j’apprends un soir qu’à la question de la nature du rapport de l’homme à son corps, il aurait répondu : il l’adore. un autre soir, hier soir, pendant le film que je regarde seule, ça me vient, je me dis que mon corps aussi probablement, je dois attendre que tu l’adores.
Le parlêtre adore son corps parce qu’il croit qu’il l’a. *
aujourd’hui, je me demande si toi aussi, tu attendrais ça, que je l’adore ton corps. si tu es en manque de ça. et cette réciprocité me heurte. plutôt tu vois, je nous aurais vus, toi et moi, ensemble, adorant ce corps, en tiers, ce corps de moi, et cette adoration venant recouvrir ce qu’il est pour nous comme corps de femme, comme corps-dit-la-femme, parlerait de cette distance, séparation où nous serions maintenus, toi et moi, de lui. tu vois, je vois, je ne suis pas vraiment sûre non, de l’avoir ce corps, ce corps-là que j’adore comme dora adorait la femme de celui qu’elle gifle, dont j’oublie le nom, quand il lui fait l’aveu, de ne l’aimer pas tant que ça, sa femme, elle qui est sa madone à elle, dora. sa madone, madame K.
* Jacques Lacan, Séminaire XXIII, Le Sinthome, Le Seuil, Paris 2005, p. 66.