par Francisco-Hugo Freda
Il est 12h43, et je viens d’achever la constitution des dossiers que je dois remettre, demain vendredi à 21h30, à mon ami Jean-Daniel Matet. Le président en exercice transmet au futur président de l’École de la Cause freudienne l’ensemble des dossiers en sa possession. Les statuts de l’association nous imposent des règles précises pour la passation de certains documents administratifs. Tout cela sera fait entre le 12 et le 15 janvier 2010. Dans cette passation, une série d’actions — la préparation des dossiers, la répartition classée des documents, la remise des clés de la rue Huysmans, etc. — me font penser à la passe. Il se passe quelque chose. Cela m’est venu ainsi et je prends la plume dans la hâte. Le temps presse, et je décide d’envoyer ces quelques lignes à Jacques-Alain Miller, avant 20h.
A propos de la passe, je me suis exprimé à plusieurs reprises. La plus récente fut dans les entretiens d’actualité. Si je devais résumer mon expérience de la passe en quelques mots, j’en dirais au moins deux choses.
La première c’est, que dans mon existence, il y a un avant et un après la passe.
La seconde, que la passe est ce qui a ouvert le chemin vers la fin de mon analyse. D’où l’idée que, sans la passe, la fin de l’analyse en tant que résolution de l’énigme du transfert m’était impossible. Est-ce seulement valable pour moi ? Pour le dire autrement, il s’est agi du passage de la formule du symptôme à la construction borroméenne du sainthomme. Entre ces deux points se trace un parcours qui constitue un programme d’enseignement que je proposerais à l’ECF l’année prochaine.
L’actualité m’impose de reprendre aujourd’hui certains points sur lesquels je me suis déjà manifesté.
a) le titre d’AE. J’ai manifesté et j’ai justifié la nécessité qu’il soit permanent. Il s’agit, en s’en expliquant, de rompre avec la temporalité des trois ans d’exercice. Pour autant il ne s’agit pas d’un acquis et c’est sur le mot permanent que je veux mettre l’accent, autrement. J’entends par AE permanent une fonction qui doit être celle de mettre toujours —en permanence — au travail ce qui, comme énigme, reste après la passe et la fin de l’analyse. L’AE permanent est celui qui fait du réel propre à la psychanalyse le point d’appui à partir duquel il continue à interroger sa relation à l’inconscient. Il n’est pas le seul à le faire, certes. Cependant, pour lui, pour soutenir sa place d’AE, cela doit être permanent.
b) Après les dernières Journées de l’ECF, il s’avère tout à fait nécessaire d’ouvrir un débat sur la passe à l’entrée en tant que procédure d’admission pour les nouveaux membres.
Le Président de l’ECF