angélisme – I
cela dit, si vous avez l’occasion de détruire quelqu’un, ne la lâchez pas.
en tout cas moi, je ne la lâche pas.
(maintenant que c’est écrit, dormir, je voudrais bien.)
angélisme – III
C’est ce que je voulais te dire. En tous cas, si tu as l’occasion d’avoir une victime, prends-la. Il se peut qu’elle ne t’apparaisse pas en tant que telle ; même, il se pourrait que ce soit toi, bien plutôt, qui t’en sentes la victime – d’ailleurs, le plus probable : quoi qu’il en soit, dès que tu te verras offrir l’occasion de détruire cette victime dont tu sens victime : détruis. Fût-ce en pensée : détruis. Y penseras-tu suffisamment fort, crois-moi ça débordera, crois-moi ça détruira.
Moi, je pense. Et je ne dors pas. Et ça déborde.
L’idée c’est / Vengeance Vengeance Vengeance
(Il arrive que l’on pense les choses avec tant de précision, de justesse qu’on n’imagine pas que jamais on puisse les oublier. C’est ce qui m’est arrivé hier avec ce dont j’essaye de me rappeler maintenant.)
Mots-clés: le sommeil mort (victime, cruauté, vengeance ; et dire que c’est tout inventé, tout inventé, mais que ça puisse avoir de tels effets, dans la réalité.)
angélisme -IV – je vous salue pleine de haine
cela m’est apparu je tiens une victime au creux de ma main et je serre,
tout de même, tu ne vas pas croire, que je vais lâcher ça.
c’est utile, une victime. plus encore que d’en être victime / vengeance vengeance vengeance.
angélisme
je pourrais le savoir, là maintenant tout de suite, à quoi ça sert une victime; mais je ne le veux pas. ce que je veux, c’est ne pas savoir, non surtout, ce que je veux, voudrais, c’est dormir.
mercredi matin, en allant chez mon psychanalyste, je pense: tiens, à ça, je n’y avais jamais pensé, que si j’ai tant de pensées la nuit, c’est que ces pensées veulent me réveiller. qu’elles ne veulent pas que je dorme. (et je ne leur obéis pas, je me bats contre elles, et elles redoublent d’intensité).
~
lui, il dit: tout de même, ça tourne autour de l’écriture, ces pensées. moi, je dis : oui, oui. non, je dis : non, en fait non, n’importe quoi, ça tourne autour de n’importe quoi. enfin, c’est surtout le travail. mais vraiment n’importe quel travail. ou la colère, la colère contre quelqu’un. peut-être, s’il n’y a pas le travail, ou si le travail est empêché, la colère. (il ne soulève pas, je l’ai dit très bas, la colère. ce qui l’intéresse, c’est l’écriture. ça ne me déplaît pas, qu’on prenne ça au sérieux – enfin, pas trop, quand même).
cette nuit, je me dis : alors, le mot d’ordre ce serait : travaille. travail de nuit.
maitenant, je voudrais dormir.
mots-clés: S1, travail, victime, victimisation ; colère. dormir.
angélisme
la nuit
beaucoup d’autres nuits
le froid
– quelle part de fiction?
– la part de vérité.