappelle un peu un tableau d’Hopper;

>  magnifique tu veux dire (le tangage, ce mur en trompe l’œil, rappelle les meilleurs Lynch aussi, le corps sous le pyjama, le chien en chien de fusil sur le lit)

l’épisode de la mandiante rien à dire, éloquente (et courte!);

>   magnifique et mystérieuse et parisienne – image de notre quotidien souci, énigme et douleur

l’épisode SM futuriste là le Léo commence à se faire plaisir, c’est son droit, mais on (je) commence à se (me) méfier;

>  extraordinaire ! inventive, jubilatoire et qui débouche sur ces animaux fantastiques… et ce faire-l’amour dans des combinaisons en plastique ! ce mixte de laideur de lumière de yayoi (elle s’appelait comment encore l’artiste japonaise) de chair et de caoutchouc

l’épisode de la reprise du rôle de Monsieur Merde (inventé pour un moyen-métrage il y a quelques années) avec la prestation d’Eva Mendes et cette maginifique pose tableau dans les égoûts, assez jubilatoire;

>  sublime, là encore, paris, paris, le corps extrême de ces laissés pour compte de la ville et eva mendès accueillante, voilée, nouvelle vierge et pièta réinventée avec un christ au plus étrange corps et qui bande !

la scène de la fille et du père, j’ai tout de suite pensé au groupe en la voyant et me suis dit, tiens elles (pas d’offense Guy, la plupart du temps ce sont elles qui parlent des films) auraient des choses à dire! , moi cela m’a laissé perplexe;

>   dur dur. dur. dur. là aussi, leur laideur, apaisante, juste

l’énergie de l’entracte dans l’église, excellente, pour moi c’est la seule chose qui aurait pu durer plus longtemps: l’entracte!;

>   il paraît que toute l’équipe s’est laissée envoutée. et encore paris ! un paris d’accordéon, manouche et punk, dans une église qu’on reconnaît sans l’avoir jamais vue

la sixième scène sans intérêt si ce n’est encore et toujours la référence au dédoublement/miroir entre Carax et Lavant, cela fait plus de 20 ans que cela dure, c’est gavant à la fin,

>    peut-être pas la meilleure scène, mais heureusement bizarre, pour moi. j’aime ce meurtre, ce désir de plus de meurtres encore, j’aime ces nouvelles incarnations, et puis, cette grande salle, ces ouvriers… (tiens,  tu as oublié l’homme d’affaire du début)

bon la fin de l’épisode qui se passe dans la limo avec l’apparation de Piccoli, admettons, même si c’est un peu convenu et facile comme si Carax avait pour une fois peur qu’on ne le comprenne pas et se décide à faire de la pédagogie… or pour une fois que l’on comprend où il veut en venir, c’est dommage si ce n’est pour se faire encore plaisir avec Piccoli;

>   Piccoli n’avait pas trop envie de le faire. moi j’ai aimé. j’ai aimé comprendre. même si par la suite, j’ai moins aimé le film, avec encore de belles surprises. mais il dit un truc essentiel, Piccoli, mais j’ai oublié quoi. ah oui, sur les machines ? non, c’est Lavand qui répond sur les machines.

les deux scènes suivanest devant le Fouquet’s et dans l’hôtel, aucun intérêt;

>   fouquet’s : très grand intérêt pour le désir de révolution

>   hôtel : j’ai beaucoup aimé, beaucoup, la douceur de ce dialogue, cet amour, cet homme qui meurt

le sommet du creux que prend la fin du film c’est cette interminable scène (star oblige) avec Kylie Minogue en hôtesse de l’air et cette chanson horrible à la Michel Legrand, là on se met à rêver du bon vieux temps où que je n’ai pas connu où l’on pouvait commander une glace pendant le film histoire de passer le temps agréablement;

>   pas aimé non plus, mais beaucoup aimé la samaritaine (paris !), le souvenir des ouvrières, la mort d’un certain paris des galeries marchandes, walter benjamin, le XIXème siècle, la beauté de ces bâtiments

la fin quand il rentre chez lui, bof, ouais ok, y a du Max mon amour là-dedans, mais bon, il faut aimer les films anthropomorphisme;

>    magnifique, émouvant / rien à voir avec l’anthropomorphisme.et la cigarette avant de rentrer dans la maison. et la chanson !!! oh, cette chanson !!!

l’épilogue du film avec l’extraordinaire Edith Scob est excellent et les limos dans le garage (qui moi me font plutôt penser à « cars » ce qui a ravi l’ado attardé en moi) me confortent (si j’en avais besoin, mais non je n’en ai pas besoin, cependant je pourrais encore rajouter à ma panoplie de films un exemple à donner à des critiques ciné qui quittent les salles) dans l’idée qu’il ne faut jamais quitté un film avant sa fin, on ne sait jamais, une scène de fin peut sauver un film.

>   oui, c’est vrai, CarsCosmopolis, « où elles vont dormir les limos » ? hollywood, un rêve, une époque, et les moteurs dits ici saints !

Carax se fait plaisir, cela se voit, cela fait plaisir pour lui, on est presque soulagé de voir qu’il n’est plus/ne se sent plus maudit …

>    Malix se fait plaisir, ça fait plaisir pour lui !!! le mythe du carax maudit : un mythe de journalistes… si ça leur fait plaisir. cela dit, il en a bavé.

mais Dieu des artistes soi-disant incompris que cela a pris du temps pour lui, et Dieu du cinéma que ce film est long pour les témoins de sa renaissance!

>   ben, maintenant qu’il s’est mis au numérique, il va peut-être trouver son nouveau rythme : la vitesse ! et rattraper le temps perdu…

Bonne séance à ceux qui ne l’ont pas encore vu

> Allez-y et BIIIIIIIIses à toi

Malik

>    Véronik

Re : holy motors // pendant ce temps-là, sur facebook

  • Guy Mercier oui qu’est ce qui ne vous a pas plu, les gars ?
  • Fabrice Larcade qu’on en parle, c’est déjà trop !
  • Fabrice Larcade En gros, ça fait 30 que ce type peut faire des films révérencieux, mièvres et mauvais en nous rebalançant ses citations à la mode structuraliste (yeurk) parce qu’il a eu le douteux mérite de plaire aux petits pontes du cinéma français de Daney à Godard en passant par les scribouillards, conférenciers, directeurs d’institutions, et programmateurs encore éberlués par ce miracle bien français qu’est l’inepte Nouvelle Vague et donc très complaisants envers ses zélateurs tandis qu’il y a des cinéastes réellement intéressants qui galèrent financièrement pour faire des bons films et qui obtiennent une difficile reconnaissance quand (Allelujah) ça arrive.
  • Fabrice Larcade Alors le plan du poète maudit génial et iconoclaste, franchement…

holy motors // moins péri-périssable souvenir

Content d’avoir (après hésitationS) vu ce film: j’en garderai un souvenir moins périssable grâce à ce face à face enlevé d’impressions contrastées. Et ta critique me met de bonne humeur pour le reste de la journée...  si un jour j’avais imaginé que grâce à un film de Carax je sois de bonne humeur, je me serais quand même inquiété…
Bonne journée in Paris by day!
malik
PS. « cela dit, il en a bavé »: et nous aussi!!! 😉

Re : Re : holy motors // visitez son site!

J’ai écrit ailleurs:

http://homme-moderne.org/musique/carnet2/?p=4428

« visitez mon site »,

j’en meurs

Vôtre,

Guy.

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avant que mes yeux n’en meurent – mais que fait la police des polices, j’ai réussi à lire.
Touché!

malik