FINNEGANS WAKE – CHAP. 1
D’erre rive en rêvière
17 janvier > 19 février 2012
du mardi au samedi à 20h30, dimanche à 16h
d’après Finnegans Wake de James Joyce
traduction Philippe Lavergne (Ed. gallimard 1982)
mise en scène et lumière Antoine Caubet (Théâtre Cazaril, cie associée au Théâtre de l’Aquarium),
son Valérie Bajcsa, film Hervé Bellamy, accessoires Cécile Cholet, régie lumière Pascal Joris, régie plateau Yunick Vaimatapako
avec Sharif Andoura
Livre hors piste, Finnegans Wake (publié en 1939) bouleversa la littérature contemporaine. Chacun des dix-sept chapitres est une variation du premier – qui fera à lui seul la matière du spectacle, et qu’on peut résumer ainsi : Finnegan, artisan couvreur, en prise avec l’alcool, sa libido et ses déboires conjugaux, glisse soudain de l’échelle et se casse la bobinette ! Réunis autour de sa dépouille, famille et amis ingurgitent des litres de Guinness et de whisky, et chantent la légende du héros du jour. Et bientôt c’est toute l’Irlande et toute l’histoire de l’humanité, depuis Adam jusqu’au jugement dernier, qui s’invitent au chevet de Finnegan… lequel s’envole dans les airs et va planer au-dessus de Dublin !…
Partant de ce petit conte, où le loufoque flirte avec le dérisoire, Joyce se fait donc griot de l’épopée du genre humain, brassant les civilisations, les cultures et les mythes. Mais Finnegans Wake est aussi un voyage à travers la langue, les langues : Joyce invente ici une écriture totalement inouïe, bricole comme un gosse des « mots-monstres » à base d’anglais, de gaëlique, de français, d’allemand, latin, grec et j’en passe, y glisse des onomatopées, des bruits de la nature et tutti quanti ! D’où une écriture abracadabrante et désarçonnante à première vue, qui devient un régal dès qu’on la met en bouche : alors seulement en explose la jubilation profonde et l’invention intarissable, qui ont tant marqué des auteurs aussi divers que Beckett et Novarina, Kerouac et Queneau. Incarnée le temps d’une représentation, elle surgit devant nous comme un langage inédit, étranger et pourtant évident, pour se raconter une histoire commune : la nôtre.
production Théâtre Cazaril (compagnie associée à l‘Aquarium), Théâtre de l’Aquarium, L’apostrophe, scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise, Arcadi
To: escapadesculturelles@yahoogroupes.fr
From: mariana
Date: Sun, 22 Jan 2012 02:03:06 +0100
Catherine, chère amie, la soirée a été magnifique, mais non pas à cause des « Biscuits », ni de belles robes, ni des chapeaux, ni à cause des lumières et tout ceux que tu supposes avec tant d’invidia, mais la beauté est venue du jeu de cet acteur formidable qui seul en scène, ou presque, à su donner voix et une présence extraordinaire à Joyce ! Une très, très belle performance scénique, un jeu de la lettre et de la sonorité de tant des langues mélangées parfois inaccessibles, incompressibles, je dirais même la plupart de temps infranchissables, mais qui a su nous transporter avec lui dans la scène d’une mélodie joycienne, un monde si étrangement beau et poétique, plein des rebondissement hauts comme des cascades et fragiles comme le vent qui souffle apportant les mots loin loin faire leur balade dans nos corps et nous envelopper de leur mystérieuse musique toujours inachevée et brutalement si belle. Je mets peu des points et des arrêts pour jouer volontairement avec le style joycien si inimitable avec des mots qui glissent dans une rivière qui rejoins la mer sans point d’amarre, sans point de chute juste des mots mélangées dans un mixeur tournitouyant magnifique !
« Ce n’est pas écrit du tout. Ce n’est même pas fait pour être lu. C’est fait pour être regardé et entendu »disait Joyce à propos de FW
Hello dans le noir,