« D’où la phrase de Primo Lévi, qui éclaire après-coup le triomphe terminal chez lui de la culpabilité et de la mort : ‘ Chaque homme est le Caïn de son frère.’
Quand Lévi dit Caïn, il dit aussi Abel. C’est-à -dire qu’il évoque le face à face mortel des fils entre eux, la lutte sans fin du semblable contre le semblable. C’est la source narcissique de l’agressivité – et de la faute – telle qu’elle apparaît au tiers comme seule issue par le haut. Abel et Caïn, le meurtre sans fin du frère, c’est ce qu’Aragon appelait ‘ le sabre levé de toutes les guerres de cent ans ‘. De l’affrontement imaginaire, nous sauve le recours au père et à la loi : ‘ Chaque homme est le gardien de son frère. ‘
Mais il n’y a pas de père à Auschwitz ! »
Ethique et pulsion ou De la psychanalyse comme style de vie, Philippe De Georges, Editions Payot Lausanne, Psyché, p. 47.
voguer dites-vous – l’imaginaire
10 avril 2006 - 12:34 / disparates /