par Yves-Claude Stavy
Quelques références à propos du mot hébreu figurant en guise d’en –tête des JJ 38 et suivants :
1) (iod-shin-vav-aïn –h) veut dire : secours, délivrance, salut, victoire. Job 30, 15 : ‘mon salut a passé comme un nuage’. Is 26, 18 : ‘nous n’avons pas produit (apporté) le secours sur la terre’. Le mot est proche mais distinct de ‘yeshivah’ ( ‘iod-shin-iod- beth- h’ = école, assise): – les deux termes hébreux commencent certes par deux mêmes lettres (iod-shin), – mais selon le PARDES, cela n’est pas suffisant pour considérer qu’il s’agit du même mot: il faudrait pour cela une racine commune de trois lettres**.
2) Les lettres (‘iod-shin’= ‘yesh’ ) forment pourtant à elles seules un mot précis qui signifie: ‘il y a’. ‘Yesh’ est un terme important de la kabbale, – celle-ci déclinant deux sortes de ‘il y a’: – le ‘il y a’ d’existence (yesh mi yesh), domaine de l’intelligible, (yesh étant également employé dans ce sens, à propos d’une personne qui se valorise un peu trop); – le ‘il y a’ d’ex-sistence (yesh meein), fort mal traduit en français par ‘il n’y a rien’ . Selon la kabbale en effet, ‘yesh meein’ n’est pas une négation ni ne peut se confondre avec ‘rien’: ¤ ‘rien’ (‘eïn’= aleph-iod-noun) est l’anagramme de ‘sujet’ (‘ani’ =aleph-noun-iod ); ¤ tandis que le ‘il y a’ d’ex-sistence (yesh meein) est un ‘yesh’ opaque – à quoi répondent les Noms de l’intelligible.
* Pardes : Mot composé des premières lettres introduisant chacune, selon les mystiques juifs, le nom d’un des quatre niveaux interprétatifs de la Torah : Pshat (littéral), Remez (allégorique), Derash (interprétatif), et enfin: Sod (interprétation mystique, référée au yesh meein); PARDES se rapproche lui-même de « paradis » dont il comporte les mêmes consonnes.
** ’secours’ (= iod-shin-vav-aïn –h) est ainsi radicalement distinct de ‘aide’ (=’aïn–vav -rech-h’): cf ‘je lui ferai une aide contre’ (G II 18).