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1 faux-blog. (1) Р2 r̻ves : les analystes blancs, le bouillon de jules

Trop de rêves ces jours-ci, alors que vient mercredi peut-être de ma dernière séance, et cette nuit, quel cauchemar, au point que je ne sache si je peux le raconter ici.

L’événement lacan

Hier, une bizarrerie. J’arrive quelque part pour un événement autour de Lacan, grand événement. Salle. Attente. Spectateurs, attendent. Je suis dans le fond de la salle, du côté des grandes portes en bois, blanches à moulure dorées. Je remarque que les premiers rangs sont occupés par des chemises blanches. Certaines pas si blanches que d’autres, mais blanches quand même. Je trouve ça un peu ridicule, étrange, qu’ils soient tous comme ça en uniforme, les psychanalystes. Je pense que je distingue mon propre ex-analyste, chemise blanche. Et puis aussi, comment s’appelait-il, ah oui, JC, Jean Claude, chemise blanche.

Peu de monde. Trouve facilement à m’asseoir, mais décidément, il est trop tôt. Me relève, vais faire un tour. Le monde commence à affluer. On me pique ma place (!). Je me dis qu’il faut que je m’en retrouve une. J’en repère une entre deux gus, psychanalystes. J’hésite un peu, j’y vais. Celui à ma gauche tient un bébé dans les bras, très petit. 4 mois, me dit-il quand je l’interroge. Je lui dis « Ah ! 4 mois, c’est drôle, à ce moment-là, le temps paraît infini, on ne sait pas du tout ce qu’il y a devant, dans quoi on est ». Je dis ça en pensant à Jules, aux sentiments que j’éprouvais quand il est arrivé, au début, y a pas si longtemps et dont je me rends compte que je n’arrive plus à dire grand chose. C’était relativement dur, par certains côtés, et oui, j’aurais bien aimé qu’on me dise combien de temps ça allait durer, comme ça. Ces trucs si compliqués avec le sein à donner – le lait qui venait, se tarissait – , plus tard tout le travail avec les biberons. La proximité constante dans laquelle il fallait rester avec lui, qui ne dormait jamais le jour, dont le trop petit poids alarmait les soignants. Vraiment, à ce moment-là, on ne sait pas dans quoi on est. M’aurait-on dit, ça va se clarifier à partir du neuvième, dixième mois, j’en aurais été rassurée. Lui, le psychanalyste, me répond de façon très antipathique. Genre « Ah oui. » Genre, je n’en ai rien à foutre. Ca m’est insupportable, je me lève, m’en vais. Ça n’a toujours pas commencé. Découvre ce qui retarde. Dans la salle, sur la droite, espace s’agrandit, devient énorme, quelque chose n’a pas été démonté, je crois. C’est la foire, en fait, on est dans quelque chose de l’ordre de la foire commerciale.

Au réveil, je me dis qu’est-ce que c’est que ce rêve. Je pense que je dois le noter, l’analyser. Puisqu’il a été question, lors de mon dernier rendez-vous que le prochain pourrait être le dernier. Je me dis, alors c’est comme ça que je les vois/voyais les psychanalystes. C’est l’uniforme surtout, les chemises blanches, l’identification, à Lacan, qui me frappe. Ou est-ce que j’en suis par rapport à ça ? Et puis, la foire, le commerce, ça m’est très étranger, me semble-t-il, cette éventuelle façon de voir le monde analytique, le monde des écoles analytiques.

Jules ébouillanté

Voilà, entre-temps j’ai oublié le cauchemar de cette nuit. Je crois que Jules était plongé, vivant, dans une casserole d’un liquide bouillant. Comme c’était trop atroce, « Ã§a » essayait de faire croire qu’il ne s’agissait pas de Jules, mais d’un légume. Or, le légume criait (un fagot d’haricots?) Je disais, mais il crie. Oui, oui, il crie, me répondait son père. Ses peaux tombaient, des feuilles se détachaient, s’envolaient. J’étais là avec son père, et c’était nous qui le faisions. Et c’était trop tard, pour revenir en arrière.

7 mai 2006 - 8:17 / rêves /