novembre 2nd, 2005

doute matinal (léger)

tu mets ta main sur mon sexe, sous la culotte. ça me fait quelque chose (que je devrais vouloir).
ce que ça me fait
Il saute aux yeux que cette Versagung intraduisible n’est possible que dans le registre du sagen, en tant que le sagen n’est pas simplement l’opération de la communication, mais le dit, l’émergence comme telle du signifiant en tant qu’il permet au sujet de se refuser.
Ce refus originel, primordial, ce pouvoir de refus dans ce qu’il a de préjudiciel par rapport à  toute notre expérience, eh bien, il n’est pas possible d’en sortir.
Lacan, J., Le Séminaire, Livre VIII, Le transfert, p. 378.
MON AMOUR
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novembre 2nd, 2005

gentiment triste

gentiment triste de ne pas trouver comment dire. rêvé cette nuit que n’avais pas droit, n’y avais pas droit à  dire car je ne suis pas diplômée. mon étonnement, ma stupéfaction. de cela pourtant dont il est question pour moi. trouver comment dire ce qu’il est à  ma portée de dire. depuis mon inintelligence même, mon ignorance, dire depuis ce qui me retient de savoir à  la façon universitaire, la culture que je n’ai pas, ma géographie et mon histoire que je n’arrive pas à  retenir, malgré mes efforts nombreux. me suis endormie cette nuit pensant que si ma mère, elle nous angoissait tant, c’est qu’elle est une femme, elle aura beau eu, recouvrir ce trou, de son silence, de sa bonté, du don d’elle-même, rien n’y fait. chez nous, ça a été ça, les hommes parlaient. inventer une autre parole. ne pas faire à  l’instar. l’horror feminae. et aujourd’hui c’est nous, qui cherchons à  la cantonner à  sa bonté à  sa stupidité. l’effroi que serait le nôtre qui est le nôtre si elle venait à  sortir de son carcan. dont d’ailleurs elle est sortie. mais nous maintenons une camisole qui n’est qu’imaginaire. garde-fou.

de la difficulté-même, me réjouir.

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novembre 3rd, 2005

olala, d’histoire et d’autres calembredaines

du travail encore trop. la nuit trouée par l’idée que je dois fermer ici, faute de temps.

mon histoire? je la connais, à  un siècle ou deux près. je retiens plein de choses, pas les chiffres. idem pour les noms de pays. ça tient à  ma structure, l’hystérie. enfin, c’est ce que je crois. ai longtemps cru. reste proche de l’atemporel, de l’atopique. entendais à  la radio hier deleuze, encore, dans son abécédaire, parlant de ce que ce serait pour lui, être de gauche : penser le monde, pouvoir penser au-delà  de son quartier.* lui, n’avait pas pensé à  moi. le monde, j’y pense, je le conçois, mais à  moins d’un grand effort, il est ici et maintenant et de toujours et de partout. c’est ce qui m’a poussé à  dire que l’histoire, c’était la castration. la hache de l’histoire vient ordonner. je n’arrête pas de la retourner sur moi et puis aussi aux alentours, rien n’y fait : les morceaux se recollent par miracle, le chaos redevient magnifique. l’inconscient non plus ne connaît pas le temps. c’est ce que j’appelle être hystérique : d’une part maintenir le savoir, 1 certain savoir, auquel il est nécessaire de croire, dans l’Autre, de préférence masculin et assez souvent mort ( S barré –> S1, Sbarré dans le désir de S1, S1 dans l’Autre). d’autre part, vouloir promouvoir seulement ce qui à  la hache échappe (S barré sur petit a, petit a le secret, la vérité). le silence n’y suffit pas.

je me réfère ici à  ce que Lacan donne comme le discours de l’hystérique :

 Sbarré  S1
a // S2

S2 : le savoir, à  la place de la perte, mais aussi de la jouissance.

* je cite de mémoire et m’en excuse… on trouvera ici le texte exact : :// G comme Gauche – L’Abécédaire de Gilles Deleuze, 1988

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novembre 4th, 2005

vouloir ce qui est proche, vouloir ce qui vous arrive

comme s’il le fallait, à  tout prix, tous les jours
publier
qq chose ici
qui aurait
aurait-il
un quelconque sens

« La joie est l’affect spinoziste du rapport au réel, l’affect auquel on peut atteindre lorsqu’on ne croit plus aux caprices du sort, mais lorsqu’on s’égale à lui, que l’on s’accorde avec lui, sur un mode qui est proche de l’éternel retour de Nietzsche : vouloir ce qui est proche, vouloir ce qui vous arrive, même qui vous arrive à l’improviste, et vous fait mal. Sauf que, pour Spinoza, il n’y a pas le sort, ni l’imprévu : le réel obéit à la même nécessité que la démonstration géométrique. »
Jacques-Alain Miller, « Les us du laps », 26 janvier 2000

maintenant
j’irais
nourrir mon enfant (ce tout petit)

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novembre 4th, 2005

console

jules debout à  la fenêtre regarde dehors danse. parfois dans un sursaut
resserre les yeux. ma fatigue proche des pleurs je ferme les miens. danse. (l’air entre les doigts).
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novembre 6th, 2005

notre histoire

Point de vue

Freud, Heidegger, notre histoire, par Jean-Luc Nancy

LE MONDE | 03.11.05 | 12h57  •  Mis à jour le 03.11.05 | 12h57

Point de vue

Je lis le journal

TO BE OR | 04.11.05 | 12h57  •  Mis à jour le 06.11.05 | 13h09

 

Lorsque les houles médiatiques se calment, le temps vient de poser les
questions sérieuses. Heidegger et Freud : pourquoi l’un et l’autre
subissent-ils régulièrement le retour d’opérations de dénonciation et
de démolition
? Que les pensées de notre héritage soient soumises à
relecture, à discussion, à critique et à transformation, c’est la
moindre des choses. C’est la vie et le travail de l’esprit, c’est sa
praxis.

On peut supposer que JL Nancy se réfère, entre autres, au bouquin, torchon, récemment publié sur Freud, mais vaut-il la peine de le mentionner ici.

[Je ne connais pas Heidegger donc je n’en parlerai pas.]

 

Mais,
avec Heidegger et Freud, il s’agit d’autre chose, comme on le voit
bien. On ne les discute pas, on les voue aux gémonies. On veut nous
exorciser de leur présence pernicieuse. Le rectorat nazi de l’un et
l’extraterritorialité de l’autre
(ni proprement médecin, ni
psychologue, ni philosophe) sont des motifs très propres aux exécutions
sommaires. D’un côté l’infamie politique, de l’autre l’irrespect du
protocole positiviste
suffisent à mettre en place un a priori de
discrédit. A l’abri de ce discrédit, et sans plus d’examen ni de
réflexion, on s’acharne sur eux.

"on les voue aux gémonies", "on s’acharne sur eux", oui, pas seulement sur Freud, sur Lacan aussi, et la sur psychanalyse dans son ensemble.

 

 

Qu’y a-t-il donc de commun entre
Heidegger et Freud
qui pourrait expliquer l’analogie de ces
acharnements compulsifs ? Les deux cas sont entièrement différents,
cela va de soi. Ils sont même aux antipodes l’un de l’autre si l’on
s’en tient au plus visible, au plus manifeste de leurs figures
respectives, tant politiques qu’intellectuelles. Il n’en existe pas
moins entre eux un point de contact, sinon de convergence.

Ce
point consiste dans une perception qu’on ne peut dire commune, mais concomitante de l’interruption des visions ou des significations du
monde
.
La question dite "de l’être" d’un côté, celle nommée de
"l’inconscient"
de l’autre ont une espèce d’asymptote commune : le
"sens" n’est plus disponible, ni donné, ni constructible ou projetable,
ni par déchiffrement ni par encodage du monde, ni par lutte ni par
partage. Le "sens"– de l’homme, de l’histoire, de la culture –
n’est plus en acte ni en puissance.
Lorsque cette perception s’est
imposée à Freud comme à Heidegger, une continuité s’est interrompue.
Notre tradition a vu s’ouvrir ­ ou a ouvert elle-même ­ un fossé entre
elle et son passé, même le plus récent, tout autant qu’entre elle et
son avenir. Autour de la première guerre mondiale, et à travers, s’est
jouée une déposition générale des représentations et des
significations.
S’est alors ouvert un suspens de sens ou de monde tel
que l’histoire occidentale n’en avait pas connu – depuis la fin de
Rome – ou bien depuis la veille du premier monde grec.

Ca, c’est la partie qui éveille mon intérêt. Ce dont Lacan parle en termes de "disparition, dissolution du Nom-du-Père". Ce qu’il m’a semblé rencontrer, entre autres, quand j’ai commencé d’écrire ici. Ce pourquoi j’en appelais à la coupure, la coupure alors comme Nom-du-Père, coupure,  interruption dans le flot des significations, le flot, le flux, le flou métonymique ai-je pu dire des significations, l’une ne venant plus que s’ajouter à l’autre, s’enfiler derrière l’autre, dans la présence toujours, est-ce que vous le sentez que je vous parle des blogs, de cette façon dont tous les jours on vient ajouter une petite pierre, et que malgré ces ajouts quotidiens, quelque chose de l’ordre de "l’étincelle du sens" n’apparaît pas. Dans la mesure où, comme le montre Lacan dans le Séminaire V, il n’y a que la métaphore qui opère ce qu’il appelle le "pas-de-sens", qui fasse le saut du sens, soit à l’origine d’un sens nouveau, qui fût à proprement parler créative.

Déjà, qu’il choisisse de parler de "pas-de-sens" pour dire le sens justement, on a le sentiment de rejoindre ce dont nous parle Jean-Luc Nacncy ici, quelque chose qu’il m’est difficile de concevoir. Je le sens bien, que je m’essouffle à courir après le sens. Ce sens qu’il n’y aurait pas qu’il n’y aurait plus. Après lequel il n’y aurait plus de sens de courir? (Ce sens qui ne prend son sens que du non-sens même, mais c’est insupportable ce genre de phrase, à force. Ce non-sens auquel on voudrait échapper à tout prix.).

 

Si donc dans un premier temps Lacan aura délinéé la fonction du Nom-du-Père, il sera ensuite revenu sur elle pour promouvoir sa seule fonction d’usage : le Nom-du-Père  : s’en passer, s’en servir. Il fait retour sur le sens également, en dénonce la vacuité la vanité la "jouï-sens". La chose se ramenant finalement à ça: rien n’échappe à la jouissance, rien qu’elle ne récupère. Et l’avancée de Miller, Jacques-Alain, selon moi, ça sera: si l’on n’y échappe pas, à cette jouissance, comment faire pour en pâtir moins, voire n’en pâtir plus, voire en jouir plus, puisqu’aussi bien elle reste le plus réel. L’éthique selon Lacan : connais ton désir, passe alors à : et penche-toi sur tes "modes de jouissance" (auxquels de toute façon tu ne saurais déroger : apprivoise-les).

Donc, la métaphore, elle qui arrête le sens : s’en servir, à la condition de pouvoir s’en passer. S’en servir, l’utiliser, en connaisance de cause, c’est-à-dire, sachant sa valence de "comme si", de semblant. Sans y croire. Mais elle reste nécessaire si l’on veut faire le moindre "pas", le moindre retour en arrière, retour sur l’arrière, retour sur l’écoulement. Si l’on veut faire autre chose qu’avancer (je pense : avancer à l’aveugle, avancer sourd et muet, avancer, à l’instar de la pulsion, sans queue ni tête, dans la seule propulsion).

Nous
sommes toujours dans ce suspens. Pour le pire et pour le meilleur. Le
meilleur est que nous sommes avertis des impasses ou des mensonges du
"sens", de toute espèce d’accomplissement ou de promesse de sens. Le
pire est que notre monde devient capable de n’importe quoi dans la
mesure où il n’a rien d’autre pour se comprendre lui-même que l’équivalence générale – c’est-à-dire l’argent – combinée avec les
finalités autoreproductrices – c’est-à-dire la technique : en bref,
tout se vaut et rien ne mène à rien.

Cette question de l’équivalence générale, équivalence généralisée, tout vaut tout, rien ne vaut rien, depuis longtemps me rappelle le mathème, mais est-ce comme ça qu’on l’appelle, le mathème de l’obsessionnel, que je ne saurais pas écrire ici, quelque chose où les objets ne sont justement ramenés considérés que dans cette équivalence, l’un pouvant sans problème remplacer l’autre. Toujours dans le Séminaire V, Lacan développe l’idée, la montre sur le graphe, que l’obsessonniel, au fond, ce à quoi il n’a pas accès, ce qui le fait tourner en rond dans la partie inférieure du graphe, au niveau des besoins, ceux-là qui peuvent être satisfaits, ne supporte pas la confrontation à l’Autre barré, à grand S de grand A barré. C’est parce qu’il ne supporte pas que le sens soit troué, et c’est ce que notre époque non plus ne supporte, – où il s’avère que c’est justement le trou dans l’Autre qui fera la valeur, la valeur autre, non-équivalente, ce trou de pas de sens -, que l’obsessionnel s’en tient obstinément à des objets intechangeables entre eux, des objets, dont la valeur sera accordée par leur prix, ces fameuses marchandises.

A l’obsessionnel donc la pute, c’est bien connu. Et à l’horizon, intouchable intouchée irréelle la dame, la mère vierge, la toute puissante, à laquelle il ne manque rien. Je dis ici que l’époque s’obsessionnalise.

A quoi les machines également contribuent, qui nous mènent à penser le monde, – ces écrits qui ont lieu ici, dont on nous bassine les oreilles, dont on s’esbaudit -, en termes que par facilité je me contenterai de qualifier de binaires : les machines, je parle de l’ordinateur,   nous donne à nous penser comme elles : doués d’une mémoire où tout s’écrit en 0 et en 1. Où les choses se deletent les bins se trashent et les mots de passe des programmes se crackent. Ordonnancement à tout crin tout va, où moi aussi je trouve à m’appareiller.

Freud et Heidegger ont eu de
cette métamorphose une perception aiguë, bouleversée, sans concession.
Ils ont pensé le déplacement : pour l’un, du lieu et de l’enjeu du sens
("l’être") ; pour l’autre, de son émetteur récepteur ("l’inconscient"). Ni "l’être" ni "l’inconscient" ne sont de nouveaux objets dont
l’effectivité serait à vérifier. Ce sont des noms – provisoires, même
douteux
– qui auront été mis au travail pour nous faire penser la
mutation du monde.

   

Les limites et les fourvoiements de l’un et de
l’autre penseur – la tentation de la régénération pour l’un, celle de
la scientificité pour l’autre, et, pour les deux, celle d’une efficience– étaient inhérentes aux conditions que leur faisait leur
temps,
et que presque tous partageaient alors, y compris, bien entendu,
les "révolutionnaires". Depuis ce temps – bientôt un siècle – , leurs
pensées ont d’elles-mêmes engendré le travail de leur propre
dépassement, critique, déconstruction. Nous n’avons pas fini de
comprendre ni l’irruption de ces pensées ni leurs insuffisances et
leurs risques, car nous n’en avons pas fini avec la transformation du
monde. Et nous n’en finirons pas nous-mêmes, ni nos enfants. Mais nous
devons d’autant plus, en toutes nos pensées, penser aussi cela : qu’une
mutation est en cours pour laquelle, par définition, nulle forme n’est
donnée, ni "nature" ni "histoire", ni "homme" ni "Dieu", ni "machine"
ni "vivant". Les énervés crient au nihilisme : ce qu’ils nomment ainsi
porte en réalité le savoir et la responsabilité de ce fait que rien ne
nous est donné, sinon d’ouvrir les yeux et de tendre l’oreille.

Rien ne nous est plus donné… Peut-être. Je suis souvent dans un incroyable sentiment de recevoir. Un recevoir dans le voir, oui, dans l’entendre, oui, un voir un entendre ce qui au voir et à l’entendre justement manque, et qui n’est pas monnayable.

 

Ils
n’ont en vérité qu’un souci : ignorer notre condition présente et
renouer avec le temps où conceptions, représentations et valeurs
étaient disponibles.
Le sachant ou non, ils se comportent comme s’ils
étaient en mesure de savoir à quoi Heidegger et Freud ont dérogé et
qu’ils n’auraient jamais dû méconnaître.

   

Sans doute eût-il été
préférable que la pensée de l’être et celle de l’inconscient se gardent plus pures et plus assurées, plus décentes et plus secourables aussi. Mais penser ainsi revient à croire que l’histoire aurait pu s’arranger
autrement. De même certains Français du XIXe siècle auraient
voulu que le gaulois fût reconnu comme langue première de l’homme.
C’est de la même inspiration : celle d’un déni de l’histoire et de la
vérité.

(Ce qui seulement me donne à penser que J.L. Nancy non plus n’aime pas la psychanalyse. On se souviendra seulement que Freud, arrivant aux Amériques, annonçait y apporter la peste. )

 

Jean-Luc Nancy est philosophe.


Véronique M. est blo(g)ueuse.

par Jean-Luc Nancy

Article paru dans l’édition du 04.11.05
par Véronique M.

Blog mis en ligne le 06.11.05
novembre 8th, 2005

une soirée en hiver

– nin : fais péter le plat.
– nin (plus tard) : vas-y, fais péter jules.
okay.

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novembre 10th, 2005

terrors of tinseltown

{

à  quoi je tends ce que je cherche
avec ces histoires de méta
(phores)
méto(nymies)
je ne __
je n’en.

seulement que ces métaphores métonymies
et ce que j’en ai lu
essentiellement ce que j’en ai lu
– d’ailleurs

ce qu’à  propos d’elles, méta_ méto_, j’ai (lu)
se trouve s’appliquer
à  ce que je
vis
observe. (la ville.)

le sens celui qui était servi par le nom-du-père, et de façon univoque, le mal est le mal le bien est le bien, son déclin quant à  moi je le situe je ne trouve à  le situer qu’à  ce moment de l’histoire où dieu meurt. à  quoi il a mis du temps. dont la relève fut prise par les règles scientifiques. comme il commençait son agonie, faisons-la remonter au xviiè s., le sujet, lui, naissait ( je pense : donc je suis). let me tell you about the breath of vinyl. alors ne pointons pas trop vite du doigt l’individualisme. puisque si vite, au fur et à  mesure que ce sujet s’est individualisé, perdait-il la parole qu’il ne sera resté que sur le point de prendre, s’inféodait-il à  la canaille, ces nouveaux maîtres, qu’il convient encore d’appeler capitalistes, dont la science, en reine, s’est fait la pute. baby, are you paranoid, lost in the void. are you afraid of yourself. and everyone else. are you afraid to die. are you afraid to get hurt. so what makes you cry. are paranoid, lost in the void. or just destroyed. are you afraid of me. and the things that i said. are you afraid to say something case i walked away. i you afraid of truth. inside of your soul. are you paranoid. or just destroyed. aucune parole qui (n’) échappe au sexe. qui puisse y échapper. vous les voyez parler à  la télé et cela vous suffit ils ne parlent pas ils ânonnent les leçons bien apprises qu’ils vous apprennent à  leur tour puisque l’homme est seul maintenant à  savoir à  ce qu’il doit faire. il faut bien qu’il se l’entende dire. déclin du nom-du-père, déclin de l’autorité. liberté. pourvu que nous ignorions que nous logeons l’horreur. ils ne parlent pas ils ânonnent ils servent
la nouvelle loi, celle qui ne mérite même plus ce nom, humain, de loi, elle qui fut le désir même, qui comprend cela pourquoi antigone est descendu vivante au tombeau, les lois non écrites, l’usage, la coutume, nulle part écrites, mais sur lesquelles on s’accordait, celles du bon sens, qui n’écoutaient que la vie, cela qui de la vie ne rentrait pas dans les petites cases, échappait au décret, restait inévaluable. (tandis que c’est bien faute d’elles, qu’il faut faire abattre les lois d’exceptions.) échappait aux rapports, médicaux ou autres, échappait à  l’image. la loi du capitalisme aussi est virtuelle : elle exclut ce qui du corps échappe à  la science. elle exclut la parole quand celle-ci prend le risque du lapsus. elle réduit le désir au besoin en en préservant la capacité d’insatisfaction. elle coince la jouissance dans la satisfaction de la pulsion. elle éjecte la mort, elle éjecte la filiation, elle éjecte ce qui du sexe n’appartient pas au fantasme masculin, ne se laisse pas cadrer, ne va pas sans dire. tandis que dans l’oubli du temps, faire l’amour c’était le dire.
young flesh city got beautiful skin ne parlent pas, ce sont des images. ce sont des fantômes. ce sont des monstres. i was the son of a black and white dream. in a technical world. i was a hollywood child. où tout cela s’aperçoit le mieux, se conçoit le mieux, c’est dans les peintures de la renaissance flamande, avant donc le xvii è, c’est l’annonce. c’est l’arrivée des commerçants. c’est l’arrivée des petites gens. c’est l’arrivée des pommes. c’est l’arrivée des natures mortes. des petites fleurs, des plats de poissons. le libéralisme, dieu qui s’éloigne, l’auteur qui vient au monde, regardez dà¼rer, son autoportrait. dieu s’éloigne, tout se met à  compter, tout se met à  conter. ça se voit plus vite dans la peinture flamande, parce qu’il n’étaient pas catholiques, qu’ils étaient moins idéalistes et que leurs contours géographiques, et politiques, étaient plus labiles. on sort de la grande fable. on sort de la croyance. rien, plus rien qui ne mérite d’être interrogé, observé. on est très vite très loin de la scène de la cita idéale, de ses vastes places vides. de la scène de la mise en scène. vous allez bientôt voir les choses déborder du cadre. dites choses, pensez métonymie. pensez petit a. c’est comme naît la bourgeoisie petite-capitalisante que l’objet va prendre le devant de la scène. objet à  quoi le sujet qui commençait à  peine de s’énoncer va aller à  s’identifier. we only live our live on the super screen. ce n’est pas l’individualisme, le coupable. le coupable c’est ce qui a éjecté ce que les mystères religieux occultaient, mais qui avait le mérite de faire exister cela même qu’il interdisait, le péché, comment ça cloche entre les hommes et les femmes. tous les jours, aujourd’hui la pomme et bouffée avec de la sauce à  0 pourcent de calorie. we’re turning round and round in the terrors of tinseltown et c’est à  force de ce tout, où les objets seulement s’additionnent, s’enfilent, que l’unité sémantique que formait la phrase a éclaté, s’est dissoute. que la phrase est passée au slogan. que les majuscules se sont perdues.
et c’est à  force de ce tout, que le rien s’est échappé. alors quand le rien est perdu il ne reste plus qu’à  s’y identifier. non, n’allez pas croire que nous en sommes tous à  nous la péter. à  péter plus hauts que notre cul. ils sont nombreux ceux qui se dégoûtent. tristes et.
broken dreams are blown away un corps ne se résume pas à  ce que la science peut en dire quels que soient ceux qui survivent en salle de soins intensifs. are you paranoid. what are doing i a m talking to you derrière la métonymie il y a l’objet (la valeur). il n’y a pas de métaphore sans métonymie préalable. derrière dessous la métaphore, il y a le sujet (inconnu). sujet qui n’est rien d’autre qu’une place, place qu’il n’a rien d’autre qu’à  prendre. et la prendre, c’est prendre la parole. aller contre le discours courant, disque courcourant.

the world has changed. we saw it all on tv. the world has changed. all our dreams have been rearranged. the world has changed. very strange. dream factory je suis triste aujourd’hui.
novembre 10th, 2005

restons pratique

évidemment pour ce qui est de la conversation, ces histoires de métaphore ou de métonymie, ça ne m’aide pas beaucoup. parce qu’enfin bon, c’est de ça, dont je manque. de conversation. et c’est bien ça, qu’il m’avait prescrit, le psychiatre, ce cher docteur g., bavarder.

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novembre 12th, 2005

du manque, du don, du vol. la solution de l’emprunt. de l’autre femme

j’avais un rv à  l’extérieur
j’ai mis, une robe de ma «belle-fille»
un manteau de mon beau compagnon
pour le reste
qui ne s’emprunte pas
j’ai mis

culotte
soutien-gorge bas bottes cheveux bouche yeux doigts cuisses mollets
creux des genoux bras mains épaules dos oreilles seins cils sourcils
ongles ventre et le dedans et l’entre. voix odeur marche silhouette
les allées
les venues
le monde
les hommes
les femmes
circulant
circulation
circulation
la librairie
le bar en face
le mur de fenêtres sur paris
la terrasse
d’éparses chaises
la chaise qu’on m’offre
une main posée sur mon bras
salutations échangées
les écrans diffusent
trop peu de monde encore pour me voir
mon manteau sur le bras
où sont-ils
je reçois du ma belle
ventre creux
exclamations sur le paris toujours chic
et le 93?
le 93 ça n’est pas paris
rions
échangeons
circulation
circulation
à  la librairie
j’achète un livre de mathématique
que demande le peuple?

je suis partie.
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novembre 12th, 2005

l’étrangeté (pensé)

’Larry   penséque s’il m’était donné de me voir me montrant me présentant à  toi ce serait dans cette étrangeté-là , cette étrangeté-là  à  moi-même.


(me dirais-tu qu’il est noir, je
dirais : cette étrangeté-là . me rappellerais-tu autour de quoi tourne cette série, the Valley, je
je dirais je me détournerais je dirais je baisserais les yeux, je dirais
c’est autre chose)
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novembre 14th, 2005

p l a n n in ( g )

bah
(please note the lost ’g’ and remember : no lost ’g’ that is not a hundred times recovered : alas)

novembre 17th, 2005

pierre tombale

cela que certainement j’aurai le plus pris au sérieux de la psychanalyse
   le désir est inconscient
   l’amour est inconscient
(si j’avais dû compter sur ma conscience)
et si sur ma pierre tombale on peut écrire
elle aimait, désirait, a fini par le savoir
(ou qq chose dans ce goût-là )
ça serait déjà  bon.

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novembre 18th, 2005

de l’autre fem à  qui je réserve le (du bonheur d’être ___

alors n’aller pas chez le coiffeur alors n’acheter pas larobe – et puis le ce mon bon plaisir le ce mon bon bonheur d’ « être pauvre » (nice to meet you call me poria will you, rolling the r) (or ça: quand il faut il faut(no prob) )
L’économie du supplément d’altérité qui la distingue et qui pour ainsi dire constitue le degré zéro de la méconnaissance de l’altérité qui est en elle, va se placer dans l’autre femme. L’hystérie féminine transpose dans l’autre féminin le coeur de sa propre altérité, dans le parcours d’une véritable aliénation pour ce qui fonde son être propre. Elle échange l’autre qu’elle est pour elle-même, pour l’autre femme qui l’allège du poids de l’énigme en s’en faisant le contenant. La voie de l’excès peut, en l’occurrence, se nourrir ici de la prévalence des phénomènes de captation imaginaire, de tensions rivales.
\La clinique du féminin est une continuelle mise à  l’épreuve de l’articulation logique entre, les identifications régies par le signifiant, et le \supplément. Ce qui déborde du signifiant est dans le féminin, de structure, et définit des positions qui ne s’inscrivent pas dans une /continuité qui irait de la soi-disant normalité jusqu’au pathologique. C’est ce qui fait dire à  Eric Laurent dans son cours sur les positions \féminines de l’être, que dans la féminité, chacune des positions de l’être se définit à  partir du supplément. Le supplément ouvre l’être de \jouissance de la femme à  un dimension «Autre», comme le dit Lacan. De fait, il intègre la problématique de l’excès à  plein titre de la \structure, pour ce qui concerne la femme. Dans certaines pathologies la clinique de l’excès est au premier plan, dans d’autres non.
novembre 18th, 2005

corps de fer, armure de pensées


1. Les corps de fer et les armures de la pensée*

En 1974, Jacques Lacan soulignait, comme un trait de notre époque, la perte de la dimension amoureuse, renvoyant à  la substitution du Nom-du-Père par un ordre – rationalisé, bureaucratisé – supporté par le « être nommé-à  quelque chose ». C’est-à -dire que la chute des Noms-du-Père ne produit pas un vide anarchique mais qu’elle restitue un ordre que Lacan – avec des résonances weberiennes – appelle « de fer« , véritable signe d’une « dégénérescence catastrophique ». En effet, le « nommer-à  » dans cet ordre de fer est avant tout nominaliste et aspire à  un fonctionnalisme radical en tant qu’il méconnaît ou délocalise le réel de l’autre, sa dimension d’objet, de reste incalculable.

Ainsi, le « politiquement correct » s’efforce-t-il aujourd’hui de réduire les relations entre l’homme et la femme à  des relations de droit civil. On construit des catégories qui permettent de standardiser les opérations, mouvements et stratégies qui constituent les échanges de ces sujets, de sorte qu’ils soit prévisibles et entièrement calculables.

L’ordre de fer est un ordre qui, avant tout, exclut le père réel comme principe d’ex-sistence fondant un dire vrai. Or le Nom-du-Père est une instance qui fonde un mode de nomination qui, d’une certaine manière, apparaît sur fond d’acceptation d’une impossibilité.

Si elle procédait du Nom-du-Père, la nomination faciliterait l’ouverture vers l’usage, l’accès, la possibilité de se servir du nom mais aussi du corps. Tandis que le « nommer-à  » de l’ordre de fer décerne au contraire un nom et un corps qu’il s’agit seulement de subir.

C’est d’ailleurs très tôt, en 1945, que Lacan signalait que la pente à  la folie ne doit pas nécessairement être cherchée dans la faiblesse : « il se peut qu’un corps fer, des identifications puissantes, les complaisances du destin […], mènent plus sûrement à  cette séduction de l’être ». Cette séduction de l’être est dans le fil de ce que Lacan avancera ensuite à  propos du self, et en particulier du faux self, (cf. les Séminaires XV et XVI et Eidelberg A., Schejtman F., Soria Dafunchio N. y Ventoso J., Anorexia y bulimia. Sà­ntomas actuales de lo femenino, Buenos Aires, Serie del Bucle, 2003, p. 111-114.).

Les corps de fer de nombre d’anorexiques et de boulimiques répondent très bien à  cette logique intimement liée au capitalisme hypermoderne. Comme l’indiquait une analysante, il s’agissait pour elle d’avoir un corps fermé, où rien n’entrerait ni ne sortirait – elle ne mangeait pas, ne déféquait pas, n’était pas réglée, n’avait pas de relations sexuelles. Un corps stérilisé et vidé. Impénétrable, fixé par la répétition incessante d’un calcul monotone qui éradiquait toute surprise de l’existence. Modelé par le carcan d’une pensée obsessionnalisée et entièrement ritualisée. Telle est sa différence essentielle d’avec le corps de l’hystérique, soutenu – comme Lacan le formule Lacan en 1976 – dans sa modalité torique (le « tore-trique ») par « l’armature » de l’amour pour le père. Ces corps contemporains se supportent de l’armure des pensées et du « nommer-à  » qui, mettant en Å“uvre un rejet farouche de la dimension amoureuse, prétendent effacer la fonction topologique du trou torique en affirmant un faux self sphérique, fermé, impénétrable. Qu’il s’agisse de la modalité sphère-vide anorexique ou de la sphère-boule boulimique-obèse, on aperçoit comment l’effet thérapeutique requiert une intervention qui, en introduisant la fonction de la coupure, rétablit la structure torique du corps.


* Corps et fonction paternelle, Marcelo Barros, Alejandra Eidelberg, Claudio Godoy y Mà³nica Gurevicz

novembre 19th, 2005

ding (une pensée de fer)

et d’ailleurs ne dit-on pas une santé de ferC’est drôle, pour MIR je suis HAMLET hamlet tobeor etcaetera dessus ça me tombe comme un ver
dict (enten dez in ter prétation) je me dis quoi ça se voit si peu que ça que je suis une

je le crois je me dis alors relire lacan sur hamlet pour le reste ça va – quoi est-ce que lacan dit d’hamlet qu’il est obsessionnel je ne autre chose – mais oui c’est moi qui le dit, c’est moi qui l’ait dit – j’a
vais pensé
j’avais bien pensé expliquer m’expliquer, ce nom, to be or,
or ça, je n’aurai rien fait d’autre que ça, jusqu’à  présent,
que de
m’expliquer justifier n’aurai
rien pu faire d’autre que d’é
taler mon symptôme au grand

bah

(hamlet alors armure alors de fer avéré – casque) les titres j’y arrive pas je me force m’y force les noms to be or nom d’une aliénation j’ai pensé que ça irait de soi que le blog viendrait à  la place du mot des mots qui manque qui manquent et que ce mot ces mots pourrait pourraient ( ) n’importe lequel , lesquels – justification – to be or : WHATEVER
de sus, pour moi to be or j’étais si sûre que c’était je pense donc
(dont j’ai cru entendu qu’il ne serait que du non-écrit je suis question)

alors attendre
que ça se termine
se termine
ce to be or
que ça se meure de sa belle
puisque
quand c’est raté
c’est réussi (belle jambe)

novembre 20th, 2005

not

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novembre 21st, 2005

l’a-volée. portes, escaliers. vertige. de bois vert qu’on s’envoie dans la face. que ça claque. se close. ça claque. me close.

novembre 21st, 2005

dans la série [blog] (suite)


je n’ai pas voulu vous blesser . j’ai fait ça toute seule.

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novembre 22nd, 2005

dans la série les écrits volent les paroles restent

Dans le De bello gallico (VI, 13), décrivant la société gauloise du Ier siècle, Jules César
rapporte ceci des druides celtes : « Un grand nombre de jeunes gens viennent s’instruire chez
[eux], beaucoup viennent de leur propre chef se confier à  leur enseignement, beaucoup sont
envoyés par leurs parents et leurs proches. On dit qu’ils apprennent là  par cÅ“ur un très grand
nombre de vers : certains restent donc vingt ans à  leur école. Ils sont d’avis que la religion
interdit de confier cela à  l’écriture
».

[…]
Les
études, en Irlande, duraient douze ans, vingt ans en Gaule d’après César, et la matière de
l’étude, uniquement orale et versifiée,
comportait, outre la récitation des scéla («récits»), le
droit, la généalogie, la poésie et tout ce qui concernait la spécialisation. Pourtant les Celtes
n’ignoraient pas l’écriture […] Mais l’écriture était interdite en tant qu’archive ou moyen
de transmission du savoir traditionnel parce que, par rapport à  la parole, elle est morte et fixe
éternellement ce qu’elle exprime.
Tous ses emplois ne peuvent être que magiques ou
incantatoires. Le gaulois, langue sacrée et savante, a disparu avec toute sa littérature parce qu’il
n’a jamais été une langue écrite et, sans la christianisation qui a propagé l’étude des à‰critures,
l’irlandais aurait subi le même sort ou au moins n’aurait presque rien laissé de sa littérature
mythologique. Le droit irlandais considère encore comme seule preuve concluante «la
mémoire concordante » de plusieurs personnes.

[…]
Le livre EST donc le problème ; le livre est même tout le problème… ou plutôt
l’industrialisation du livre
avec tout ce que, dès son origine, elle implique et qui, peu à  peu,
s’enchaîne dans un ensemble de dispositifs de plus en plus contraignants : la standardisation, le
formatage, les conventions, les collections, le marketing, les publics, les critiques, les auteurs,
les autorités, les genres, les éditions critiques, originales, princeps, etc. C’est le livre et ses
principes de « fixation », de figement temporel, qui rendent intéressants la recherche des
antécédents aux écrits qu’il enferme.
[…]
Or, la littérature, comme nous le savons tous, même si nous ne voulons pas toujours
accepter toutes les conséquences de ce savoir, existait bien avant le livre et, dans beaucoup de
régions du monde encore
— mais là  encore notre ethnocentrisme culturel occidental nous
aveugle souvent — existe sans aucun recours au livre.

Extraits de à‰criture sans manuscrit, brouillon absent
©
Jean-Pierre BALPE
Université Paris VIII
avril 2002


livre, problème, lequel?