Le cauchemar voie royale de l’inconscient contemporain?

J’ai vu Cosmopolis hier soir, en vo.

Quel film étrange, dérangeant, angoissant! C’est un film résolument politique, sur la fin par l’absurde du monde capitaliste, système qui s’auto-détruit, et qui m’a renvoyée à Metropolis de Fritz Lang, à Pink floyd, Money et Shine on you crazy diamond. La référence au cauchemar – voie royale vers l’inconscient contemporain? – est signalée par un détail furtif qui a attiré mon attention : l’affiche de Jung dans A dangerous Method, placardée au beau milieu d’une rue de New-York dévastée par les soulèvements populaires…

Ça chute de tous les côtés à l’ombre des tours mortes, sans faire semblant… Difficile de s’en remettre en si peu de temps, ça bouscule trop! Le jeune public venu pour l’acteur ( halluciné ?) était très décontenancé.

Et ce commentaire de Dominique ce matin sur la fonction du rire est venu éclairer de mots de Lacan les rires (défensifs?) de la salle qui m’ont surprise lors de la scène finale, scène qui me semble être tout sauf drôle! 

Je prends un peu de temps pour vous en dire plus.

En attendant, je ne résiste pas à vous adresser cette photo anecdote prise en rentrant chez Auguste juste après la fin du film, Boulevard Grenelle, comme un dernier clin d’oeil de Cronenberg…

À bien vite,
Géraldine. 

 

on a vu, on a aimé (holy motors)

guy et moi, on a vu, on a aimé : holy motors, de leos carax

Leos Carax
« Plus précisément, pourquoi cette impuissance à tourner ?*

Longtemps, j’ai été incapable d’imaginer un projet en me fixant à l’avance des règles (« pas trop cher », « pas trop compliqué », etc.). Ce qui rendait tout impossible, à une époque où je n’avais presque plus d’alliés (morts ou fâchés) et où les douaniers du milieu, toujours plus nombreux, me barraient le passage. Ma participation au film
Tokyo ! m’a libéré. Il s’agissait d’une commande, quarante minutes dans un film à trois cinéastes, loin de France. Il m’a fallu l’imaginer et le tourner très vite. J’ai compris que j’en étais capable, que cette vitesse de trait ouvrait même mon cinéma vers d’autres dimensions. Mais aussi que cela avait un prix : l’abandon de la pellicule pour le numérique. Or ma passion du cinéma était – est toujours – terriblement liée au défilement de la pellicule, au moteur dans la caméra. D’où la bizarrerie quant à Holy Motors : c’est une célébration des moteurs et de l’action, tournée sans ­caméra (les caméras numériques sont des ordinateurs, pas des caméras).
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