ce qui ne cesse
dans ma tête, ça ne
cesse pas de s’écrire
quand pour ce qui est d’écrire, ça ne
cesse pas de ne pas s’écrire
(je livre ici ce que j’ai retenu de mes macérations nocturnes)
je retrouve dans Encore :
Le ne cesse pas de ne pas s’écrire, (…) c’est l’impossible, tel que je le définis de ce qu’il ne puisse en aucun cas s’écrire, et c’est par là que je désigne ce qu’il en est du rapport sexuel – le rapport sexuel ne cesse pas de ne pas s’écrire.
(Jacques Lacan, Encore, p. 87.)
le rapport sexuel ne cesse pas de ne pas s’écrire – c’est probablement ce que toujours je devrais garder à l’esprit quand je cherche à comprendre le comment le pourquoi de ce qui cloche, dans ma vie, de ce qui cloche, dans la vie. à garder au fronton, au frontispice, de mon esprit…
je suis assez sûre que c’est ce que je fais: je me maintiens dans l’impossible (dans l’impossiblité de faire, l’impossibilité du fer disait duchamp) (( sur les implications de ce terme pour l’œuvre de Marcel Duchamp, voir Thierry de Duve, Résonnaces du readymade , » Le Readyemade et le tube de peinture » et Nominalisme pictural, « Transitions. ‘L’impossibilité du fer’ – ‘La figuration d’un possible ‘ – ‘Le célibataire broie son chocolat lui-même ‘– La tradition et l’industrie – Chaudron percé »), de sorte que je ne doive pas buter sur ce qui l’est réellement, de sorte que je ne le rencontre pas, de sorte qu’il n’existe pas.
dans ma tête, ça ne cesse pas de s’écrire, et je peux croire que « tout » pourrait s’écrire (ah! mais si
je le voulais
tout
s’écrirait
ah mais si je le pouvais je ne le peux
mais un autre, l’autre, l’Autre,
il en est au moins un autre, qui lui
le peut
– fantasme).
le cesse de ne pas s’écrire, c’est la contingence, c’est la rencontre. le « cesse de ne pas s’écrire » parle, rencontre, rend compte, s’affronte à ce qui ne cessera pas de ne pas s’écrire.
le ne cesse pas de s’écrire ne cesse de tourner autour du pot, ne cesse de tourner autour du rien, s’en sans apercevoir, du rien qu’il contourne, qu’il élève, pris toujours dans son mouvement, remâchant, ressassant, se jouissant. la pulsion seule ici à l’oeuvre.
(la contingence fait reculer l’horizon de l’impossible.)
(le vouloir écrire s’est mis en travers de moi, me barre le chemin, le corps, l’impossible écrire. je ne dis pas que c’est ce que je veux, mais ça veut. et écrire, pour moi, pour ce que j’en sais, n’est qu’une étape, qu’un moyen.)