bon, je n’ai pas encore trouvé sur internet d’image de l’agrafe par le sinthome
mais:
et de marie-hélène roch, encore :
Du fait même qu’il m’en propose le plastron, parmi les autres, au cours de sa dérive, et que je m’en saisisse rapidement, le lui désignant comme un enjeu, il va se dire et se faire *maverick*. Ce mot anglais désigne, au sens propre, un animal non marqué au fer, c’est-a-dire détaché du troupeau, comme pourrait l’être un veau ou un cheval ; au sens figuré, il signifie anticonformiste. Maverick, c’est l’homme libre. Ce plastron est un peu plus souple que les autres, et présente l’avantage (je l’apprendrai dans le recueil de ses effets) de rassembler une série métonymique et de nommer sa jouissance avec un mot de la langue anglaise (langue de la branche paternelle de sa famille). Il marque sa position de sujet libre. Il va même s’en tatouer. Une façon, dira-t-il, de tatouer la mort et de trouver le mors, le frein dans la langue. Il s’en fait un blason sur une chevalière qu’il porte au doigt, de sorte que lorsqu’il la tourne d’un certain côté, c’est le signe pour les jeunes femmes qu’il est à prendre (il est ainsi chevalier de la dame) ; retournée de l’autre côté, principe de mesure, cela signifie qu’il est déjà pris. Ce blason dont il invente lui-même le dessin, fait contrepoids entre un père déclassé et une famille maternelle d’origine noble. C’est un S1 qui agrafe réel et symbolique, liant l’imaginaire. C’est un capiton dans le texte de lalangue. Il va se dire, se faire maverick, et il ne sera plus fou.
A partir de ce nom qui fixe sa jouissance et sa position de sujet libre, il va pouvoir rassembler les faits de son histoire, sa dispersion ; ce nouveau nom va borner l’instabilité du signifiant. Il va se maintenir dans un lien social, non plus en chassant les reflets, mais en devenant surveillant dans un lycée privé. Ce nouveau nom a l’avantage de l’inclure tout en le laissant libre puisque c’est son choix insondable. Il lui permet de désamorcer la pulsion de mort, la jouissance qui insiste jusque dans son patronyme (il est compose de deux syllabes paradoxales, l’une évoquant la mort, l’autre (anglaise), la fuite, la liberté) qui restera toujours son nom social, mais débarrassé du réel de l’impératif. Avec maverick, il trouve le jeu de pouvoir continuer à être cheval sans identification rigide, sans licou puisque c’est le sujet libre, mais il n’est plus sans mors, sans principe d’arrêt. D’un sans marque, il a fait sa marque. C’est pourquoi je dis que maverick est une invention, un pur produit de l’analyse qui l’a amène à se passer du lien a l’analyste, au bout de sept ans d’efforts.
maintenant, chercher l’image.