format standard

Je vois que je suis seule au milieu du grenier et que n’ai pas de culotte.

Je monte, je monte, je monte, et finalement j’arrive dans un grenier. Là, je me rends compte que Vincent ne m’a pas suivie, que je suis seule, qu’il m’a abandonnée une fois de plus. Qu’il est resté dans les étages en dessous, qu’il est resté plus bas, qu’il ne m’a pas suivie jusque-là.

Je vois que je suis seule au milieu du grenier et que n’ai pas de culotte.

Une longue barre traverse horizontalement le grenier, à deux mètres du sol environ. Le grenier n’a pas de limites, pas de murs, ou du moins, je ne les vois pas, la barre également est infinie.

1 juin 2006 - 16:03 / rêves /

je me dépêche

je vous dis au revoir vraiment j’en ai assez

2 juin 2006 - 19:49 / disparates /

pas top, des règles de la circulation et de la jouissance des biens matériels

L’OMS a défini la santé mentale comme l’absence de trouble. Le DSM qui permet la mondialisation du traitement hygiéniste des masses humaines décline quatre catégories de troubles de la conduite : conduite agressive, fraude et vol, violation des règles établies, destruction des biens matériels. Avec cette définition du trouble, la santé mentale devient le respect des règles établies de la circulation et de la jouissance des biens matériels. Ces catégories sont celles des experts français lorsque, à l’occasion, ils publient un rapport sur la santé de l’enfant et de l’adolescent. L’utilisation de la génétique y fait sa triste réapparition : des populations dites à risque montreraient une « susceptibilité génétique » au TOP (Trouble Oppositionnel de Provocation). S’y ajoute le formatage rééducatif qui aujourd’hui inclut l’utilisation d’images de synthèse. On prétend qu’elles donneraient un support pour reconditionner non seulement les conduites mais la pensée : récemment un congrès à Laval était censé montrer l’universalité sans reste des TCC, capables de tout normaliser par déconditionnement puis reconditionnement. Exemple était donné de cas de vétérans US de la guerre d’Irak poursuivis par l’idée de la réalisation imminente de l’apocalypse. Leur pensée aurait été reformatée après qu’ils aient été reconditionnés à trouver non dangereuses pour eux-mêmes des images de missions guerrières. Peut-être aurons-nous bientôt, grâce aux images de synthèse, un protocole de traitement pour gaulois phobique que le ciel ne lui tombe sur la tête ?
Pascal Pernot, Lettre ouverte à Sigmund Freud, La lettre mensuelle 249

3 juin 2006 - 8:10 / psychanalyse /

we do like the month of june do we not

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8 juin 2006 - 12:44 / disparates /

coupe du monde



lavage des cerveaux, c’est au karcher en ce moment.

22 juin 2006 - 13:26 / rapides /

secret résumé

22.06.06 à quoi se résument, en ce moment, mes pensées les plus secrètes : je n’y arriverai pas. ce travail-là, je n’y arriverai pas / 23.06.06 voilà. maintenant j’y suis. face à cette chose. je dois y aller, j’y vais. comme on dit : faut y aller. j’y vais / pensées les plus secrètes : parce que les exprimer ferait trembler, parce que les exprimer consacrerairent leur réalité.

23 juin 2006 - 13:28 / disparates /

474

quand j’ai soif , je ne bois pas

24 juin 2006 - 16:21 / rapides /

tristesse, lexomil et vouloir ce qui vous arrive

Avant-hier, avant-hier soir, pour, parce que j’avais envie de dormir, parce qu’il me semblait m’a semblé que ce serait mieux si j’arrivais à dormir plus longtemps le matin, j’ai pris au coucher un quart de Lexomil. Quelle avait été la journée, je ne sais plus. Probablement difficile. Quand je me suis réveillée, au lieu de tout de suite penser à ce travail qui tellement m’effraie, qui est devenu tellement effrayant, j’ai pensé à d’autres choses, pendant quelques minutes, j’ai pu penser à d’autres choses. Puis c’est revenu, alors je me suis levée, il était 6 heures, et plutôt que de faire ce que je fais maintenant tous les jours, plutôt que de travailler, à cet effrayant travail, j’ai repris un quart de Lexomil. Après, ça a été la journée, celle de dimanche.

Aujourd’hui, c’est lundi, il faudrait travailler. Hier soir, j’ai repris du Lexomil. Et, il était 9 heures quand je me suis levée.

Jules, après qu’il se soit coincé le doigt dans la porte, dans le courant de la semaine dernière, s’est chopé ce qui s’est avéré être, au service des urgences hier, annoncé par un médecin goguenard, un panaris.

Rien n’assure que j’arriverai à travailler aujourd’hui. A faire face à ce truc. A l’intérieur, ça refuse. Ca cherche le repos, l’oubli. Peut-être que le courage est parti avec le Lexomil. Mais il fallait bien une pause, il me semble.
Samedi matin, quand je m’étais réveillé, à 6 heures, je m’étais levée, mise au travail. Je pensais, les fenêtres étaient ouvertes, une odeur délicieuse me parvenait du dehors, il faisait frais, il avait plu, je pensais à Spinoza, à Nietzche, « égaler son destin », « vouloir ce qui vous arrive », même le pire. C’est ce que je me disais, en me remettant au travail. Il faut y aller, il faut le faire. J’ai essayé. Dans la journée, tout a dérapé. Là, Jules se réveille. Il va falloir lui donner son biberon en gardant son doigt malade à tremper dans je ne sais quelle potion antiseptique.

26 juin 2006 - 9:46 / disparates /

tristesse (avec ou sans, lexomil, abonnée absente)

aujourd’hui, je me tiens à carreau. je ne veux pas savoir quel jour on est. je ne suis pas là.

26 juin 2006 - 9:47 / disparates /

tristesse

(chlorhexidine, 10 minutes, 3 x par jour, le doigt, le majeur, trempé dans de la chlorhexidine. il n’y en n’a presque plus, va falloir passer à la pharmacie.)

mais qu’est-ce qui m’arrive?

et s’agit-il d’un destin, ça? que l’on fasse face à un travail qui vous dépasse? qui soit devenu impossible? un travail qui ne devrait être rien d’autre qu’alimentaire, qui n’est rien d’autre qu’alimentaire. alors quoi, c’est ça, le destin à égaler? le festin à régaler. un destin alimentaire, un travail qui n’aurait rien dû occuper de plus que vos heures creuses pour vous prendre jours nuits sommeils pensées.

alors quoi mon fils tu vois tu le crois ça tu le crois ça toi qui à l’instant gaillardement chevauche l’aspirateur peut-être que toi

« vouloir ce qui vous arrive » : que je sois face à travail que probablement je n’arriverai pas à faire. et alors, je ferai quoi?

26 juin 2006 - 10:11 / disparates /

tristesse, lexomil

n’y eut-il eu de lexomil, je n’aurais pas écrit ici, ce matin. rien, décidément rien ne se passe comme je l’imaginais.

26 juin 2006 - 10:40 / disparates /

tristesse

évidemment je tremble / à la hauteur de « ce qui vous arrive » / j’ai pris un bain avec Jules / la pharmacienne m’a dit qu’il allait perdre son ongle / il a le plus gentiment du monde accepté tous les soins / il dort / il faut que je travaille / non non, je ne pense pas que ce soit grave le panaris / embêtant / ce qui me fait trembler – du ventre des cuisses des mains / c’est ce boulot, auquel j’essaie maintenant de me remettre

26 juin 2006 - 14:09 / disparates /

tristesse

c’est un cap à dépasser . ou autre chose . une grosse fatigue . ou pire .

26 juin 2006 - 14:14 / disparates /

tristesse

non, je n’appelle pas la baby-sitter pour qu’elle s’occupe de jules et que je puisse travailler. j’attends que jules se réveille et que je ne puisse plus travailler. c’est mieux.
/ c’est pire mais c’est mieux /

26 juin 2006 - 14:18 / disparates /

tristesse

aujourd’hui, je ne m’occupe que du possible. si par hasard, je tombe sur de l’impossible et que je le traverse. c’est bien. sinon, si je me casse la gueule. j’arrête. j’arrête et je pars. dans le XIIIème arrondissement, avec jules et sa poussette. jules, sa poussette, son goûter. il faut tout envisager.

26 juin 2006 - 14:26 / disparates /

tristesse, suite

donc l’ongle n’est pas tombé / et probablement j’aurai répondu yes, machinalement, à la question, à laquelle je n’aurai pas prêté attention : are you sure you want to delete the database ? en tout cas, la seconde après la base de données était effacée

26 juin 2006 - 17:46 / disparates /