par Clotilde Leguil
Réponse de Clotilde Leguil à Elisabeth Roudinesco suite à son article sur les nouvelle traductions et révisions de Freud paru dans Le Monde des Livres du 8 janvier 2010
Madame,
Je suis surprise du ton sur lequel vous vous permettez de parler de mon travail de présentation des nouvelles traductions du Malaise dans la civilisation et de Totem et tabou dans Le Monde des Livres du 8 janvier 2010. En trois phrases, vous vous posez du côté du sérieux face à ma prétendue légèreté dans ces préfaces. Mon engagement dans la psychanalyse, depuis ma position de philosophe et de jeune psychanalyste, m’a conduite au contraire à prendre très au sérieux la demande qui m’était faite par les Editions du Seuil, de présenter ces œuvres toujours subversives et dont la portée n’a pas fini de produire des effets inattendus dans une civilisation prônant le bonheur sur commande et la rentabilité des conduites. Je ne crois pas qu’il soit interdit d’avoir une culture philosophique pour saisir les enjeux de la psychanalyse au XXIème siècle ni non plus de situer l’apport incomparable de Freud par rapport à ce qui l’a précédé du point de vue des idées. Il me semble que c’est au contraire lui rendre hommage de montrer que la route qu’il a tracée vers une certaine vérité n’avait pas été aperçue avant lui. Je ne vois vraiment pas où vous êtes allée dénicher ce « Freud naturaliste néokantien » dans mon interprétation de ces œuvres. Votre critique ne correspond pas aux exigences de clarté qui sont les miennes lorsque je parle du travail des autres. Je vois dans la façon dont vous balayez ce travail l’indice d’une suffisance qui ne m’est pas familière.
Attentivement, avec ma parfaite considération,
Clotilde Leguil