20 septembre 2005

( en forme de souvenir )

c’est drôle, que nous soyons passés si vite d’une époque où nous voulions apprendre à  nous passer du projet, où nous nous initiions à  l’immédiateté, à  l’ici et maintenant tout de suite pas tout à  l’heure (je me souviens de mes lectures, je n’oublierai jamais cette découverte, de cioran et de bataille – je déménageais, en bus, les livres, de poche, dans mes poches, je quittais le domicile de mes parents, c’était l’été, j’avais 19 ans. je devenais seule). ce qu’ils ouvraient pour moi. ce qu’ils ouvraient et que pourtant tout de suite immédiatement je vivais j’ai vécu, sans que je me le formule évidemment, comme une nouvelle forme d’aliénation, d’obligation, non dénuée d’angoisse, non non ressentie avec un sentiment d’impuissance. mise à  pied de jouir. la vérité de ce que je découvrais alors, je la ressens encore. encore, tandis que je me bats pour retrouver le désir, le délai le retard – le rendez-vous -, sortir de la présence, de cette présence fantomatique. tout a été très vite. incroyablement vite. et je suis nettement moins seule.
instantaneisme
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