10 janvier 2006

mal aux transitions (1)

préliminaires. je ne sais faire que ça : chercher, en pensée, comment je l’écrirais, ce qui a lieu, comment ça pourrait s’écrire et ça jusqu’à  ce que, comme on dit, les caresses se fassent plus précises. alors. alors. ce vide-à -dire qui s’ouvre. abrupt. ce trop brusque passage de la pensée possible à  l’impossible pensée. l’impossible transition.

plutôt qu’écrire, plutôt que de chercher à  écrire, en pensée, je pourrais chercher à  dire, ce qui me paraît encore plus impossible. il y a un rapprochement que je ne peux pas opérer, entre nous, une distance que je dois maintenir. c’est la distance à  moi. je nous maintiens à  distance de moi. en observation de moi. et je t’observe, te débrouiller avec moi, moi qui ait tout de même in fine le léger avantage sur toi que ce corps n’en reste pas moins de moi. si léger, l’avantage, tandis que tu disposerais de celui de n’avoir pas, pour m’atteindre, à  traverser mes pensées, elles qui seulement matérialisent la perte où je suis de moi, ce moment où ça ne pense plus, qui dès lors, d’ailleurs, ne s’opère pas, se dressant comme un mur entre moi et une distance abolie.

(nous avons de nouvelles préliminaires à  inventer. nous aurions, à  inventer, des préliminaires.)

PRÉLIMINAIRE (pré-li-mi-nê-r’), adj.
1) Qui précède l’objet principal, et qui sert à  l’éclaircir.
2) S. m. Ce qui précède l’objet principal.
Commencement d’arrangement. Les préliminaires de la paix.
Le préliminaire de conciliation, l’essai de conciliation que la loi prescrit de faire devant le juge de paix avant de commencer un procès.
Familièrement. Préambule. Moi qu’on vient de chasser sans nul préliminaire, DORAT, Feinte par amour, III, 4.

ÉTYMOLOGIE :

Pré…, préfixe, et liminaire.