Ex vivo / In vitro, après-coup, Ô solitude (4,5)

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Re: Ex vivo / In vitro, après-coup, Ô solitude

Le 11 déc. 2011 à 20:26, Alain Gentes  a écrit :

Chère Géraldine,

Solitude, Existence d’avant l’Essence, Infini, peut-être Jouissance féminine,
autant de signifiants pour dire ce qui se vit, ce qui se jouit, avant le sujet du signifiant.

Pourtant, à lire Litturaterre, j’ai le sentiment que Lacan fait surgir la lettre après le signifiant.
Avec le YADL’UN, comme origine, comme zéro, l’infini se limite, pour chacun!

Quelle phrase de Michaux!!! En connais-tu la référence?

Bises

Alain Envoyé de mon iPhone

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#5

Sujet: Re: [escapadesculturelles] Ex-vivo, In-vitro, Michaux, Freud, ô solitude…
Date : Mon, 12 Dec 2011 01:17:18 +0100
De : Caudron Géraldine
Pour : escapadesculturelles@yahoogroupes.fr

Chère Véronique, chère Catherine, Cher Alain, chers amis,

Alain, à propos de Henri Michaux, cité par Catherine Millot, j’ai trouvé ceci :

« L’homme est un enfant qui a mis une vie à se restreindre, à se limiter, à se voir limiter, à s’accepter limité.  Adulte, il y est parvenu, presque parvenu. L’infini, à tout homme, quoi qu’il veuille ou fasse, l’Infini ça lui dit quelque chose, quelque chose de fondamental. Ça lui rappelle quelque chose. Il en vient. » « Les Grandes épreuves de l’esprit – Et les innombrables petites »  (1966)

http://passionpoesie.over-blog.com/80-categorie-566088.html

(Henri Michaux, dont nous avons vu récemment l’émouvant portrait photographique par Claude Cahun, a également écrit un recueil de textes qui s’appelle « la nuit remue », je vais aller y voir! )

Le lien avec Ex-vivo, In vitro, me demande Véronique?

Il y a ce qu’Alain a très joliment repris de « ne pas naître…  » et toutes les questions sur le vertige de l’origine, le mystère de la vie humaine, avec la particularité de comment fait-on les bébés aujourd’hui,  qui traversent la pièce, et qui faisaient écho pour moi aux questions des AE.

(Avis: nous cherchons à nous procurer le texte de la pièce, il est vraiment riche en références…)

Associations libres et recherches improvisées de lectures…

p. 151 de Ô Solitude, Catherine Millot toujours, citant Freud :

« Pour lui, dont le pessimisme s’accompagnait toujours de compassion, le désir premier et dernier, le désir fondamental, le désir le plus puissant est celui de n’être pas né, et, à défaut, de retourner d’où l’on vient, dans la chaleur et l’obscurité, recroquevillé en un étroit paquet. Même les adultes, disait-il, ne sont jamais entièrement venus au monde: Pour un tiers, nous ne sommes tout bonnement pas encore nés. »

Oui, merci  Catherine de  resserrer la problématique de la pièce  en la situant en rapport avec nos sujets du moment, et ce que tu précises des mutations dans l’ordre symbolique au XXIème s.:  Quel que soit le mode de conception, nous restons des êtres parlants, il y a le langage, le désir énigmatique de l’Autre, la marque du signifiant sur le corps, la chair signifiante… ce qui fait l’insondable ou « l’indécidable » décision de l’être? …

Promis, je démêle un peu les fils Véronique et je préciserai davantage ma pensée..avec vos commentaires.

Belle nuit.

A bientôt.

Géraldine.

Envoyé de mon iPad

Ô solitude, tu te souviens Géraldine?

Dans le film de Benoît Jacquot Villa Amalia, d’après le livre de Pascal Quignard, on peut entendre « Ô solitude, poème écrit par Katherine Philips au dix-septième siècle, mis en musique par Henry Purcell et chanté par Alfred Deller. »

Cf. l’article de Marie-Claude Chauviré, Lettre mensuelle n° 306, p. 7.

Dominique.

O Solitude
O solitude, my sweetest choice!
Places devoted to the night,
Remote from tumult and from noise,
How ye my restless thoughts delight!
O solitude, my sweetest choice!
O heav’ns! what content is mine
To see these trees, which have appear’d
From the nativity of time,
And which all ages have rever’d,
To look today as fresh and green
As when their beauties first were seen.
O, how agreeable a sight
These hanging mountains do appear,
Which th’ unhappy would invite
To finish all their sorrows here,
When their hard fate makes them endure
Such woes as only death can cure.
O, how I solitude adore!
That element of noblest wit,
Where I have learnt Apollo’s lore,
Without the pains to study it.
For thy sake I in love am grown
With what thy fancy does pursue;
But when I think upon my own,
I hate it for that reason too,
Because it needs must hinder me
From seeing and from serving thee.
O solitude, O how I solitude adore!

Katherine Fowler Philips (née le 1er janvier 1631, décédée le 22 juin 1664), dite l’incomparable Orinde (« the matchless Orinda ») est une poétesse anglo-galloise, connue notamment en raison de la reprise de son poème « O solitude » par Henry Purcell