format standard

pas top, des règles de la circulation et de la jouissance des biens matériels

L’OMS a défini la santé mentale comme l’absence de trouble. Le DSM qui permet la mondialisation du traitement hygiéniste des masses humaines décline quatre catégories de troubles de la conduite : conduite agressive, fraude et vol, violation des règles établies, destruction des biens matériels. Avec cette définition du trouble, la santé mentale devient le respect des règles établies de la circulation et de la jouissance des biens matériels. Ces catégories sont celles des experts français lorsque, à l’occasion, ils publient un rapport sur la santé de l’enfant et de l’adolescent. L’utilisation de la génétique y fait sa triste réapparition : des populations dites à risque montreraient une « susceptibilité génétique » au TOP (Trouble Oppositionnel de Provocation). S’y ajoute le formatage rééducatif qui aujourd’hui inclut l’utilisation d’images de synthèse. On prétend qu’elles donneraient un support pour reconditionner non seulement les conduites mais la pensée : récemment un congrès à Laval était censé montrer l’universalité sans reste des TCC, capables de tout normaliser par déconditionnement puis reconditionnement. Exemple était donné de cas de vétérans US de la guerre d’Irak poursuivis par l’idée de la réalisation imminente de l’apocalypse. Leur pensée aurait été reformatée après qu’ils aient été reconditionnés à trouver non dangereuses pour eux-mêmes des images de missions guerrières. Peut-être aurons-nous bientôt, grâce aux images de synthèse, un protocole de traitement pour gaulois phobique que le ciel ne lui tombe sur la tête ?
Pascal Pernot, Lettre ouverte à Sigmund Freud, La lettre mensuelle 249

3 juin 2006 - 8:10 / psychanalyse /