6 février 2006

l’asperge, suite

or, en ce temps-là , il y a eu moment où c’était fait,

il y a eu un moment où c’était fait, l’asperge était extraite, posée au bord de la table l’asperge était extraite.

évidemment, ça se serait fait sur le bord de la table, au bord du vide, mais il y avait le cadre il y avait le nom il y avait la signature, eût-elle été pâteuse, parachèvement (et de l’objet la réalité rendue n’était pas que

tandis que nous, c’est comme si de cette extraction, on ne sortait pas, on ne sortait plus.

et si le signifiant a fonction de porte (il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée), cette fonction, qui délimite un dedans et un dehors, n’est plus très assumée/assurée

comme si de de l’être-même de la porte nous ne sortions plus. de son bois dont nous nous chauffons, dont les gonds jouent au gré de vents auxquels nous ne pouvons rien, si forts parfois que nous en sortons. des gonds sortons et alors
/ cette chute – à  laquelle l’asperge aurait pu sembler promise

(d’éthique: d’un rendre compte de l’objet, sans se confondre avec lui, en s’en séparant

(à  propos de cette asperge cet article, par Anne Beyaert, Une asperge seule, dont ce paragraphe éclaire à  mes yeux d’une autre façon le propos tenu ici :

L’Asperge n’est plus rien d’autre qu’un cadavre blafard où l’alliance du beige et du bleu évoque irrésistiblement les christs morts, tel celui du retable d’Issenheim de M. Grà¼newald ou, plus troublant encore avec sa dépouille raide aux extrémités noires et crispées [3], le Christ mort d’Holbein le jeune du musée de Bâle. Et si jamais elle évoque encore un sexe, c’est au prix d’une connotation tragique qui l’emporte vers la mort en suivant la pente douce mais irrésistible qui mène le regard jusqu’au trou béant du bord de la table.

mais quel objet sommes-nous . quel est cet objet que nous sommes . serions .

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