Bruno de Halleux
Ma plus courte séance, 25 secondes. Ma plus belle séance, 48 heures. Merci.
Dominique Haarscher
Je tiens à vous remercier pour ce week-end revigorant, et qui restera inoubliable. Personnellement, l’enthousiasme était déjà là avant les Journées, puisque vous m’avez poussée à parler. Mais curieusement, le temps infini de l’attente pour savoir si l’exposé serait repris m’a aussi enthousiasmée. Je me disais que, si ce n’était pas maintenant alors ce serait à Rennes ; et si c’est à Rennes, alors ce sera autre chose. A Paris, cela ne pouvait s’écrire que dans la fulgurance de votre interprétation. Et donc, au lieu d’attendre passivement, j’ai commencé un autre travail à partir du premier, ou plutôt qui en est la suite et les conséquences sur l’expérience du cartel, sur ma manière d’accueillir les nouvelles demandes d’analyse, et sur une autre modalité d’occuper une place de directrice d’institution. Je terminais mon exposé en disant : « ni sale juive, ni sale lacanienne, mais plus lacanienne que jamais. » Je ne savais pas à quel point cela serait encore plus juste dans l’après-coup. La psychanalyse lacanienne a de l’avenir, c’est sûr.
Estelle Bialek
Il m’est assez pénible de jouer les rabats joie, devant les remerciements suscités par le succès des dernières Journées de l’École, en réponse à votre désir contagieux qu’elles fassent événement, entre un avant et un après.
Lacan disait qu’un rien d’enthousiasme, pouvait faire date dans un texte, et le rendre caduc pour l’avenir. Sans doute est-ce là que s’origine le sens de la mesure, que vous réprouvez chez certains de nos analystes confirmés.
Enthousiasme un tantinet maniaque pourquoi pas, je vous le concède, pour signifier la satisfaction de la fin obtenue, malgré ou selon l’objectif visé. Mais aussi détachement plutôt dépressif, pour faire valoir que cette fin ne fût pas tellement glorieuse, puisqu’elle signe le pari remporté contre le Sujet-supposé-Savoir, selon l’heureuse expression d’Éric Laurent.
Je suis venue à ces Journées, poussée par la curiosité de découvrir, en quoi ce que j’avais avancé pour y participer, n’était pas approprié à pouvoir s’insérer d’emblée, dans l’ensemble des contributions. Eh bien, je vous le concède, mon témoignage ne convenait pas : trop critique à l’égard de l’analyste, pas assez intime et transparent, dans le best of qui s’insérait entre la première et la dernière séance, et pour finir assez déprimant, puisque je suis déroutée sur Rennes, sans avoir encore franchi la ligne d’arrivée.
Hebe Tizio
La Universidad popular Jacques-Lacan es un proyecto que me gusta mucho, soñé muchas veces con una universidad del campo freudiano. Ahora se puede hacer realidad. Universidad popular, son dos significantes que han transitado mi historia y ,si bien se redefinen, siguen evocado horizontes de utopía siempre necesarios . Las resonancias sintomáticas y la política del psicoanálisis ya se han anudado para mi y eso da « vidilla ». Gracias.
Jeanne Joucla
Vous croulez sous les compliments ou sous les remerciements, et c’est bien mérité ! Par la grâce de la sélection des travaux, j’ai eu la chance d’apporter ma petite contribution le samedi. Ce retour sur mon parcours analytique, conjugué au style de ces Journées, m’a remis en mémoire le style d’une grande dame dont vous étiez très proche je crois : Gennie Lemoine, qui fut ma deuxième analyste, et qui savait souffler aussi sur le désir de la meilleure façon. J’ai retrouvé lors de ces Journées les accents de sa gaieté et de sa joyeuse impertinence qui m'(nous)ont réveillé plus d’une fois… Elle était un peu présente à ces Journées…
Laure Naveau
Vous, et ces Journées inouïes, avez été magnifiques. Merci, merci d’avoir été là, et pour tout. Pour la suite, VOULOIR CE QU’ON DÉSIRE, je vous apporterai volontiers un texte que j’ai réécrit très récemment à propos de L’Éthique de la psychanalyse, sur « Antigone le désir », d’où révision de l’éthique, et wanted and unwanted de la venue au monde,… émergent.
Marie-Claude Chauviré-Brosseau
Réagir vite après ces Journées. Le rythme soutenu du travail a repris. En tant que psychiatre de province (sur Angers) je reçois, comme mes collègues, 2 à 3 demandes de première consultation par jour ! Je donne le nom de collègues psychanalystes mais souvent c’est un psychiatre qui est attendu. En tout cas pour les analysants et patients que j’ai reçus depuis lundi matin, les Journées de l’ECF ont diffusé comme un allègement dans les actes à poser souvent dans la hâte. Je crois que vous nous avez ouvert cette voie ce weekend avec brio.
Pour Rennes, vous avez mis au travail l’expression « tomber analyste », de Laura Petrosino, comme « effet de sens nouveau ». Je trouve qu’elle traduit bien ce que j’ai retrouvé dans de nombreux exposés : d’un côté une dimension de « chutes » plus ou moins réitérées dans « l’indignité pulsionnelle » symptomatique, comme le disait E. Laurent, à quoi répond de l’autre côté le recours à l’amour de transfert qui renvoie à un amour pour des mots dits… mots qui rendent l’amour plus « Ding » et qui voilent le réel que le sujet n’a pas encore cerné.
« Tomber analyste » serait là à prendre dans le sens d’un devenir analyste comme le développe L. Petrosino. Mais là apparaît le hiatus de « la décision » car ensuite, comme pour Prost, il y faut de la volonté et du travail. Vous nous proposez donc de travailler cette phrase de Lacan, p.682 des Ecrits : « … c’est comme objet a du désir, comme ce qu’il a été pour l’Autre dans son érection de vivant, comme le wanted ou l’unwanted de sa venue au monde, que le sujet est appelé à renaître pour savoir s’il veut ce qu’il désire… ».
Il y a aussi la question de « la scansion » qui fait que quelqu’un s’autorise comme analyste avant d’avoir terminé son analyse. Beaucoup de questions à développer pour Rennes.
Marie-Hélène Brousse
Onde de choc sur les divans. Après la fulgurance des Journées, leurs écho retentissent dans l’inconscient analysant : impressions, réactions affectives et formations de l’inconscient se succèdent sur le divan pour la plupart des participants aux journées. Onde de choc … Chacune de ces manifestations est singulière, surgie de la rencontre du réel des travaux et des coordonnées subjectives de chacun. Mais s’il fallait la preuve que le ton donné aux Journées par Jacques-Alain Miller était de la veine même du discours analytique, eh bien nous l’avons. Ces Journées ne furent pas des journées de psychanalyse, elles furent une pratique de la psychanalyse, voire acte analytique. Encore…
Marie-Odile Wartel
Ces Journées, exceptionnelles, ne resteront pas sans effets, la preuve. Ceux qui étaient présents sont particulièrement mobilisés, les absents veulent savoir ce qui s’est passé. Et nous voilà avec deux signifiants nouveaux que nous pouvons faire raisonner : désir et volonté. Volonté à la place d’amour, pourquoi pas ! sans doute plus efficace.
Normand Chabot
Quel souffle, quelle énergie ont régné pendant nos Journées de l’ECF ! Jamais l’emblème d’Eole n’a mieux représenté notre Ecole. Un air nouveau a permis de balayer les scories de l’automaton. Un rideau s’est levé sur le « comment » de l’analyste, toujours analysant. La précision des exposés, la fluidité des enchaînements, la justesse des commentaires et les conversations « sur le fil » animées avec maestria par les trois « M » (Dominique, Jacques-Alain et Gérard Miller) m’ont enchanté, inscrivant en moi une trace indélébile de la force et de l’inventivité du « gai savoir » ! Le pari était de taille, le calcul ne pouvant tout prévoir. Comme pour l’acte analytique, l’effet se vérifie après-coup. De ma place, j’affirme que l’événement a eu lieu. L’interprétation a produit ses vagues, au-delà de l’entendement. Il nous reste, sans aucun doute, à déployer ce fameux deuxième souffle – essentiel aux sportifs – afin de maintenir vivaces les questions brûlantes concernant le destin de la psychanalyse : la Passe dans l’Ecole, le Congrès de l’AMP, les prochaines Journées de Rennes, le Forum de février, l’Université Populaire de Psychanalyse Jacques-Lacan, etc. Je repense à votre Despedida et je tiens à vous redire, cher M. Miller, que vous pouvez compter sur moi dans ces combats.
P.S. « Tomber en amour » est une expression courante au Québec pour les partenaires « Unis-vers-Cythère » (Lacan) et qui relève du coup de foudre, comme vous l’écrivez dans le JdJ. Pour moi, ce syntagme relève davantage du transfert, pas du désir de l’analyste. Est-ce que la volonté (concept philosophique), associée au désir, pourrait rendre compte du passage de l’analysant au psychanalyste ? Je ne crois pas ; la fougue après la foudre… Il en faut, certes, de la volonté, du courage et de l’ambition. Grâce et contingence aussi. Mais c’est vous le philosophe formé à l’ENS ; pouvez-vous nous en dire plus pour nous éclairer sur ce terme ? Quant au choix de la Vénus (pour illustrer l’affiche), déesse issue de l’écume des mers (reste) et du sang d’Ouranos (ciel – encore le vent – et castration), je partage votre avis in progress.
Patricia Johansson-Rosen
Vous ne pouvez savoir à quel point ces journées m’ont été précieuses et m’ont fait du bien. Elles furent passionnantes du début à la fin. Je n’ai rencontré personne qui ne dise la même chose.
Durant leur préparation, je me suis tenue à une distance respectueuse, lisant régulièrement en diagonale le journal des journées avec la ferme intention de ne pas entrer dans le bal qui se présentait là. Non, on ne m’y reprendrait plus ! Je savais que la ruche bourdonnait, qu’une nuée d’abeilles fébriles travaillaient sans relâche et que la gelée serait royale. Mais, non, non, non, je n’y participerai pas. Mon refus d’entrer dans la danse fut tel que mon nom n’était pas sur la liste des inscrits quand j’ai voulu retirer mes badges vendredi soir dans ce lieu qui fut longtemps pour moi une deuxième maison. Acte manqué sans précédent qui me fit rire. Jusqu’où allais-je aller ainsi dans le désamour ? Ma position de principe s’est trouvée encore plus ébranlée quand j’ai écouté Camillo dès le samedi matin. En bref, merci.
Raquel Cors Ulloa
Salud! Por lo que traerán los efectos de las vanguardistas Jornadas del ECF. Chapeau! Le escribí por medio de twitter, pero me rebotan.
Sérgio Laia
Vous pouvez compter avec l’Instituto de Psicanálise e Saúde Mental de Minas Gerais (IPSM-MG) pour développer et soutenir, souvent que vous sembler désirable, le projet de l’Université Populaire de Psychanalyse Jacques Lacan. Nous voulons bien participer à cette initiative. – Directeur de l’IPSM-MG
Stella Harrison
A vous dont on entend le souffle, en analyse, en contrôle, et jusqu’au moment où vous nous parlez, que vous « êtes sur scène » (c’est tout juste si on ne l’entend pas en vous écoutant on TV), ceci, du sage Omar Khayyam :
« Entre la foi et l’incrédulité, un souffle,
entre la certitude et le doute, un souffle.
Sois joyeux
dans ce souffle présent où tu vis,
car la vie elle-même
est dans le souffle qui passe. »
Varón (Bernadino Horne)
No fue novedad, sin embargo, pues hace ya un tiempo, durante un intercambio de mails, que tuvimos sobre el tema Universidad, Ud. me anticipó su idea. Felicitaciones.
Yasmina Picquart
C’est l’Ecole que j’aime, vivante, inventive, amusante et ouverte. Mille fois oui à l’Université populaire, l’Université ouverte à tous. L’Université qui transmet un enseignement vivant, celle qui sort de l’académisme avec son petit doigt sur la couture du pantalon et plus personne ne bouge. De l’enseignement où celui qui vient doit déjà savoir. La psychanalyse est vivante, vous l’avez démontré ce week-end, merci pour ce souffle d’air frais, pour votre enthousiasme… contagieux. Je vous suis, je veux en être. Bien à vous, et encore merci pour cette aventure dans cet immense « paquebot « .
Yvonne Lachaize
Je sors de ma triste réserve pour vous dire combien j’ai apprécié le don que vous avez fait de vous pour que se réalisent ces dernières journées. “Le vent se lève ! … Il faut tenter de vivre ! ”, disait P. Valéry. Est-il possible d’embrayer sur ce dynamisme qui décoiffe dont vous nous montrez combien il est productif avec la grande réussite de ces journées ? Savoir inventer en brisant les routines, ouvrir la porte au désir, vous avez su nous en montrer la voie… Encore merci.