voilà . aujourd’hui, je n’en fais qu’à ma tête, je travaille gratuitement. il n’est pas né, celui qui m’en empêchera.
mal aux transitions (1)
préliminaires. je ne sais faire que ça : chercher, en pensée, comment je l’écrirais, ce qui a lieu, et ça, jusqu’à ce que, comme on dit, les caresses se fassent plus précises. alors. alors. ce vide-à -dire qui s’ouvre, abrupt. ce trop brusque passage de la pensée possible à l’impossible pensée. l’impossible transition (dont je retiens le cri).
(plutôt qu’écrire, plutôt que de chercher à écrire, en pensée, je pourrais chercher à dire, ce qui me paraît d’autant plus impossible.)
il y a un rapprochement que je ne peux pas opérer, entre nous, une distance que je dois maintenir : la distance à moi. je nous maintiens à distance de moi. en observation de moi. et je t’observe, te débrouiller avec moi, moi qui entretiens l’illusion de disposer, in fine, de ce léger avantage sur toi que ce corps (quelle que soit la nature de la distance qui m’en sépare) n’en reste pas moins de moi. si léger, l’avantage – tandis que tu disposerais de celui de n’avoir pas, pour m’atteindre, à traverser mes pensées, elles qui seulement matérialisent la perte où je suis de moi, ce moment où ça ne pense plus, qui dès lors, d’ailleurs, ne s’opère pas, se dressant comme un mur entre moi et une distance abolie.
(nous avons de nouveaux préliminaires à inventer. nous aurions, à inventer, des préliminaires.)
PRÉLIMINAIRE (pré-li-mi-nê-r’), adj.
1° Qui précède l’objet principal, et qui sert à l’éclaircir.
2° S. m. Ce qui précède l’objet principal.
Commencement d’arrangement. Les préliminaires de la paix.
Le préliminaire de conciliation, l’essai de conciliation que la loi prescrit de faire devant le juge de paix avant de commencer un procès.
Familièrement. Préambule. Moi qu’on vient de chasser sans nul préliminaire, DORAT, Feinte par amour, III, 4.
ÉTYMOLOGIE :
Pré…, préfixe, et liminaire.
10 janvier 2006 - 18:11 / préliminaires, to be or /
adore et adore
j’apprends un soir qu’à la question de la nature du rapport de l’homme à son corps, il aurait répondu : il l’adore. un autre soir, hier soir, pendant le film que je regarde seule, ça me vient, je me dis que mon corps aussi probablement, je dois attendre que tu l’adores.
Le parlêtre adore son corps parce qu’il croit qu’il l’a. *
aujourd’hui, je me demande si toi aussi, tu attendrais ça, que je l’adore ton corps. si tu es en manque de ça. et cette réciprocité me heurte. plutôt tu vois, je nous aurais vus, toi et moi, ensemble, adorant ce corps, en tiers, ce corps de moi, et cette adoration venant recouvrir ce qu’il est pour nous comme corps de femme, comme corps-dit-la-femme, parlerait de cette distance, séparation où nous serions maintenus, toi et moi, de lui. tu vois, je vois, je ne suis pas vraiment sûre non, de l’avoir ce corps, ce corps-là que j’adore comme dora adorait la femme de celui qu’elle gifle, dont j’oublie le nom, quand il lui fait l’aveu, de ne l’aimer pas tant que ça, sa femme, elle qui est sa madone à elle, dora. sa madone, madame K.
* Jacques Lacan, Séminaire XXIII, Le Sinthome, Le Seuil, Paris 2005, p. 66.
16 janvier 2006 - 14:16 / préliminaires, to be or /
ou être ou avoir (m’étonne)
Note au passage :
Donc, Le parlêtre adore son corps parce qu’il croit qu’il l’a. Après, ça continue : En réalité, il ne l’a pas mais son corps est sa seule consistance. Je m’étonne, est-ce qu’il n’a pas parlé, ailleurs, de lom cahun un corps et nan-na Kun? Est-ce qu’il n’a pas souvent insisté là -dessus, sur cette idée que l’homme n’est pas son corps et ne fait que l’avoir?
LOM de base, c’est celui cahun un corps et nan-na Kun. Faut le dire comme ça : il ahun… et non : il estun (cor/niché). Lacan nous ramène, âne égaré, à notre troupeau; car avoir un corps, c’est bien sûr parler
avec son corps, ahun, quand il parle avec son être, il bafouille car l’être est plein de sens alors que le sens, il faut le savoir, n’est pas a priori. Il faut admettre cette formule : LOM a, au principe.
17 janvier 2006 - 12:25 / copie/colle, to be or /
mal aux transitions (2)
en observation d’elle.
elle la donne à qui la prend (duras m., je ne sais plus où).
il y a un rapprochement que je ne peux pas opérer, entre nous, une distance que je dois maintenir. c’est la distance à elle. je nous maintiens à distance d’elle. en observation d’elle. et je t’observe, te débrouiller avec elle, moi qui n’ait plus le moindre avantage sur toi. tandis que tu conserves celui de n’avoir pas, pour m’atteindre, à traverser mes pensées, elles qui sont seulement le faux mur de moi à elle.
ah bêtises, que tout cela, faux mur ça c’est sûr, mais cet elle, encore, ça ne veut rien dire.
ce faux mur, aussi, de mes souvenirs, ceux qui me viennent quand. pourquoi est-ce que j’y tiens tant, que je les évoque, ainsi. toutes sortes de souvenirs, dont certains pires. qui me reviennent quand. ça a été quoi, mon adolescence. pourquoi est-ce que j’en reste, à cette marque? non, mes premiers pas dans la sexualité non pas été spécialement drôles, mais franchement, je n’en suis plus là . alors quoi? et celui d’hier, de souvenir, n’était pas spécialement triste, étrange, peut-être, insistant probablement, mais qu’est-ce qui y insiste, pourquoi, ça veut continuer à revenir (sur la scène). peut-être seulement, justement, parce que ça fait histoire, ça fait scène, scène pour ce qui aujourd’hui souffrirait d’en manquer. conjectures, conjectures, conjectures. en finir. en finir. en finir. (il y a 15 jours, j’ai repris une analyse.)
17 janvier 2006 - 14:34 / préliminaires /
mal aux transitions (3)
Lisons, encore une fois, la définition du symptôme : « Laissons
le symptôme à ce qu’il est : un événement
de corps, lié à ce que : l’on l’a, l’on l’a de l’air, l’on
l’aire, de l’on l’a. Ça se chante à l’occasion, Joyce
(de s’accomplir comme Symptôme, de le faire sien) ne s’en est pas
privé. »
(…)
Le symptôme femme par contraste, c’est d’être symptôme
d’un autre corps. S’accomplir, se faire, au féminin définissent
la fonction de partenaire-symptôme. Il ne suffit pas d’avoir un
corps, de croire qu’on en dispose et par la grâce de cette disposition
l’offrir à un autre; dans cet accomplissement, il s’agit d’être.
Etre femme, à l’occasion, ça peut arriver. C’est
par ce tour de s’accomplir comme symptôme et de s’offrir
que Lacan peut dire de Joyce qu’il se tient pour femme à l’occasion,
tout en sachant bien qu’il ne choisit pas la voie du « pousse Ã
la femme » comme « Le président Schreber », il n’est
pas femme de Dieu. Il choisit « le dire à la pointe de l’inintelligible ».
La morale de l’histoire, de Joyce avec Lacan, c’est de savoir le poids
du corps propre, une jouissance de la langue à exclure le sens.
17 janvier 2006 - 17:36 / copie/colle, préliminaires /
ou être ou avoir (V)
LOM, LOM de base, LOM cahun corps et nan-na Kun. Faut le dire comme ça : il ahun… et non: il estun… (cor/niché). C’est l’avoir et pas l’être qui le caractérise. Il y a de l’avoiement dans le qu’as-tu? dont il s’interroge fictivement d’avoir la réponse toujours. J’ai ça, c’est son seul être. Ce que fait le f…toir dit épistémique quand il se met à bousculer le monde, c’est de faire passer l’être avant l’avoir, alors que le vrai, c’est que LOM a, au principe. Pourquoi? Ca se sent, et une fois senti, ça se démontre.
(…)
L’S.K.beau c’est ce que conditionne chez l’homme le fait qu’il vit de l’être (=qu’il vide l’être) autant qu’il a – son corps: il ne l’a d’ailleurs qu’à partir de là . D’où mon expression de parlêtre qui se substituera à l’ICS de Freud (inconscient, qu’on lit ça) : pousse-toi de là que je m’y mette, donc.
(…)
Avoir, c’est pouvoir faire quelque chose avec.
Lacan, Jacques, Autres écrits, Joyce le Symptôme, pp. 565-566
AVOI (a-voi), s. m.
Terme de brasserie. Donner un avoi, faire couler d’une cuve dans une autre.
ÉTYMOLOGIE :
Peut-être de l’ancien verbe avoyer, mettre en voie.
17 janvier 2006 - 19:55 / copie/colle, to be or /
lespensées qui réveilleraient
Semaine dernière avais pensé que si pensées me réveillaient, c’est peut-être qu’elles le voulaient , que je me réveille. Quelques temps déjà que je les incrimine de mes réveils nocturnes – mes pensées ou ce désir de pensée – et que je me demande ce qu’elles viennent faire là , pourquoi elles veulent, persistent.
Et donc, m’étais dit que peut-être c’était simplement ça : elles le veulent, me réveiller, que je le fasse – me lève. (Me lève et travaille).
Je n’obéis pas. Sauf aujourd’hui, voilÃ
31 janvier 2006 - 7:33 / to be or /
désir de pensée (à n’importe quoi)
peut-être l’envie d’écrire me passe-t-elle de ce que le désir de pensée est plus grand.
si j’en crois ce qui me réveille la nuit, je ne fais pas vraiment la différence entre écrire et n’importe quoi d’autre. ce qui me réveille, je l’ai déjà dit, je l’ai déjà dit, c’est la pensée du travail, de penser au travail, n’importe lequel, et puis aussi, la colère, la rancoeur.
alors désir, désir. eh quoi ou. pulsion?
la pulsion ça serait quand n’importe quoi est concerné;
penser à n’importe quoi,
à n’importe quel travail – donc pas tout à fait n’importe quoi.
[ rejoindre le n’importe quoi de la pulsion, se mettre d’accord avec elle; ou croire, continuer de croire, parier en une éventuelle particularité du désir.]
31 janvier 2006 - 9:19 / le n'importe quoi /
désir pour réalité
la solitude d’une phrase, une fois le point posé.
31 janvier 2006 - 11:44 / to be or /
mot d’ordre : travail
le mot d’ordre, c’est « travaille ». n’importe quel travail. (elles m’en libéreraient, plutôt, de ce mot d’ordre, ces pensées qui si bien m’occupent mais m’y mettent rarement. m’y ramènent, au travail, et m’en empêchent.)
dira-t-on S1 = travail? dira-t-on S1, limite au n’importe quoi?
oui, nous dirons, S1, signifiant-premier, signifiant identificatore, signifiant de l’idéal, qui fait limite à la pulsion (entrave).
31 janvier 2006 - 12:12 / le n'importe quoi /
n’importe quel travail
n’importe quel travail parce que ce qui compte, c’est le travail. et ce qui compte aussi, c’est le n’importe quoi.
le n’importe quoi, c’est la signature de la pulsion. que le travail devienne n’importe lequel, trahit la présence de la pulsion. c’est elle qui est à l’oeuvre, au coeur de ce qui devient devoir de travail. (ce devoir de travail, on voudra y revenir, trouver son articulation au surmoi – et du surmoi à la pulsion). elle y est venue pour que le travail se fasse jouissance. l’alléger de son poids de désir. jouissance de désir à l’intérieur du désir même. rester sous l’ordre du S1, rester dans l’a-matière de la parole de la pensée.
or, à certains égards, je revendique ce n’importe quoi. d’où le saurais-je qu’écrire vaudrait mieux que de faire la vaisselle? qu’un travail aie plus ou moins de valeur qu’un autre? d’où je le sais, comment je le saurais, ça je ne peux m’empêcher de le remettre en question.
mes pensées, elles, le savent, qui m’orientent vers n’importe quel travail (m’obligent à y penser, me réveillent, et m’en empêchent).
(aveugle pulsion, elle sans queue ni tête.) (mes pensées elles, elles le savent, elles savent jouir. avec quoi il faut compter – qu’on ne saurait éliminer – qui jouent sur un autre terrain que celui de la valeur.)
il y a la mort. elle fait la différence. mais la vaisselle, c’est la vie. il y a la mort, il y a le posthume. bien sûr que non, je ne me réveille pas la nuit à cause des vaisselles que j’ai à faire, encore que. je peux, pourrais, me réveiller et enrager, je l’ai dit, le redis. elles sont deux choses à me réveiller : le travail et la rage. l’ennui, de ces vaisselles, de ces basses tâches, c’est qu’à les faire, m’y employer, je risque encore de jouer à l’esclave, la servante, celle due aux basses besognes – là où les autres, les autres eux sont appelés à et les hautes sphères. c’est pourquoi la tâche m’incombe de rendre à la vaisselle sa dignité, si tant est qu’elle en ait jamais eu, et la faire valoir. à quoi je m’attache mais c’est très difficile.
31 janvier 2006 - 12:38 / le n'importe quoi /
vaisselle suite
Lui rendre sa dignité, à la vaisselle.
Oui, et n’être plus seule à la faire.
Ca compte.
31 janvier 2006 - 12:44 / le n'importe quoi /
ou être ou (VI)
L’assiette pleine cache une assiette vide, comme l’être cache le néant.
R. Queneau
31 janvier 2006 - 15:42 / to be or /