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2.8.1. Sang N

C’est un rêve. “Je me promène
dans une maison, je parle avec quelqu’un. “On” m’injecte du sang N. On
me vide de mon sang et on me transfuse du sang N. Quand je suis pleine
de sang N, je suis toute de N, je vais sur la terrasse, c’est la nuit,
tout est N. Je suis aussi N que la nuit, puisque je suis aussi N que la
nuit, je passe la balustrade, je vais me coucher dans le N. Mais je
tombe. Je suis morte. Après ma mort, on découvre un scandale, un
scandale comme la découverte d’un charnier. Je vois, l’on découvre,
dessus les armoires dont je m’amusais à sauter quand j’étais petite,
des fagots, des liasses liées de chambre à air vides, mortes – ce sont
des restes de N.”

Pendant tout le rêve, je sais que le N est là pour
Noir. C’est du sang Noir qu’on m’injecte; et les fagots de chambres à
air, ce sont des restes de noirs, tués, génocidés.

Le sang noir opposé au sang blanc. Je le sais. Quelques
jours auparavant, cette conversation “Black and White” lui ai-je dit,
il a souri. Et la veille, la nuit, Blanchot, “L’ami qui ne
m’accompagnait pas”, endormie possédée par l’ami qui ne m’accompagnait
pas. La nuit a voulu l’N, le jour devait choisir le blanc.

Le sang noir opposé au semblant, je le sais. Il
s’emplit le corps du chiffre de la jouissance, je meurs, si je le
laisse, si je me laisse inonder, alors, je meurs, sang N dans le sang
N. Il faut choisir. Il faut accepter le sang blanc. Ne pas mourir N.

Je cherche une double lettre. Je ne sais plus très bien
pourquoi, comment, je me dis, il faut chercher la double lettre. A
cause du double L de mon nom. Ma mère disait ” Double L, E, R.” Double
L. Il faut chercher 2 N.

VIN-SANG. Les deux N enlevés fait VISAGE. Un seul N enlevé, fait VIS ANGE.

Ma mère et les anges. Ma mère et son ange.

Vincent, visage. La lettre à lui enlever pour qu’il fasse
visage. La lettre en trop. La lettre manquante. La lettre ajoutée. N.
Noir. N, la lettre du visage impossible.

Vin-sang visage impossible.
Métaphore, métonymies.

Parfois de la chance.