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Varia sur la Passe #73

DES MOTS D’AMOUR POUR LA PASSE DE L’ÉCOLE 3

par Vassiliki Gregoropoulou

J’aime l’école, ce beau « semblant » d’enseignement, de sauvegarde et de transmission de la psychanalyse, où j’apprends toujours avec tant de joie.

Oui, l’amour, un des modes de jouissance parmi d’autres : « Donner ce qu’on n’a pas »>, c’est-à-dire, donner quelque chose qui nous manquera, selon la jolie lecture de J-A Miller.

Le désir et la joie, d’ailleurs, je lis dans Spinoza, – sur un Autre fond- proviennent de la même cause que l’amour.

Il s’agit donc des quelques mots d’amour pour la passe de l’école III.

Je lis bien cependant, sur le fronton auréolé de l’école: la Femme … l’Autre, … le rapport sexuel n’existe pas ! Ah !

Vérités lacaniennes de la condition humaine, où on ne s’approche pas toujours sans crainte et tremblement.

J’ai fait la passe, à l’école sujet, comme l’inconscient, avant l’orientation lacanienne de J-A Miller, vers le dernier et le TDEL.

Il y a 7 ans !

La passe aujourd’hui, traverse sa stagnation, vers son nouveau « destin » dans l’école III.

Mais la première elle revient, comme le dit Lacan dans sa Troisième.

Le vent, lui souffle toujours favorable, me semble-t-il.

En 2001, j’étais, dans la voie de l’Angoisse « qui revivifie toute la dialectique du désir, … et nous permet d’introduire une nouvelle clarté quant à la fonction de l’objet par rapport au désir ».

C’était un autre enthousiasme, cathartique, pensais-je, et la flamme du désir éveillé par un autre vent, celui des Lettres adressées à l’opinion éclairée, par J-A Miller.

Mon témoignage, je l’ai fait sur le chemin de mon retour à Athènes, pour y exercer la psychanalyse et contribuer à son développement en Grèce.

C’était alors, en Août 2002. Face à l’Acropole, dans un café, je pensais au trouble de Freud devant l’agalma du « miracle grec » et le regard du Père sur le « pauvre » juif de Moravie ». Avec quelque « crainte et pitié », l’enthousiasme était là. Il faisait 43° autour du Sacré Rocher d’Athéna, dans le chant des cigales.

Et voilà, j’ai eu, plus tard dans la soirée, mon dernier entretien avec le passeur, par téléphone. (?)

La question me reste bien vivante: Pourquoi, pourquoi ce qui était là, présent, « ce qui restait au font de la bouteille » -Interprétation – n’est pas passé dans le témoignage et est apparu dans sa terrible « splendeur », troumatisante, la nuit même, qui a suivie la fin de mon témoignage ?

Ni ce moment de séparation, où en écrivant les dernières lignes d’un texte sur le regard, le vide se dénudait.

O ! Le moment cruel, où le si beau, si doux, si brillant, merveilleux regard, s’éloignait, … s’éloignait …, vous laissant là …, « la pauvre », …

Pourquoi n’est–t-il pas entré dans le témoignage ?

Le contexte général était très dur… Il n’y a pas eu de retour, pas d’Ithaque en Grèce pour moi. Le « nostos » d’Ulysse, le rusé, c’est une autre question. Il paraît qu’il est reparti pour d’autres aventures. Il y a plus des Grecs à l’étranger qu’en Grèce.

Avec « ça » donc, dans les bras, le pas suspendu, et dans un flot de larmes l’angoisse, j’ai prenais, encore une fois, le chemin pour Paris et l’analyse, quelques mois plus tard.

Je remercie plusieurs membres de l’école et amis pour leur bon accueil.

La passe, pas de réponse. Pourquoi (?)

Prise par l’urgence du « primum vivere », j’ai eu à ma demande la réponse plus tard.

En novembre 2004, j’ai reconnu quelques lignes concernant mon témoignage, dans un texte d’un des membres du cartel, dans la Lettre Mensuelle.

« Le S1, qui rend lisible le témoignage », à partir des « notes que lisent les passeurs » et les notes du cartel, la moitié d’une interprétation, et une phrase inventée pour une lecture oedipienne, m’ont questionné.

Je me pose des questions concernant : Le temps, le lieu du témoignage, et l’angoisse des passeurs. Dont l’un écrivait beaucoup de notes et l’autre voulait absolument manger.

Et moi, agacée de ses conditions, je n’ai rien dit, pour ne pas perturber le témoignage.

C’était au siècle dernier tout ça.

Mon angoisse qui « se rapporte au champ où la mort se noue étroitement au renouvellement de la vie » au moment ou l’objet s’éloigne, …, laisse la place à l’opacité du mystère de notre condition humaine.

Aujourd’hui, « le symptôme est généralisé, …, la jouissance satisfaction généralisée »… pour tout le monde !… mais, « dans un système signifiant ».

Et surtout patience, pour traverser la stagnation, avoir la distance de la jouissance … et tu peux faire « la passe du parlêtre, … qui est un exercice de parole ». C’est encore lui, J-A Miller, dans son cours de l’année dernière.

Pour que vive la psychanalyse et son hystoire !