GRAND MEETING à LA MUTUALITE
Dimanche 7 février, de 10 à 19 h.
ÉVALUER TUE
24 rue Saint-Victor, Paris V°
Inscription
chèque de 20 euros à “Forum des psys”,
15, place Charles Gruet,
33000 Bordeaux ;
étudiants de moins de 26 ans : 10 euros.
Programme & Arguments
9h 15 : accueil
10h-11h
Bernard-Henri LEVY, Ouverture
Agnès AFLALO, Le chiffre mortel
Eric LAURENT, Nouveaux semblants de l’évaluation – Comment les gentils « coups de pouce » et les brutales contraintes contribuent à la mort subjective
11h-12h
Cynthia FLEURY, Conscience et science panoptiques, Ou comment confiner l’individu au double bind : être tué/être criminel
Roland GORI, L’évaluation : un dispositif de servitude volontaire – Les pratiques de l’évaluation à l’Université constituent de nouveaux dispositifs de servitude volontaire qui participent de l’art néolibéral de gouvernement des individus et des populations. Pour y parvenir le Pouvoir pris par la fièvre de l’évaluation a dû insidieusement et progressivement acter le changement de signification de cette notion conçue comme une extension sociale de la norme managériale dans des secteurs de la vie sociale qui en étaient jusque-là préservés.
12h-13h
Bernard-Henri LEVY, Une culture de mort
15h-16h
Jean-Claude MILNER, Le retour du travailleur idéal – Le capitalisme suppose un travailleur idéal. C’est-à-dire un être parlant dont on n’attend qu’une seule chose : qu’il fasse travailler un savoir-faire. Évaluer, c’est vérifier que le sujet fonctionne au plus près de sa réduction systémique : un savoir qui ne pense pas, qui ne calcule pas, qui ne juge pas, mais qui travaille. La vérification sera d’autant plus concluante que les critères seront aléatoires, infondés et sans appel. La possibilité de la désespérance n’est pas incluse dans l’épure. La mortalité, non plus.
Yves-Charles ZARKA, “L’évaluation, tribunal d’inquisition !” – J’ai l’intention de montrer que l’évaluation est une forme sécularisée des tribunaux médiévaux d’inquisition. C’est une machine à surveiller, à persécuter, à réprimer et à tuer, mais aussi une machine à enquêter, à scruter, établir des preuves supposées, tout cela en vue de donner un jugement sans appel. C’est un tribunal sans aucune garantie ni recours pour tous les prévenus virtuels, c’est-à-dire tout ceux qui ne bénéficient pas d’une protection par le pouvoir. Mais la religion a changé : l’évaluation est l’instrument de la nouvelle religion managériale ».
16h-17h
Mathias GOKALP, L’évaluation et le comédien en entreprise- Sources documentaires et réflexion à propos de l’écriture du film « Rien de personnel“.
Margaret MOREAU, Liens entre Évaluation, Lean et MTM (Méthodes de Mesure du Temps)- Expérience acquise dans des grandes entreprises françaises en tant que médecin du travail.
17h
Carole DEWAMBRECHIES-LA SAGNA, Éducation thérapeutique et bientraitance, les deux mots clefs de l’HAS
François ANSERMET, Contre les verdicts du futur – L’évaluation prend aujourd’hui une pente prédictive, réglant le futur sur des certitudes ségrégatives, suivant une logique mortifère qui fixe une destinée, face à laquelle, en contrepoint, la psychanalyse lutte pour maintenir l’accès à l’inattendu.
Clotilde LEGUIL, Contre le déluge de l’évaluation, retour à Freud- Le mot d’ordre de Lacan d’un retour à Freud prend un sens nouveau au XXIème siècle alors que nous avons à lutter contre l’évaluation comme nouvelle idéologie d’une rationalité technique désenchantée, empruntant ses dogmes à la religion de la quantification, contre tout désir de culture. En ce début d’année 2010, l’oeuvre de Freud tombée dans le domaine public, doit pouvoir être le lieu depuis lequel une nouvelle lutte pour la civilisation peut s’engager.
Guy BRIOLE, La société des Morticoles réalisée- Au pays des Morticoles ou bien l’on est médecin ou bien l’on est malade. La caste médicale décide de la place de chacun dans une société redistribuée par l’évaluation. Autiste, hyperactif, asocial, suicidaire et toxicomane, inadapté, immigré revendiquant, consommateur excessif, chômeur déprimé, Alzheimer : la société de l’évaluation médicale à une réponse, un protocole applicable à toutes les étapes et circonstances de la vie. Le médecin moderne — évaluateur-évalué — collabore en étant convaincu que c’est là, sa responsabilité morale ! L’évaluation médicale tue le sujet ; il crie sous le scalpel, mais le médecin ne veut pas l’entendre, ou ne le peut pas tant il est occupé à servir le pouvoir.
Jean-Pierre DEFFIEUX, Chroniques de l’accréditation
Fin à 19h