préliminaires. je ne sais faire que ça : chercher, en pensée, comment je l’écrirais, ce qui a lieu, et ça, jusqu’à ce que, comme on dit, les caresses se fassent plus précises. alors. alors. ce vide-à -dire qui s’ouvre, abrupt. ce trop brusque passage de la pensée possible à l’impossible pensée. l’impossible transition (dont je retiens le cri).
(plutôt qu’écrire, plutôt que de chercher à écrire, en pensée, je pourrais chercher à dire, ce qui me paraît d’autant plus impossible.)
il y a un rapprochement que je ne peux pas opérer, entre nous, une distance que je dois maintenir : la distance à moi. je nous maintiens à distance de moi. en observation de moi. et je t’observe, te débrouiller avec moi, moi qui entretiens l’illusion de disposer, in fine, de ce léger avantage sur toi que ce corps (quelle que soit la nature de la distance qui m’en sépare) n’en reste pas moins de moi. si léger, l’avantage – tandis que tu disposerais de celui de n’avoir pas, pour m’atteindre, à traverser mes pensées, elles qui seulement matérialisent la perte où je suis de moi, ce moment où ça ne pense plus, qui dès lors, d’ailleurs, ne s’opère pas, se dressant comme un mur entre moi et une distance abolie.
(nous avons de nouveaux préliminaires à inventer. nous aurions, à inventer, des préliminaires.)
PRÉLIMINAIRE (pré-li-mi-nê-r’), adj.
1° Qui précède l’objet principal, et qui sert à l’éclaircir.
2° S. m. Ce qui précède l’objet principal.
Commencement d’arrangement. Les préliminaires de la paix.
Le préliminaire de conciliation, l’essai de conciliation que la loi prescrit de faire devant le juge de paix avant de commencer un procès.
Familièrement. Préambule. Moi qu’on vient de chasser sans nul préliminaire, DORAT, Feinte par amour, III, 4.
ÉTYMOLOGIE :
Pré…, préfixe, et liminaire.