walser et lacadée à bourg la reine

Café Psychanalyse
Les Débats d’actualité en ACF-­IdF
L’écriture et la santé mentale
Invité : Philippe Lacadée, psychanalyste à Bordeaux
auteur de l’ouvrage Robert Walser, Le promeneur ironique paru aux Editions Cécile Defaut en 2010
(Prix OEdipe des libraires en 2011)
Textes de Robert Walser lus par Alain Gintzburger comédien et metteur en scène… ainsi que par d’autres voix.

Participation aux frais d’organisation = 5€
Espace Françoise Dolto,
116, avenue du Général Leclerc, 92340 Bourg la Reine

Moyen de transport : par le RER B (station Bourg la Reine) La salle Dolto est à 5 minutes à pieds de la gare

28-12-2011

Bonjour à tous,

Je vous propose une escapade chez l’écrivain Robert Walser en participant au Café Psychanalyse du 13 janvier 2012 à 20h30 à Bourg la Reine avec pour invité Philippe Lacadée auteur du livre Robert Walser, Le promeneur ironique paru aux Editions Cécile Defaut en 2010.

Meilleurs vœux à tous.

José Rambeau

scapade lacadée

Chers escapadeurs et deuses,

Je vous invite en effet à venir débattre avec Philippe Lacadée ce vendredi soir pour une soirée psychanalytico-littéraire agrémentée de lectures qui vous surprendront.

Pour l’intégrale du retour de la Guerre de Troie au Théâtre de Châtillon, j’ai déjà réservé ma place (avec mon épouse).

A vendredi pour certains d’entre vous.

José Rambeau

Soirée Walser café-psychanalyse du vendredi 13 janvier 2012

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De la part de Alain Gentes Envoyé : samedi 14 janvier 2012 07:26

Bonjour chers Es Capadiens,

Cher José, Avez-vous bien Walser avec Lacadée autour d’un café sous le rythme endiablé de la psychanalyse?

Venez donc voir ce que voit Diane Arbus dans ses photographies cet aprem au jeu de paume, à 15h ! SANS SE POMMER !!!!!

Al 

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From: josé rambeau Date: Sat, 14 Jan 2012 13:55:33 +0100

Cher Alain et autres escapad’heures,

La soirée Robert Walser avec Philippe Lacadée a été un moment de culture à la fois littéraire et clinique fort agréable avec des intermèdes de lectures interprétées entre autres par un comédien Alain Gintzburger qui a su transmettre ce qui faisait vivre cet écrivain psychotique. Des photos ont été prises me semble-t-il de cet événement.

Je vous invite à venir au prochain Café Psychanalyse du samedi 11 février avec Marie-Hélène Brousse au Théâtre de Châtillon et de déjà noter dans vos agendas le café Psychanalyse suivant qui aura lieu le vendredi 13 avril 2012 à 20h30 toujours au Théâtre de Châtillon sur le thème « Jean Genet et la prison » avec pour invités Alain Merlet et Hervé Castanet deux psychanalystes grands connaisseurs de l’œuvre et de la vie de Genet. Cette soirée sera à nouveau agrémentée de lectures de textes de Jean Genet.

A bientôt le plaisir d’escapader à nouveau ensemble.

José

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Le 14 janv. 2012 à 14:18, Mariana Alba de Luna a écrit :

Cher José,

Très belle soirée et toujours si intéressant d’écouter l’intarissable Philipe Lacadée au sujet de Walser.

Cette ultime réduction des voix à un petit bruissement du crayon, moins incisif qu’une pointe de couteau (la mère) ou d’une plume, ondulant là sur la feuille, est mon hypothèse de travail et que je poursuis en suivant le travail de Philippe, cela pour Walser comme tentative pour défendre son dernier battement du vivant et son territoire du crayon – la sonorité du signifiant réduite à une lettre.

En cela il rejoint d’une certaine façon l’autiste sonore.

A poursuivre…

Les lectures du comédien Alain Gintzburger, de notre collègue Michèl Simon et de toi-même, sur les écrits de Walser, étaient une très belle surprise.

J’ai accompagné Philippe et les autres sur Paris, nous avons poursuivi la conversation tout en faisant encore les chemins de travers vers Paris. Malheureusement il n’y a pas eu d’enregistrement! J’ai oublié d’activer le micro… Les voix sont restées muettes cette fois, peut-être le esprit ricaneur de Walser était par là à nous jouer des tours…

Mariana

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De la part de nouage Envoyé : dimanche 15 janvier 2012 15:35

Chers Mariana, José, Alain, et amis escapadeurs,

Oui, très belle soirée Café-psychanalyse, avec un remarquable invité, Philippe Lacadée, homme de lettres et psychanalyste, tout à fait fascinant en orateur intarissable et passionné par son sujet, en passeur attentif et amoureux de l’oeuvre de Robert Walser.

Après avoir d’abord questionné Philippe Lacadée sur les circonstances de sa rencontre avec Walser, José a souhaité en apprendre plus sur le lien très particulier de Walser avec les femmes, en référence aux nombreux personnages féminins de ses écrits et c’est une anecdote incroyable qui nous a été racontée: Walser n’a jamais embrassé une femme…

La poésie particulière qui se dégage des textes de Walser, rendue par des lectures formidables, vivantes, incarnées, à plusieurs voix, une belle surprise, comme tu le soulignes Mariana, a donné je crois à chaque un des participants de cette soirée l’envie de vouloir s’y intéresser davantage… la salle était subjuguée!

J’ai rencontré sur place avec joie notre amie Brigitte Lehmann, IRL, qui nous suggérera bientôt quelques propositions d’escapades. Je vous envoie un petit film, court extrait de la lecture du comédien Alain Gintzburger, d’un passage du brigand je crois, à vérifier, il y en a eu plusieurs…

Cher José, je voulais ici rendre hommage à ce que tu as créé avec ces soirées café-psychanalyse, enseignantes et donnant le goût du savoir par la médiation de l’art et te dire que c’est aussi ce qui a inspiré en quelque sorte l’idée d’Escapades culturelles.

Bien à toi.

Amicalement, bon dimanche à vous!

Géraldine.

Walser avec Lacadée // «être un ravissant zéro tout rond»

Chers amis, Cher José,

Après le dernier café psychanalyse, si réussi, au cours duquel Lacadée vous a fait Walser, je brûle d’envie de vous inviter retrospectivement sur notre « Colline aux livres », dans la cité de Cyrano, qui a eu lieu le 17 septembre 2011.

En voici quelques mots, succulents de contingence.

Bien à tous

Alain

 

Unerwartet !

«La Colline aux Livres», charmante petite librairie, de Bergerac, délicieusement éclairée.

Coline, sa libraire, a bien voulu nous abriter en cette fin d’après-midi de septembre, pour parler d’un livre qui parle d’autres livres.

Ça tombe pas si mal que cela, en cette rentrée qui est là aussi lacanienne, dans ce petit coin de Dordogne où prospère L’ACF-Aquitania.

Lacanienne ? Assis entre les livres, nous en rappelons la raison : le trentième anniversaire de la mort de Jacques Lacan. Beaucoup de rififi autour de lui, de sa pratique, de son séminaire, de sa vie : émissions, articles, livres. J’en recommande un, celui de Jacques-Alain Miller, son gendre, que Lacan a choisi pour établir le texte de ses séminaires. Vie de Lacan, que je présente, en est son titre. Ce n’est pas une biographie, mais une vue sur un Lacan vivant, dégageant ce avec quoi il n’a cessé de batailler au fil de son enseignement, de sa pratique : le réel, à côté du symbolique et de l’imaginaire.

Qu’on le sache ou pas, d’une manière ou d’une autre, on est tous aux prises avec le réel. Et Robert Walser, avec ses livres, en est un bel exemple. Ce que témoigne la manière dont il nomme lui-même son écriture « le roman du réel ».

Je disais donc : un livre, pour parler d’autres livres, ceux précisément de Robert Walser :  Les enfants de Tanner, L’institut Benjamenta, L’homme à tout faire, La promenade, Le brigand

Et cet Un livre, celui, bien sûr, de Philippe Lacadée, avec son titre attirant :  « Robert Walser, le promeneur ironique » 1. Le sous-titre, «  Enseignements psychanalytiques de l’écriture d’un roman du réel », indique déjà ce dont il s’agit : que nous enseigne l’écriture de Walser ?

Le maître est Walser, et Lacadée son élève ! Un élève spécial quand même, puisqu’il apprend de Walser, avec Lacan, et même, avec Jacques-Alain Miller. Ce que son livre doit à l’enseignement de Lacan, au cours de Miller – Clinique ironique, Psychose ordinaire notamment – en structure sa confection, en oriente la trame.

On pourrait dire un livre, un auteur (Lacadée), passeur d’autres livres, d’un autre auteur (Walser).

Dans cette conversation qui s’annonce, Éric Dignac, homme de théâtre, nous accompagne. Il prêtera sa voix à quelques écrits de Walser, au fil de notre promenade de parole parmi les livres. «La promenade», justement sans laquelle Robert Walser, comme il le dit, «serait mort». Philippe Lacadée, jouant du son et du sens, nous « passe » ses romans comme «une promenade du corps dans lalangue». À l’école de Walser, il extrait de la miniaturisation de son écriture une opération essentielle : «être un ravissant zéro tout rond» à partir duquel deviennent possibles des semblants d’être, la servante de l’Autre,  « le feuilletoniste exécutant ». L’ironie s’invite dans le rapport à la langue et la production de nombreux néologismes. La traduction de ceux-ci en français est des plus délicates. Il mettra en valeur celle de Walter Weideli, en prenant deux exemples :  «  L’homme à tout faire » plutôt que « Le commis », comme titre de roman, et « bourrauder » plutôt que « maltraiter » pour un néologisme de Walser.

Surprise d’après-coup : Walter Weideli, le traducteur, était avec nous sur la Colline, et nous ne le savions même pas. Ce n’est qu’à la fin, dans un bar, à deux pas de la librairie, que nous invitions à notre table le vieil homme, seul avec sa bière, qui venait de nous écouter. Nous ne savions pas encore qui il était.

Je ne vous raconte guère la suite, prise dans un ravissement qui ne vaut qu’à se vivre. De un sortait deux, deux passeurs : l’un de lalangue, l’autre de la langue ! Nul doute qu’une telle unerwartete Begegnung aurait précipité Walser dans l’écriture, mais n’est pas Walser qui veut !

Alain Gentes

1 Lacadée Philippe, Walser, le promeneur ironiqueenseignements psychanalytiques d’un roman du réel, éd. Cécile Defaut.

doc iconBergerac.doc

[Illustration: Sources of Art (1967), Bailey Films ]