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Article 506

personnellement je préfèrerais me mettre au boulot. vous voyez. ce matin, comme tous les matins. or ça. certaines difficultés actuelles. me conduisent à. faire cette sorte d’effort. d’autre chose.

il n’est pas 6 heures, et je ne trouve pas mes lunettes. il n’est pas 6 heures, non, il est 5h23, et franchement, travailler . ça serait. si je commençais maintenant, d’ici 9 heures, déjà j’aurais 3 heures dans les pattes, 3 heures de prises, 3 heures de bon.

je ne ferai donc pas ici un exercice d’écriture, on est bien d’accord. je me soigne, j’essaie. je tente.

(nous sommes passés à l’heure d’hiver. voilà ce que je comprends à la salle de bain où l’heure m’indique 6h30. l’ordinateur, lui, disait 5 heures et demi.)

en ce moment, l’enfant, le petit enfant, ne veut plus dormir, et c’est très embêtant. c’est très difficile. ça pose des milliards de questions. beaucoup trop.

29 octobre 2006 - 6:44 / disparates /

de l’être à l’avoir, la perte

L'envers des famillesLe week-end dernier j’ai été aux Journées d’étude de l’ECF, des journées sur la famille, « L’envers des familles » plus précisément. « L’envers des familles », avec en sous-titre « Le lien familial dans l’expérience psychanalytique ». J’y ai entendu beaucoup de choses, très peu que je puisse rapporter directement ici. C’est un exercice auquel je m’astreins difficilement.

La seule chose dont il me semble que je puisse directement faire état, avec quoi je suis revenue, de là, en métro, une ligne, puis l’autre, la deuxième, la dernière, la 14, c’est cette idée, l’idée de cette frustration perpétuelle, perpétuellement agacée, entretenue par le monde capitaliste. Et cette idée, cette question, du comment faire, pour que nos enfants, pour que mon enfant, ne s’en trouve pas trop complètement affecté, par cette frustration. Comment y faire une brèche, à cet habit malconvenant, pour qu’il en réchappe, s’en dégage. Je parle ici d’habit, de vêture, parce qu’il me semble que c’est d’abord sur le mode imaginaire que le monde extérieur s’adresse à lui, lui propose lui impose ce séduisant alliage de l’imaginaire et du réel : miroirs trompeurs où l’image, elle, jouit.

ce que je crois, ce que j’observe
tous les jours jules perd la jouissance de son corps, jules né il y a bientôt 2 ans, perd tous le jours la jouissance où il était de son corps. et cela, n’est pas facile pour lui. et cela, il essaie de le reconquérir. l’immédiateté de la sensation. (à la clinique pour me rassurer, quelques jours après sa naissance, on me dit, on me dit, mais que m’avait-on dit, dont je me rends compte que je l’ai oublié : qu’il arrive qu’un enfant jouisse au moment de l’allaitement. ce n’était pas les mots, mais tant pis, la substance en est là. on dit ça, on me dit ça, pensant me rassurer, alors que ce qui était inquiétant, c’était bien ça, de se sentir transportée dans un autre monde, dans une sorte de bain violent qu’il faut pauvrement nommer jouissance… ça coulait de toutes part, le lait, les larmes, le monde devenait liquide. c’est assez rare qu’il vous arrive des choses aussi brutales, aussi franches. ce plaisir-là, ce plaisir sans conteste, qui le prend tout entier, l’enfant le perd, la mère aussi, mais en ce qui me concerne, ça n’a pas été sans un certain soulagement, même si je souhaite en garder le souvenir, la mémoire.) cet immédiateté de la sensation qu’il retrouve chichement en mangeant des chips avidement. tout de même, la vie, c’est dur avec vous.

tous les jours jules perd, son corps, alors qu’il est au travail d’en acquérir la maîtrise. à quoi il s’exerce en imitant chacun de nos gestes. au début il semblait penser que moi qui passait l’aspirateur devait être une femme bien extraordinaire qui s’amusait comme une folle – son admiration paraissait sans borne. mais au fur et à mesure qu’il apprendra à mieux les faire lui-même, c’est gestes auxquels il s’essaie il s’acharne à ma suite, et celle des autres, comme d’éponger au sol un liquide répandu, au mieux il en perdra le plaisir primaire, le plaisir seul du geste. au point qu’on se demanderait s’il ne vaudrait pas mieux, soi-même, revisiter ses a priori sur ces gestes-là, et soi, retrouver le plaisir qui est le sien, qui fut le nôtre, autrefois, il y a 10.000 ans. l’idée vous frôle que le mépris attaché à ces gestes fût seulement culturel, et que leur prix, comme gestes, comme mouvements du corps, pourrait s’en conserver, fût-ce un minimum, s’ils étaient considérés autrement. considérés du point de vue de l’enfant, qui ne dispose que de celui du plaisir qu’il prend. bien sûr, que c’est une forme de sagesse. ou une autre forme d’illusion, de croyance.

enfin, quoi qu’il en soit, un détachement s’opère. dans la maîtrise acquise. ou me trompé-je, et est-ce bien plutôt ce sentiment-là, de maîtrise, d’acquisition de la maîtrise qui lui procure du plaisir. ce plaisir aussi qui lui vient à nommer. son premier vrai mot, c’aura été « nez ». certes, certes. un plaisir vient en remplacer un autre et puis disparaît.

29 octobre 2006 - 6:57 / disparates /

Article 509

j’ai des choses à vous recopier ici à propos de la haine, et d’autres à propos du mépris (dont j’apprends, non sans étonnement, qu’il fut pour lacan sorte de passion de l’être). c’est dans le petit volume sur « Le transfert négatif » publié dans la Collection rue Huysmans, chez Navarin.

29 octobre 2006 - 7:24 / disparates /

Auto

écrit pour n’être ni lu ni relu

dans « auto-publication » il y a « auto- » (il y a « self-« )

le neuf de novembre je reprends une analyse

29 octobre 2006 - 8:04 / rapides /

Article 511 (mépris)

   Mais au-dela de la haine il y a aussi l’indifférence qui met en évidence que l’Autre n’a aucun intérêt. Si nous faisons une certaine lecture transversale du Séminaire Encore, nous pouvons trouver des indices d’allusion de Lacan à cela. A un moment donné de ce séminaire, Lacan semble faire une confession personnelle, disant que sa passion n’est ni l’amour ni la haine mais le mépris. Le mépris signifie : « Tu n’as rien qui m’intéresse, je ne veux rien de toi. », c’est-à-dire que le mépris est comme un certain oubli de l’Autre.
Jacques-Alain Miller IN Le transfert négatif, Collection rue Huysmans, Navarin, p. 116.

   En principe, nous pouvons faire une grande distinction: d’une part l’amour et la haine qui logent l’agalma chez l’Autre, et d’autre part le mépris. Il ne me semble pas excessif de faire du mépris une passion de l’être, parce que, bien que Lacan parle de l’amour, la haine et l’ignorance comme passions de l’être, dans le Séminaire XX il dit se soutenir sur le mépris. Il conviendrait alors de valoriser le concept de mépris comme différent du transfert négatif, puisqu’il s’agit plutôt d’absence de transfert.
Ibid., p. 117.

29 octobre 2006 - 8:18 / disparates /