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Varia sur la Passe #70

À PROPOS DU COURAGE DU PSYCHANALYSTE

par Jeanne Joucla

 

En dérivation sur l’intervention au ton vivifiant de Caroline, ma voisine, dans le JJ 68, – remercions-la pour oser des suggestions… –, je souhaitais associer sur le « y mettre du sien » dont elle fait, à juste titre, crédit au passant – mais qui détacherait, de fait, le cartel de la passe comme « n’y mettant pas assez du sien », et peut-être bien, aussi, le passeur.

Ce que j’entends, ce n’est pas que le passeur n’y mette pas du sien (cf. les nombreux témoignages dans le JJ), non plus que le cartel de la passe à la tâche deux ans durant, mais que la procédure même faisait jusque-là, me semble-t-il, fonction de bâillon, transformant les différents acteurs de la passe, hormis ceux qui en sortent AE, en motus et bouches cousues.

J’associe sur une question posée à Pierre-Gilles Guéguen lors d’une récente soirée rennaise consacrée à la vérité : question à propos du courage du psychanalyste comparé à celui du Parrhésiaste aux prises avec les extrémités de sa véri-diction, c’est-à-dire de son franc-parler, aux antipodes de la parole bâillonnée.

P.-G. Guéguen, sans ambages, situa le courage du psychanalyste du côté de celui qui « ne se dédit pas de ce qui a été dit », ainsi que du côté analysant pour lequel, « ce qui est dit est dit » quoiqu’il tente.

Sans doute y a-t-il une bonne façon de réintégrer de façon « visible » ce courage au sein du dispositif de la passe. Et que ce débat au franc-parler y aura participé grandement.