format standard
copie/colle

ou être ou avoir

« Mais l’être, c’est la jouissance du corps comme tel, c’est-à-dire comme asexué,
puisque ce qu’on appelle la jouissance sexuelle est marqué, dominé, par l’impossibilité d’établir comme tel,
nulle part dans l’énonçable, ce seul Un qui nous intéresse, l’Un de la relation rapport sexuel« .
Lacan, Jacques, Le Séminaire, Livre XX, Encore, pp. 12-13.

29 décembre 2005 - 12:36 / copie/colle, to be or /

ou être ou avoir (m’étonne)

Note au passage :

Donc, Le parlêtre adore son corps parce qu’il croit qu’il l’a. Après, ça continue : En réalité, il ne l’a pas mais son corps est sa seule consistance. Je m’étonne, est-ce qu’il n’a pas parlé, ailleurs, de lom cahun un corps et nan-na Kun? Est-ce qu’il n’a pas souvent insisté là-dessus, sur cette idée que l’homme n’est pas son corps et ne fait que l’avoir?

LOM de base, c’est celui cahun un corps et nan-na Kun. Faut le dire comme ça : il ahun… et non : il estun (cor/niché). Lacan nous ramène, âne égaré, à notre troupeau; car avoir un corps, c’est bien sûr parler
avec son corps, ahun, quand il parle avec son être, il bafouille car l’être est plein de sens alors que le sens, il faut le savoir, n’est pas a priori. Il faut admettre cette formule : LOM a, au principe.

LOM du XXI siècle, Marie-Hélène Roch, Ornicar? digital

17 janvier 2006 - 12:25 / copie/colle, to be or /

mal aux transitions (3)

Ca continue:

Lisons, encore une fois, la définition du symptôme : « Laissons
le symptôme à ce qu’il est : un événement
de corps, lié à ce que : l’on l’a, l’on l’a de l’air, l’on
l’aire, de l’on l’a.
Ça se chante à l’occasion, Joyce
(de s’accomplir comme Symptôme, de le faire sien) ne s’en est pas
privé. »

(…)

Le symptôme femme par contraste, c’est d’être symptôme
d’un autre corps
. S’accomplir, se faire, au féminin définissent
la fonction de partenaire-symptôme. Il ne suffit pas d’avoir un
corps, de croire qu’on en dispose et par la grâce de cette disposition
l’offrir à un autre; dans cet accomplissement, il s’agit d’être.
Etre femme, à l’occasion, ça peut arriver.
C’est
par ce tour de s’accomplir comme symptôme et de s’offrir
que Lacan peut dire de Joyce qu’il se tient pour femme à l’occasion,
tout en sachant bien qu’il ne choisit pas la voie du « pousse à
la femme » comme « Le président Schreber », il n’est
pas femme de Dieu. Il choisit « le dire à la pointe de l’inintelligible ».

La morale de l’histoire, de Joyce avec Lacan, c’est de savoir le poids
du corps propre, une jouissance de la langue à exclure le sens.

17 janvier 2006 - 17:36 / copie/colle, préliminaires /

ou être ou avoir (V)

LOM, LOM de base, LOM cahun corps et nan-na Kun. Faut le dire comme ça : il ahun… et non: il estun… (cor/niché). C’est l’avoir et pas l’être qui le caractérise. Il y a de l’avoiement dans le qu’as-tu? dont il s’interroge fictivement d’avoir la réponse toujours. J’ai ça, c’est son seul être. Ce que fait le f…toir dit épistémique quand il se met à bousculer le monde, c’est de faire passer l’être avant l’avoir, alors que le vrai, c’est que LOM a, au principe. Pourquoi? Ca se sent, et une fois senti, ça se démontre.

(…)

L’S.K.beau c’est ce que conditionne chez l’homme le fait qu’il vit de l’être (=qu’il vide l’être) autant qu’il a – son corps: il ne l’a d’ailleurs qu’à partir de là. D’où mon expression de parlêtre qui se substituera à l’ICS de Freud (inconscient, qu’on lit ça) : pousse-toi de là que je m’y mette, donc.

(…)

Avoir, c’est pouvoir faire quelque chose avec.

Lacan, Jacques, Autres écrits, Joyce le Symptôme, pp. 565-566

AVOI (a-voi), s. m.

Terme de brasserie. Donner un avoi, faire couler d’une cuve dans une autre.

ÉTYMOLOGIE :

Peut-être de l’ancien verbe avoyer, mettre en voie.

17 janvier 2006 - 19:55 / copie/colle, to be or /

le problème et le temps

« Tout problème en un certain sens en est un d’emploi du temps. »
G. Bataille, Méthode de méditation (1947)

7 avril 2006 - 12:20 / copie/colle, disparates /

Notre interprétation, c’est le processus de fabrication même…

« Nous ne détournons pas les objets, en assénant un point de vue, ou en les interprétant d’une manière supposée artistique, nous ne faisons que reproduire l’objet, comme de l’artisanat, poursuit Fischli. Notre interprétation, c’est le processus de fabrication même ; nous prenons notre temps, ou plutôt perdons notre temps, à imiter ces objets manufacturés. Et nous rendons un peu de valeur à quelque chose qui n’en aurait pas normalement. Notre idée est de restituer sa dignité au gobelet en plastique. »
Libération, « Fischli et Weiss – Le parti pris des choses », Jeudi 22 février 2007 ( Autour de l’exposition « Fleurs et question », au musée d’Art moderne de la Ville de Paris)

ça me touche, oui. est-ce que je n’ai pas écrit, ici-même, que je voulais lui rendre sa dignité, à la vaisselle?

23 février 2007 - 23:03 / copie/colle, le n'importe quoi /

(sur le paysage)

« Enfant, lorsque, en vacances, je regardais un coucher de soleil, j’étais pris immédiatement à la gorge par l’angoisse la plus douloureuse. J’ai compris plus tard que c’était mon rapport avec la mort, la perte du corps . […] Le paysage est tout pour moi, parce qu’il est, après le mamelon maternel, la deuxième attache identitaire. Le reste vient après. […] Dans mes romans, je ne décris jamais le paysage, parce que, j’en suis convaincu, on ne peut pas le faire. Tu peux parler de ce qu’on ressent, mais notre langue n’a pas les moyens de rendre ce qu’on voit. Le paysage nous englobe et nous repousse à la fois, nous laissant anéantis sur son seuil, comme vidés de notre propre substance humaine. »
Extrait d’une interview de Girogio Todde, écrivain sarde, dans Libération, 22 février 2007

23 février 2007 - 23:13 / copie/colle /

… les perversions de la sensualité des femmes

« Qui sondera jamais les perversions de la sensualité des femmes ? Qui comprendra leurs invraisemblables caprices et l’assouvissement étrange des plus étranges fantaisies ?
Chaque matin, dès l’aurore, elle partait au galop par les plaines et les bois ; et chaque fois, elle rentrait alanguie, comme après des frénésies d’amour.
J’avais compris ! j’était jaloux maintenant du cheval nerveux et galopant ; jaloux du vent qui caressait son visage quand elle allait d’une course folle ; jaloux des feuilles qui baisaient, en passant, ses oreilles ; des gouttes de soleil qui lui tombaient sur le front à travers les branches ; jaloux de la selle qui la portait et qu’elle étreignait de sa cuisse.
C’était tout cela qui la faisait heureuse, qui l’exaltait, l’assouvissait, l’épuisait et me la rendait ensuite insensible et presque pâmée. » (Guy de Maupassant, Fou ?)

6 mars 2007 - 18:52 / copie/colle, disparates /

acte, certitude, angoisse – rien

  • Angoisse constituée, angoisse constituante
    Nous distinguons deux statuts de l’angoisse que je pourrais appeler, pour simplifier, l’angoisse constituée et l’angoisse constituante. L’angoisse constituée, c’est l’angoisse dont les descriptions nourrissent ces traités de psychopathologie que l’on voudrait faire ingurgiter aux prétendants au titre de psychothérapeute. C’est l’angoisse labyrinthique, sans limites, dont le sujet se condamne à parcourir le cercle infernal qui le retient de passer à l’acte. C’est cette angoisse, me semble-t-il, que Lacan se proposait de symboliser par la lettre aleph, première de l’alphabet hébreu, et qui est précisément celle que Cantor avait choisie pour désigner l’infini, dont il montrait aux mathématiciens le bon usage dans leur discours. C’est une angoisse qui est répétition, avec vocation d’aller à l’infini. L’angoisse constituante, c’est l’angoisse productrice, elle soustraite à la conscience. Elle produit l’objet petit a, comme nous disons, dans son paradoxe essentiel, c’est-à-dire elle le produit comme objet perdu. C’est pourquoi on ne peut le désigner comme objet de l’angoisse, qu’en passant par la négation : « elle n’est pas sans objet ». Ce qu’il faut bien voir, c’est qu’il n’y a pas l’objet et puis sa perte, mais que l’objet a se constitue comme tel dans sa perte même.

    Si on admet une partition commode, on peut alors dire que c’est à situer l’angoisse constituante que s’attache le séminaire de l’angoisse, le Séminaire X. L’angoisse est la voie d’accès, privilégiée, à l’objet petit a comme rien. Disons que l’angoisse constituée correspond à la prise de cet objet rien dans le fantasme. A quoi le sujet se trouve alors suspendu, paralysé, dans un fading infini, où il fait l’expérience douloureuse de sa propre division. C’est ce qui a été décrit comme le phénomène de l’angoisse, dont je distingue ce que Lacan nous permet de reconstituer d’une structure. L’objet rien est ici dans le phénomène de l’angoisse la cause d’un désir mortel tourné vers le sujet. C’est le même objet rien qui peut devenir la cause de l’acte, acte qui comporte toujours un moment de suicide, un moment de mort du sujet. L’objet rien, autour duquel gravite le phénomène de l’angoisse, du moins dans cette construction, dicte le deuil qui est à faire de tous les objets, ce deuil où se creuse la place d’où le sujet pourra assumer l’acte analytique. (…)

  • C’est seulement l’action qui dans le sujet engendre la certitude. [Lac66a, p. 659]
  • Dans la structure de la méprise du sujet supposé savoir, le psychanalyste doit trouver la certitude de son acte, et la béance qui fait sa loi. [Lac68e, p. 40]

11 mars 2007 - 22:09 / copie/colle, psychanalyse /

« C’est toi même que tu détruis ; voilà ce qu’il aurait fallu lui faire reconnaître »

L’analyse de Bouvet ne repose que sur l’imaginaire de l’envie de pénis et de la castration masculine. Or ce cliché n’a rien de discriminant quand au choix de la névrose. À la place, Lacan fait pivoter la cure non pas sur l’envie de pénis et le désir d’être un homme, mais sur le désir de la mère et du phallus comme signifiant du désir. Dans l’enfance, la personne a été l’objet du désir de la mère : de nombreuses scènes décrivent sa dépendance à la fois vitale et passionnelle.
Ce qu’elle détruit, c’est cette dépendance à l’image phallique désirée par la mère. En effet, elle est en rivalité non avec le père, ni avec la mère, mais avec un désir d’au-delà d’elle qui est le phallus. Lacan applique la loi générale du désir obsessionnel : « Détruire les signes du désir de l’Autre » ; dans ce cas, c’est elle même qu’elle détruit en tant qu’identifiée à ces signes. « C’est toi même que tu détruis ; voilà ce qu’il aurait fallu lui faire reconnaître »
À propos de la névrose obsessionnelle féminine, Serge Cottet

3 avril 2007 - 14:38 / copie/colle, psychanalyse /