Bienvenue sur Correspondance d’escapades. Aujourd’hui fermé, ce blog reprend une partie des échanges qui ont eu lieu sur la liste de diffusion Yahoo! Escapades culturelles, de septembre 2011 à juillet 2012.

NB : Contrairement à ce qui se passe habituellement dans un blog, celui-ci étant fermé, les posts sont publiés dans leur ordre chronologique (et non pas les derniers en premier), ce qui permet de remonter le fil.

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Claude Cahun au Jeu de Paume

La première rencontre d’Escapades Culturelles est fixée au samedi 24 septembre à 14h au jeu de paume, 1 place de la Concorde 75008 Paris. Rendez-vous dans l’entrée du musée.

Claude Cahun,  Sans titre, vers 1939
Claude Cahun, Sans titre, vers 1939

CLAUDE CAHUN AU JEU DE PAUME par Dominique Chauvin

L’actualité Claude Cahun vient croiser la rentrée lacanienne. L’exposition que lui consacre le musée du Jeu de Paume depuis le mois de mai s’achèvera en effet le 25 septembre, ce qui nous laisse juste le temps de vous proposer cette visite ! Heureuse coïncidence, car Claude Cahun, qui a fait partie du groupe surréaliste dans les années trente, a elle-même croisé Lacan. Elle a suivi des présentations de malades à Sainte-Anne et Lacan a fréquenté à l’occasion, en compagnie de ses amis surréalistes, l’atelier qu’elle occupait avec sa compagne Suzanne Malherbe, 70 bis, rue Notre-Dame des Champs. En 1938, Claude et Suzanne s’installent dans l’île de Jersey et se trouvent dès lors coupées du groupe. Elles sont arrêtées en 1944 pour actes de résistance, condamnées à mort, libérées en 1945(1)…
Claude Cahun se tenait plutôt pour un écrivain, un poète. Elle se passionna aussi pour le théâtre. L’œuvre photographique, présentée ici, était peu connue de son vivant. C’est pourtant une œuvre fascinante, que nous vous invitons à venir découvrir.

(1) Cf. François Leperlier, Claude Cahun, L’exotisme intérieur, Paris, Fayard, 2006.

J’aime prendre le temps de la découverte… et des retrouvailles

Je vais surement aller mercredi en début d’après midi, disons entre 14 et 15H30 au centre Pompidou pour une première visite de l’exposition de Munch.

Les impatients et les curieux, sont les bienvenus!!!

J’aime prendre le temps de la découverte… et des retrouvailles avec une exposition. Quelquefois il m’arrive de faire un premier tour, pour une vision d’ensemble… Et de revenir, quelques temps plus tard, voire plusieurs fois pour apprécier plus particulièrement certaines œuvres… me poser, dessiner, souffler après une longue journée… etc…

Quant à une rencontre de groupe, il semble que les dimanches d’octobre sont assez chargés…
Est-ce que chacun peut énoncer ses moments plus disponibles? Le samedi convient mieux à tout le monde?

Bonne soirée à vous!

Vanessa

Tu seras mon éclaireuse…

J’aime bien, quant à moi, me laisser porter par le désir d’autres, j’aborde les œuvres de façon brute, c’est-à-dire brutale. Celles qui me touchent me laissent sans voix, sans mot: elles savent dans leur mouvement même retenir le punctum ( R. Barthes). Quant au studium, c’est l’ennui assuré!

Le visage, de profil et en miroir, de Claude Cahun, n’a pu s’effacer, pour moi, au fil de la visite. Je n’ai pu regarder les autres « tableaux » qu’à travers le prisme de ce premier, qui ne s’est jamais vraiment estompé!

Bises
Alain

munch, premier repérage

Bonsoir tous,

Passant devant Beaubourg, j’ai fait un premier repérage impromptu cet après-midi !

Points communs avec Claude Cahun : Munch a pratiqué la photographie, l’autoportrait tout au long de sa vie, et l’écriture. En l’occurrence, de poèmes, dont l’un est intitulé « Le cri ».

Il a, lui aussi, un rapport très particulier au regard (normal, il est peintre): souffrant de troubles de la vision (hémorragie de l’œil droit), il entreprend de peindre ce qu’il voit à travers cet œil. Normal aussi: ça se traduit à l’occasion par des visions assez cauchemardesques.

Mercredi, je mettrai la dernière main à mes préparatifs de voyage. A un prochain samedi, donc ?

D

A text from Munch’s diary in 1892 relates to The Scream:
I was walking along a path with two friends
the sun was setting
I felt a breath of melancholy
Suddenly the sky turned blood-red
I stopped and leant against the railing,
deathly tired
looking out across flaming clouds that hung
like – blood and a sword over the
deep blue fjord and town
My friends walked on –
I stood there trembling with anxiety
And I felt a great, infinite scream pass
through nature

Claude cahun corps et nan-na Kun

CAHUN – rien à faire, pour moi la coïncidence est trop belle : claude cahun corps et nan-na Kun ! et quel corps ! alors, oui, alain, le punctum des premiers portraits  qui pour moi comportent quelque chose d’horrible… et dont une part de l’horreur fonctionne paradoxalement dans l’exacerbation du semblant – ça n’est pas la chose nue, c’est la chose ultra-policée, polie, peau-lissée, en dehors de tous les poncifs sur la beauté proche bientôt d’une sorte de nudité foetale – interrogeant aussi le moment où la beauté fait ou ferait l’homme ou la femme -, – l’hors-la-loi qui use des moyens même de la police pour venir à se montrer. le voile opaque qui pourtant montre. ah, ce n’est pas cela que j’avais en tête l’autre nuit, mais, je ne me souviens plus de ce que j’avais en tête l’autre nuit.

amicalement à vous,

véronique

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Merci Véronique pour pour tes réflexions à propos de Claude Cahun ! Anne-Marie Landivaux souhaitait pour « Confluents » un retour de nos « Escapades ». Je me demandais si tu serais d’accord pour lui envoyer ces lignes, qui font déjà un petit texte, ou si tu voudrais les étoffer avec celles qui t’étaient venues la veille. Ou encore cela pourrait être l’amorce d’une réflexion à plusieurs voix, comme le suggéraient Vanessa et Alain ?

A bientôt,

D

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Dominique,

Confluents ? oh je ne sais pas, j’ai écrit vite.

je viens de revoir l’image dont parle Alain:

l’effroi, l’envie de détourner les yeux  est toujours là:  mais la chose est bien plus nue que ce que j’en disais cet après-midi,  quand me me revenait à l’esprit plutôt cette image-là (dont la vue ne me dérange pas moins) :

Claude Cahun, Autoportrait, 1927
Claude Cahun, Autoportrait, 1927, Tirage gélatino-argentique, 19,5 x 14 cm

et quand on aura parlé du maquillage, de la sophistication extrême, de « l’étal »  – ce côté : « comment c’est », « là », on aura encore rien dit de l’humour (des chatteries, de la provocation) :


et l’incroyable sérieux:

cette femme au crâne rasé, ce regard droit, comment ne pas songer au sort qui sera, quelques années plus tard, celui des… … (ah, je n’arrive même pas à l’écrire).

« Brouiller les cartes. Masculin ? Féminin ? Mais ça dépend des cas. Neutre est le seul genre qui me convienne toujours. S’il existait dans notre langue on n’observerait pas ce flottement de ma pensée. Je serais pour de bon l’abeille ouvrière. »

«I am in training, don’t kiss me.»

«A 7 ans je cherchais déjà sans le savoir, avec la hardiesse stratégique et l’impuissance motrice qui me caractérisent, l’aventure sentimentale.»

«Me voici pure, vierge sans emploi, reine en grève, chômeuse volontaire, en marge et comme on dit au ban de l’humanité. Faites comme moi : Restez à la maison et mangez de la laine.»

quelle lucidité, quel talent,

causons, plutôt,

à vous,

véronique