1 juillet 2005

ce qui ne cesse (pas de s’écrire) et cyberculture

j’ai un peu honte, d’avoir écrit ça:

eh bien sans avoir lu pierre levy, me bornant à la lecture de cet extrait, me vient à l’esprit que c’est encore la totalité qui est visée dans ce qui se trouve désigné ici sous le terme de "cyberculture". c’est elle, à l’horizon. une totalité que l’on cherche à atteindre à force de glissements métonymiques, de glissements de sens. on veut croire qu’à force de sommer les parties, on atteindra à l’un.

l’identité ne s’atteignant plus dans la métaphore (elle qui cependant permet de sortir d’un sens donné et de créer, de mettre au monde un sens nouveau, fût-ce pour un temps donné), on se trouve contraint de tourner éternellement dans un même cercle, duquel on n’arrive pas à sortir.

ce cercle duquel on ne sort pas, c’est celui du symptôme. aussi propre à l’individu que peut l’être son nom. là, se situe de chaque individu la particularité qu’il ne veut pas entendre. le symptôme c’est l’arrangement que chacun trouve pour supporter le réel, arrangement, invention, qui ne se supporte d’aucun universel.

la « cyberculture » fonctionne sur un mode pulsionnel, où « ça ne cesse pas de s’écrire », à l’instar de l’inconscient qui ne calcule ni ne juge et qui ignore le temps. « ça jouit et ça sait rien », cette démultiplication de sens perdus, qui vont à la dérive, ne saurait recouvrir l’absence de sens du sens.

ce qui se trouve nié, dans cette éternisation, c’est le réel. la prolifération des écrits sur internet, témoigne de cette volonté de croire que le symbolique recouvrira, à force d’approximations, totalement le réel. alors que de celui du corps, de la mort et du sexe, elle ne veut rien savoir. ce réel-là exige le passage à la limite, exige qu’un saut par-dessus le vide soit fait. le symptôme ne cesse de refaire ce saut. et s’il ne cesse, de parler à l’encan, c’est qu’il lui faudrait, pour cesser, que sa cause soit entendue. que vienne à se savoir sa cause, sa raison d’être. ce à quoi il a affaire. il lui faudrait la présence de l’autre (« ce mystère de la présence »). il lui faut la rencontre.

or, si la « cyberculture » croit au copier-coller, à la répétition du même, à l’interprétation, elle ne veut pas de la coupure, de l’arrêt. il faut que ça soit fluide, que les connexions soient permanentes. l’amour pourtant, celui qu’il faut pour que « la jouissance condescende au désir », exige le nom, et même le nom propre. enfin, c’est ce qu’il me semble et ce qui s’entend dans les écrits de duras par exemple. le nom, la folie du nom dit, est au plus proche, dans l’étrangeté, de celle de symptôme.

et ça s’est passé là :

http://arachne.over-blog.com/article-512926-6.html

Mots-clés: la honte, lacan, duras, le nom propre, le symptôme; l’universel, la contingence, la nécessité.

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