par Patrick Lambouley
Ça tourne autour de la question de l’ouverture, de la fermeture, de la solitude de l’A.E, solitude qui n’est pas celle de l’élément unique d’un ensemble, comme celle représentée par Bernard Seynhaeve, seul AE nommé à l’ECF en ce moment, mais celle de chacun en face de sa cause.
On se demande aussi, qu’est ce que cela veut dire interpréter l’école, qu’est ce qu’on interprète quand on est A.E, on entend: on interprète le trou dans le langage, l’effet de essedegrandabarré, qu’est ce que veut maintenant l’École, plus seulement des analystes, mais des analysants, certains analysants… On se dit qu’il faudrait mêler les générations, mais on se dit aussi que certains analystes, blanchis sous le harnais, ont témoigné aux dernières journées, de leur rencontre avec la cause aussi fraîchement que si c’était hier…
D’autres A.E, anciens A.E, racontent qu’ils était difficile d’interpréter l’École sans se faire «taper sur les doigts». Quelqu’un d’autre encore évoque que l’École ne va pas bien quand le fonctionnement favorise l’entre soi et génère une dynamique de caste.
J’écoute, je suis fatigué, je me dis que je vais dire, là, quelque chose sur la question de la solitude, et sur la question de qu’est ce que c’est qu’interpréter l’École, au temps du dernier Lacan.
Mais, surprise, Bernard Seynhaeve interrompt la soirée:
«Je pense que nous allons en rester là pour ce soir…»
«Alors séance courte» demande Éric Laurent?
«Oui, séance courte.»
Je ne dirai donc pas là, pas ce soir là.
Et puis je ne suis pas membre, et pas connu, on ne me connaît pas, ma fatigue était sans doute aussi le semblant de ma résistance à apparaître, à naître à ça, à l’analyste de l’École, qui devrait être au fond la place d’où parlent non seulement les A.E, mais aussi les membres, mais aussi les autres, nouveaux venus, non membres concernés, quiconque soucieux que l’École reste le lieu d’adresse ou puisse être accueillie et entendue une parole qui témoigne de la cause, de la jouissance, de l’effet que ça fait de vivre orienté par le réel de sa cause.
Mais cette coupure inattendu de Bernard Seynhaeve, produit le désir de dire, dans l’après coup, alors j’écris, comme si je parlais, en passant par l’objet JJ.
La solitude? C’est celle de la jouissance. La jouissance est de l’un, toujours.
On attend de l’A.E que la rencontre avec cette solitude radicale avec l’objet cause, produise un discours.
Parler, du lieu même de cette solitude spéciale d’avoir opperçu l’absolu singulier du réel de cette jouissance.
Cette jouissance, quand on la rencontre, est plutôt un pousse à la boucler.
La boucler dans la cure: à quoi bon dire, raconter, déchiffrer; Traversée du désert disait Bernard Seynhaeve.
Il semble alors que la seule vérité, c’est le trou de la parole, son inadéquation à parler de ça, du CA.
Et puis, si ça passe, ça produit une parole nouvelle, poétique, humoristique, hypomane, bref un style, chacun son style.
Et la «transmission» de la cause, c’est parler en fait, quoi qu’on dise, toujours de ce style, du lieu de ce style.
Analyser un parlêtre, avec une orientation vers le réel, c’est interpréter avec un opérateur de hors sens, faire vaciller les semblants tout en en restant dupe, ce qu’il faut.
Mais, analyser l’École, qu’est ce que cela pourrait bien être.
C’est la réveiller quand elle s’endort, quand elle endort, quand elle pulsionne de mort. C’est ce que fait JAM qui n’en finit pas de faire la passe, s’est il dit dans cette soirée.
Et quand est ce que JAM interprète? Quand l’École devient une SAMCDA.
C’est à dire par exemple quand elle renvoie quiconque se prend à vouloir parler du lieu de son style, soutenu par la solitude rencontrée face à la jouissance, quand elle le renvoie au silence, dans son trou, en lui refusant ce lieu d’adresse que doit être l’École.
Seule l’École peut être le lieu d’adresse de ce genre de discours. C’est le lieu supposé pouvoir l’entendre, et désirer l’entendre.
En ce sens, parler à l’École, membres, nouveaux venus, non membres, c’est toujours, ce devrait n’être toujours que parler de ce trou dans la parole, de cet absolu singulier de cette place.
C’est donc faire la passe, à chaque fois, à chaque fois qu’on parle à l’École.
On n’enseigne à ses risques, que si on ne parle que du lieu de la passe;
Simon, c’est routine, jeu de miroir imaginaire, hainamoration.
A chacun d’avoir cette éthique; JAM ne cesse pas de faire la passe, sans le dispositif de la passe n’est-ce pas. Faisons de même, au un par un.
Pour cela, le dispositif minimal est une école qui reste ouverte à l’entrée de cette énonciation, d’où qu’elle vienne.
Le JJ est un de ces dispositifs, né de et par les dernières journées, de et par JAM.
Quand l’École se défausse de cette place, pour n’accueillir que la parole de quelques uns, les connus, elle joue le rôle de la pulsion de mort: «SILENZIO, PAUSA.»
Pour ces autres, mais pour ceux de l’intérieur aussi qui, régulièrement sentent bien qu’aussi, ils en crèvent.