novembre 12th, 2005

du manque, du don, du vol. la solution de l’emprunt. de l’autre femme

j’avais un rv à  l’extérieur
j’ai mis, une robe de ma «belle-fille»
un manteau de mon beau compagnon
pour le reste
qui ne s’emprunte pas
j’ai mis

culotte
soutien-gorge bas bottes cheveux bouche yeux doigts cuisses mollets
creux des genoux bras mains épaules dos oreilles seins cils sourcils
ongles ventre et le dedans et l’entre. voix odeur marche silhouette
les allées
les venues
le monde
les hommes
les femmes
circulant
circulation
circulation
la librairie
le bar en face
le mur de fenêtres sur paris
la terrasse
d’éparses chaises
la chaise qu’on m’offre
une main posée sur mon bras
salutations échangées
les écrans diffusent
trop peu de monde encore pour me voir
mon manteau sur le bras
où sont-ils
je reçois du ma belle
ventre creux
exclamations sur le paris toujours chic
et le 93?
le 93 ça n’est pas paris
rions
échangeons
circulation
circulation
à  la librairie
j’achète un livre de mathématique
que demande le peuple?

je suis partie.
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novembre 18th, 2005

de l’autre fem à  qui je réserve le (du bonheur d’être ___

alors n’aller pas chez le coiffeur alors n’acheter pas larobe – et puis le ce mon bon plaisir le ce mon bon bonheur d’ « être pauvre » (nice to meet you call me poria will you, rolling the r) (or ça: quand il faut il faut(no prob) )
L’économie du supplément d’altérité qui la distingue et qui pour ainsi dire constitue le degré zéro de la méconnaissance de l’altérité qui est en elle, va se placer dans l’autre femme. L’hystérie féminine transpose dans l’autre féminin le coeur de sa propre altérité, dans le parcours d’une véritable aliénation pour ce qui fonde son être propre. Elle échange l’autre qu’elle est pour elle-même, pour l’autre femme qui l’allège du poids de l’énigme en s’en faisant le contenant. La voie de l’excès peut, en l’occurrence, se nourrir ici de la prévalence des phénomènes de captation imaginaire, de tensions rivales.
\La clinique du féminin est une continuelle mise à  l’épreuve de l’articulation logique entre, les identifications régies par le signifiant, et le \supplément. Ce qui déborde du signifiant est dans le féminin, de structure, et définit des positions qui ne s’inscrivent pas dans une /continuité qui irait de la soi-disant normalité jusqu’au pathologique. C’est ce qui fait dire à  Eric Laurent dans son cours sur les positions \féminines de l’être, que dans la féminité, chacune des positions de l’être se définit à  partir du supplément. Le supplément ouvre l’être de \jouissance de la femme à  un dimension «Autre», comme le dit Lacan. De fait, il intègre la problématique de l’excès à  plein titre de la \structure, pour ce qui concerne la femme. Dans certaines pathologies la clinique de l’excès est au premier plan, dans d’autres non.
novembre 21st, 2005

l’a-volée. portes, escaliers. vertige. de bois vert qu’on s’envoie dans la face. que ça claque. se close. ça claque. me close.

novembre 22nd, 2005

dans la série les écrits volent les paroles restent

les écrits volent

(et vous?)

novembre 22nd, 2005

série des a-volées

l’a-volée porte , l’a-volée lettre , l’a-volée corps (que les mères des filles sont des « voleuses de corps »)

l’a-volée volée , l’a-volée valée , l’a-volée folée . l’a-volée foleuse . l’a-volée valeuse . l’a-volée voleuse . (pendant des années) .

|l’a-battue (comme le clit)]

bib:


  1. […] le ravage est le ravissement. […] que le ravissement est lié au corps, ou plus précisément au fait d’avoir un corps, qui, par conséquent, peut être dérobé. Le ravissement est du registre de l’avoir, mais il touche aussi a l’être. La mère est sans doute une grande voleuse de corps, de structure pourrait-on dire, puisqu’elle parle. Mais c’est aussi une ravisseuse d’enfant. L’irruption du ravage dans la relation analytique vient mettre l’accent sur le corps, et plus précisément sur le corps dont le sujet est pour ainsi dire privé.
  2. les cervelles fraîches de Kris
  3. les écrits de J.L.
  4. Pourquoi les femmes aiment-elles les hommes (et non pas plutôt leur mère), m.c. hamon
  5. la féminité en tant que mascarade, joan rivière IN féminité, mascarade, m.c. hamon
  6. sig. fr., « un enfant est battu », 1919
  7. souvenir, L’Avalée des avalés, r. ducharme
  8. etcaetera etcaetera etcaetera (le roi)

qu’une analyse ne serait pas terminée tant qu’on n’aurait rencontré son rvge (proncz:ravage) – d’elle encore, m.h. brousse — le mien d’anal, l’ancien, de l’autre pays, auquel j’ai claqué la porte, « vous savez, le rvge, ça ne souhaite à  personne ». ravagées .
rêveuse .

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novembre 24th, 2005

self sat (1)

me lave pas aime trop mon odeur
novembre 24th, 2005

presque, très rapprochée

la pleureuse le ruisseau ( comme dans ce film japonais
l’écoulement soufflement
le reçu, la caresse de ce qui est de l’autre côté (reçu, reçu
aucun point de l’espace de ce que je vois qui ne me touche ( qui ne m’aille à  l’âme ( comme si comme si l’aveugle, cela que je vois me voyait ( avec la douceur infinie contenue en chaque point de la distance où trouve presque à  se définir cette sorte de regard dont je suis séparée dont je suis séparée ( aucun point de cet espace qui ne m’agenouillerait pas la respiration presque arrêtée égarement

c’est ça, c’est le don, que je reçois
fermer les yeux, des ruisseaux. à  pas de loup tu sors de la pièce. c’est l’or.
novembre 24th, 2005

self sat (2)

tu ne m’achèterais pas des bottes à  talons hauts ? j’ai bien les pointues mais ( elles me font mal
aux pieds
décembre 9th, 2005

oignions, ognions, c’est trop con

ce soir
l’autre soir/quel soir
ses je ne t’aime pas ses tu ne m’aimes pas et ses etcaetera
   son calcul-là de moi
   petite bête cherchais, des jours et des jours tenue calme, voilà je tombais
   l’amour faire l’amour, pas faire d’amour pas d’amour, et combien de jours?
suis-je venue nue au salon (salle de vie, tu entends) allons te dire salut salon je vais me coucher couchon tu vas quand même pas croire grognon que c’est moi chiffon qui de gong dirons salon allons allons tout rond baisons baisons-là tout rond besognons oignions-nous pas tous mous pour le coup sacré coup allons charles tout de même tu crois pas tu te magnes, tu crois pas tu te magnes non non bon salut je te dis pas salons j’vais me coucher pas cochon ma tête enrageons extrêmons renfonçons oh l’air mauvais imaginons je m’en vais couloir l’air mauvais : ce hère, ce toi d’au-delà : envoyé.
je me couche ça me tousse ça me mine ça me monte ça me gonfle ça me tourne me retourne : je me relève / salle de vie : tu es là : toi : couché là, canapé vert ordi vert portable vert et verre vert point-virgule moi : air minable, je te dis je ne t’aime pas je te dis je ne t’aime pas
or ça or ça or ça tu dors tu dors tu dors comment après ça. tu vis tu vis tu vis mais tu vis comment après ça, ce bête ça
tu viens t’es pas bête  me rejoins t’es pas bête au lit t’es pas pas bête tu me dis. or ça rien rien rien mais non rien rien toute façon y a plus rien jamais rien y aura rien s’en ira (je ris pas je pense pas que peut-être seulement ça je voulois de ta loi je louvoie: tu crois pas que grognons que salon que loignions que mauvions t’es trop con j’me tairons : ah surtout me touche pas).
toute la nuit pas dormi toute la nuit, je t’aime pas tu m’aimes pas on s’en va on s’en fout je t’aime pas je m’en vas tu t’en vas il m’aime pas on s’en fout je dors pas tu dors pas tu t’en vas tu t’endors, or ça, tu t’endors toi
t’en vas là t’endors toi t’en vas là salon là, salle de vie, canapé, vert
je te regarde, tu sais je te regarde je te regarde,
probablement cette personne existe (mais la raison est au fond tout au fond au tréfonds trépanée)
puis
les jours et les jours et les jours ont passé les jours et les jours et les jours ont passé
les jours et les jours et les jours ont passé les jours et les jours et les jours ont passé
et j’ai et tu as et j’ai et tu as recommencé à chanter à jouer à parler à manger à danser et j’ai et tu as
recommencé chanter jouer parler rêver danser
la raison résonner te le dire te le rire ce mourir ce pour rire de moi ce pour toi qui chez moi va vers toi ma raison résonnée je te le dis c’est pour toi ma raison résonnée veut de toi veut que toi
ah ah ah si tu ah si tu si toi tu
si tu toi
ce que ça me fait mon amour mon désir mon vouloir de toi

je vais pas te le redire je vais pas te le redire je vais pas te le redire
1000 x: baise-moi

oh mon amour oh mon amour fais-le moi ça, je te le dis: baise-moi

décembre 11th, 2005

À  laurette,

chère laurette,

que le désir d ’écrire puisse contenir ce qui de moi déborde quand _
parce que souvent ça me le fait trop
   ( « envoyée en l’air », je – ce que ça veut (connais

_et que le désir
_d’écrire
_contienne
_fasse contenant
_à  ce qui
_
s’en va (s’envoie)
_
accueille fasse accueil
(voix).

les mots, incriminés, qui t’ont choquée, sous ma plume,
je ne dis pas qu’ils veuillent
dire
grand chose (ce qu’ils veulent voudraient dire je ne le sais pas , le monde mon monde ne serait pas le même s’il n’y étaient pas, si je ne les avais eus (on me disait hier l’âme, ça ne veut plus rien dire, ça n’est pas moderne, je me suis dit, je ne sais, ce que ça veut dire, pour moi, je ne, mais, sûre je suis que rien ne pourra faire que ce mot ne joue dans sur ma vie alors que (un de ces mots qui pour moi contient (ce dont il me rassure qu’il soit ( contenu, malgré qu’il en déborde, et probablement seulement pour partie, et évidemment, seulement pour partie (au point que je puisse me dire qu’il vaut mieux, que je ne le sache pas, ce que ça veut dire, pour moi, l’âme, que cela même, fait partie d’elle ( et que je me la laisse seulement tressaillir quand je lis : l’âme, c’est le corps
ces mots-donc, sont un moment,
d’acquièscement. ils ne sont pas le dire mais ils disent, pour moi, à  lui, à  qui je sais qu’ils parlent, ce qui chez moi, autrement (autrement sombrerait) (autrement sombre) (fais-moi cette chose où nous nous rejoignons depuis que je sais que nous mourrons ensemble

et quand et si je (lui) demande tiens-
moi
prends-
moi
la fesse ( tiens-moi là  bien en main petite ici
le sein (du mien de mon
simplement tu vois, ça aussi, ça me
relocalise, ramène
ce qui autrement s’illimite et me

chère laurette,
malgré mes mots, devenus si laids, j’espère que tu
continueras
de me lire

à  toi,
v

chère laurette,

que le désir d ’écrire puisse contenir ce qui de moi déborde quand
(alors que mes mots tous devenus trop
ou encore trop peu )
parce que souvent ça me le fait
trop (
« envoyée en l’air », je – ce que ça veut
et que le désir
d’écrire
contienne
fasse contenant
à  ce qui
s’en va (s’envoie)
accueille fasse accueil
(voix).

les mots, incriminés, qui t’ont choquée, sous ma plume,
je ne dis pas qu’ils veuillent
dire
grand chose (ce qu’ils veulent voudraient dire je ne le sais pas , le monde mon monde ne serait pas le même s’il n’y étaient pas, si je ne les avais eus (on me disait hier l’âme, ça ne veut plus rien dire, ça n’est pas moderne, je me suis dit, je ne sais, ce que ça veut dire, pour moi, je ne, mais, sûre je suis que rien ne pourra faire que ce mot ne joue dans sur ma vie alors que (un de ces mots qui pour moi contient (ce dont il me rassure qu’il soit ( contenu, malgré qu’il en déborde, et probablement seulement pour partie, et évidemment, seulement pour partie (au point que je puisse me dire qu’il vaut mieux, que je ne le sache pas, ce que ça veut dire, pour moi, l’âme, que cela même, fait partie d’elle ( et que je me la laisse seulement tressaillir quand je lis : l’âme, c’est le corps
ces mots-donc, sont un moment,
d’acquièscement. ils ne sont pas le dire mais ils disent, pour moi, à  lui, à  qui je sais qu’ils parlent, ce qui chez moi, autrement (autrement sombrerait) (autrement sombre) (fais-moi cette chose où nous nous rejoignons depuis que je sais que nous mourrons ensemble

et quand et si je (lui) demande tiens-
moi
prends-
moi
la fesse ( tiens-moi là  bien en main petite ici
le sein (du mien de mon
simplement tu vois, ça aussi, ça me
relocalise, ramène
ce qui autrement s’illimite et me

chère laurette,
malgré mes mots, devenus si laids, j’espère que tu _
continueras
de me lire

à  toi,
v

décembre 11th, 2005

ou être ou avoir (I)

olala quand je pense tous ces efforts que je fais pour essayer d’ un peu moins être et d’avoir un peu plus (supporter d’avoir un peu
(parenthèse ouverte : même ce qui y cherche refuge ne trouve pas à  s’y enfermer/clore)
de vraiment très gros efforts (eux disaient la jouissance d’être privée, le prestige de l’apauvre qui au vent au ravin jette cela qu’elle possède de plus précieux, le m’être prestige qu’elle en retire, aux yeux de ses petites camarades (retrouver texte d’e. laurent rapportant ce cas).
(plus platement: tant que je n’ai pas,que je suis sans possession, je peux me croire volée, et tant que je suis volée, j’ai des petites ailes, et tant que j’ai des petites ailes, je suis l’être. (et tant que je suis l’être, je suis volée, ce qui va de soit, cfr, j. lacan, les écrits, la lettre volée)
(ah, des explications qui ne le soient pas, plates)
décembre 16th, 2005

miroirs

à Barcelone

des cauchemars, toutes les nuits. dans un lit immense.

dans la chambre, de moi des images toutes trop différentes. celle de la salle de bain tout à  fait acceptable (mais je suppose que c’est comme dans les miroirs de magasins de vêtements, ils y accrochent des miroirs flatteurs et quand vous rentrez chez vous, vous vous rendez compte de l’immense erreur que vous venez de commettre), et puis l’image dans le miroir de la penderie : abomination.

le vieillissement : ça a commencé. c’est là .

j’aurai remarqué ça, comment les miroirs s’apprivoisent, mais c’est lentement, se font à  vous, à  l’image que d’eux vous attendez. ne me regarder que dans ceux qui me connaissent. dans le même esprit, je me serai quelquefois demandée si je devais calculer le degré d’amitié que l’on me porte à  la joliesse des photos que l’on prend de moi*. dans le même esprit : au monde rien qui soit moins fiable que mon image. peut-être rien qui ne me perturbe plus. dans le même esprit: tu me dis que je suis la plus belle femme du monde. alors que moi.

il faisait chaud bon à  l’hôtel, il y avait du tapis partout; la salle de bain était propre, les fauteuils en velours. nous étions entre nous. j’ai couru nue, c’est rare (dans les familles recomposées), avec jules au sol rampé, à  4 pattes marché, c’était bon, et en même temps, de façon insidieuse, cela qui montait, cette inquiétude à  propos de l’image que je renvoyais, à  propos de ce que je donnais à  voir de moi. de mon corps son vieillissement, d’ordinaire camouflé. c’est là  qu’est né le germe des cauchemars. et puis qu’est-ce que jules lui voyait? et qu’est-ce que je préférerais lui donner à  voir le visage, le corps d’une mère d’abord beau de jeunesse. dans le même esprit, et en forme de bémol, au fur et à  mesure que l’été avance, le corps qui s’embellit, se fait au fait d’être vu.

ne regarderions-nous de nous aucune image nous ne trouverions à  la façonner qu’à  l’empan du regard de l’autre, et plût au ciel qu’il se trouvât alors un amant à  qui elle plaise cette image et que nous ne soyons pas seuls avec autant de regards que nous aurions à  vider de nos inventions, de nos montages.

l’inquiétude où nous porte l’ignorance, l’impossible savoir attaché au corps. aucune image qui puisse contenir refléter le réel du corps qui est ce à  quoi de l’intérieur on a affaire. )

 

* ex.: d’une certaine k., j’ai compris vu jusqu’à  quel point elle ne m’aimait pas en voyant les photos qu’elle avait prises de moi. d’une autre, a., j’aurai vu qu’elle m’aimait. ou encore qu’elle m’aimait comme je m’aime. qu’elle veuille m’aimer comme je voudrais m’aimer. qu’elle aie de moi la même image idéale. celle qui me rassurerait.

décembre 28th, 2005

noÀ«l

Il a fallu que je fasse une liste des choses que je désirais. Celle que l’on me réclame d’ailleurs depuis des années. Des années et des années. Quand je le dis, que les choses se font lentement, voire même sans qu’on y prenne garde. Une liste de cadeaux. Plusieurs même, de listes. Une par donneur, une seule par donneur, mais tout de même plusieurs, de donneurs. Je ne dis pas comment ça a été difficile. Ou comment cette année, après toutes ces années, j’y suis arrivée. De cela seulement je devrais me réjouir, à  quoi je me trouverais seule, car comment le communiquer, cela, cette joie qui pourrait, qui devrait me venir de l’avoir fait, cette chose. L’avoir fait, l’avoir dit, que je les voulais, que j’aurais pu les vouloir, ces menues choses qu’il m’aura fallu inscrire sur une liste. Qu’il aura fallu inscrire sur plusieurs listes. Listes qu’il aura fallu distribuer. Par où je m’exposais à  une possible satisfaction dont la seule évocation me paraît injure. La vulgarité plus que frôlée. L’abaissement. Croyez-vous vraiment que ça puisse le faire, dans les salons, cette sorte d’aveu ? Et faudrait-il qu’à  ce non-échec, encore je doive ajouter la réjouissance que j’y trouverais, l’augmentant d’autant. Ce serait exagération, ajoutée à  l’exagération. Que je me dépasse, passe encore. Que j’en augmente la satisfaction qu’il conviendrait que j’y trouve, en m’en vantant auprès de moi-même d’abord et des autres ensuite, c’est là  trop. C’est là  abus. Fracassement de la perte. Remercions donc le ciel pour la jouissance qu’il aura bien voulu nous conserver comme il nous laissait seules, mes tristes pensées, moi-même, à  méditer ces dépassements où nous nous engagions, quand nous nous soumettions à  nos obligations et notions sur de vagues papiers d’hélas très précis items dont nous reconnaissions dès lors qu’ils pussent pour nous constituer quelques fruits de la tentation que nous eussions préféré garder aussi secrète qu’insatisfaite. Que de cette insatiable insatisfaction au moins la jouissance restât incommunicable, sa perte gardée sous silence. Cette perte dont j’ai souffert, dont possiblement je souffre encore, souffrance que par ailleurs je n’aurai, elle, manqué de partager avec mes plus proches amis, en vérité, en vérité, il n’en est qu’un, d’ami, de très proche, le seul, celui dont toute satisfaction est attendue mais aucune voulue, toute désirée, mais aucune voulue, l’élu, la perte donc dont je souffris, où je ne restai pas seule, puisque dans ma désolation j’y entraînai cet unique donc qui dût me laisser inconsolable et que mon doigt pusse vengeur resté dressé sur lui, la perte donc où je tombais de par ces petits faits, par moi ici rapportés, mais qui en d’autres lieux ne sauraient trouver à  être articulés, entendus, si tant est qu’ils le fussent, ici, ce dont, dans la négative, nous ne saurions être sans remercier le ciel, une fois de plus. Eh quoi, quelle perte donc à  gagner dans ces cadeaux tantôt offerts ? Celle dont, et grâce de plus, la troisième, fût rendue au ciel, il me reste encore à  souffrir silencieusement, secrètement, dont je n’achèverai pas le sacrifice. Je laisse l’agneau pantelant, l’un ou l’autre peut-être de ses membres défaits. Je me garde maîtresse cruelle. Je conserve soigneusement les regrets de ne m’être pas montrée plus brave, plus forte, plus allègre. Plus normale. A observer le compte tenu des 3 trois grâces ici rendues, me vient la fantaisie de les parrainer d’un unique adage : grand grand grand est pour moi l’or du silence. Tandis que les choses demandées, il aura fallu les recevoir, si ça, n’est pas le pire. Et alors, dire merci. S’il vous plaît, merci, vous me voyez comblée, c’est exactement ce dont je manquais, quel bonheur, quel amour. (Demandez et vous recevrez, qu’il disait, bien oui, c’est bien pour ça que de toujours je m’en abstiens. Chers amis, tiendriez-vous à  cet état, d’amis, je vous saurais gré de bien vouloir me laisser insatisfaite. Pour cela, je vous remercie par avance.)

Je mets cette petite note dans la catégorie « l’a-volée », où elle peut trouver sa place (Non. Non, non, il ne sera pas dit qu’elle aura reçu, mais volée, oui, oh ça oui, elle l’aura été et convenablement qui plus est.) La catégorie qui plus exactement, précisément lui aurait convenu, à  cette note, aurait été celle de L’impossible don (or elle n’existe pas, à  moins que ça ne soit moi qui répugne à  démultiplier les catégories, d’autant que rien n’indique que j’en fasse jamais le moindre usage, bon usage, convenable usage, de ces multiples catégories).
Le don impossible, celui auquel il conviendrait de renoncer d’attendre. Je ne te dis pas que ça ne fait pas très longtemps que je ne le trace celui-là , que je l’avais repéré. A croire que ça n’y suffit pas. Le repérage.
Non, mon ami, non, tout de même, je n’en suis pas encore au point, au point de me réjouir, de ce que tous ces cadeaux m’aient été faits. Là  c’est à  moi que trop serait demander (et c’est bien pourquoi ici, je viens m’en plaindre, que la perte ne soit pas sèche).

NB : Je ne le voulais pas, mettre en corrélation l’impossible don et l’insatisfaction. Ca me sera venu sous la plume sans que je m’en méfie ; il est possible cependant que l’une chose ait à  voir avec l’autre.

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janvier 10th, 2006

mal aux transitions (1)

préliminaires. je ne sais faire que ça : chercher, en pensée, comment je l’écrirais, ce qui a lieu, comment ça pourrait s’écrire et ça jusqu’à  ce que, comme on dit, les caresses se fassent plus précises. alors. alors. ce vide-à -dire qui s’ouvre. abrupt. ce trop brusque passage de la pensée possible à  l’impossible pensée. l’impossible transition.

plutôt qu’écrire, plutôt que de chercher à  écrire, en pensée, je pourrais chercher à  dire, ce qui me paraît encore plus impossible. il y a un rapprochement que je ne peux pas opérer, entre nous, une distance que je dois maintenir. c’est la distance à  moi. je nous maintiens à  distance de moi. en observation de moi. et je t’observe, te débrouiller avec moi, moi qui ait tout de même in fine le léger avantage sur toi que ce corps n’en reste pas moins de moi. si léger, l’avantage, tandis que tu disposerais de celui de n’avoir pas, pour m’atteindre, à  traverser mes pensées, elles qui seulement matérialisent la perte où je suis de moi, ce moment où ça ne pense plus, qui dès lors, d’ailleurs, ne s’opère pas, se dressant comme un mur entre moi et une distance abolie.

(nous avons de nouvelles préliminaires à  inventer. nous aurions, à  inventer, des préliminaires.)

PRÉLIMINAIRE (pré-li-mi-nê-r’), adj.
1) Qui précède l’objet principal, et qui sert à  l’éclaircir.
2) S. m. Ce qui précède l’objet principal.
Commencement d’arrangement. Les préliminaires de la paix.
Le préliminaire de conciliation, l’essai de conciliation que la loi prescrit de faire devant le juge de paix avant de commencer un procès.
Familièrement. Préambule. Moi qu’on vient de chasser sans nul préliminaire, DORAT, Feinte par amour, III, 4.

ÉTYMOLOGIE :

Pré…, préfixe, et liminaire.

janvier 16th, 2006

adore et adore

j’apprends un soir qu’à  la question de la nature du rapport de l’homme à  son corps, il aurait répondu : il l’adore. un autre soir, hier soir, pendant le film que je regarde seule, ça me vient, je me dis que mon corps aussi probablement, je dois attendre que tu l’adores.

Le parlêtre adore son corps parce qu’il croit qu’il l’a. *

aujourd’hui, je me demande si toi aussi, tu attendrais ça, que je l’adore ton corps. si tu serais en manque de ça. et cette réciprocité me heurte. alors que plutôt tu vois, je nous aurais vus, toi et moi, ensemble, adorant ce corps, en tiers, ce corps de moi, et cette adoration venant recouvrir ce qu’il est pour nous comme corps de femme, comme corps-dit-la-femme, parlerait de cette distance, séparation où nous serions maintenus, toi et moi, de lui. tu vois, je vois, je ne suis pas vraiment sûre non, de l’avoir ce corps, ce corps-là  que j’adore comme dora adorait la femme de celui qu’elle gifle, dont j’oublie le nom, quand il lui fait l’aveu, de ne l’aimer pas tant que ça, sa femme, elle qui est sa madone à  elle, dora. sa madone, madame K. or ça maldonne, probablement pas de cette adoration-là  dont parle Lacan à  cet endroit-là .

* Jacques Lacan, Séminaire XXIII, Le Sinthome, Le Seuil, Paris 2005, p. 66.

janvier 17th, 2006

mal aux transitions (2)

en observation d’elle.

elle la donne à  qui la prend (duras m., je ne sais plus où).

il y a un rapprochement que je ne peux pas opérer, entre nous, une distance que je dois maintenir. c’est la distance à  elle. je nous maintiens à  distance d’elle. en observation d’elle. et je t’observe, te débrouiller avec elle, moi qui n’ait même plus le moindre avantage sur toi que son corps n’est plus que moins de moi. tandis que tu conserve celui de n’avoir pas, pour m’atteindre, à  traverser mes pensées, elles qui sont seulement le faux mur de moi à  elle.

ah bêtises, que tout cela, faux mur ça c’est sûr, mais cet elle, encore, ça ne veut rien dire.

ce faux mur, aussi, de mes souvenirs, ceux qui me viennent quand. pourquoi est-ce que j’y tiens tant, que je les évoque, ainsi. toutes sortes de souvenirs, dont certains pires. qui me reviennent quand. ça a été quoi, mon adolescence. pourquoi est-ce que j’en reste, à  cette marque? non, mes premiers pas dans la sexualité non pas été spécialement drôles, mais franchement, je n’en suis plus là . alors quoi? et celui d’hier, de souvenir, n’était pas spécialement triste, étrange, peut-être, insistant probablement, mais qu’est-ce qui y insiste, pourquoi, ça veut continuer à  revenir (sur la scène). peut-être seulement, justement, parce que ça fait histoire, ça fait scène, scène pour ce qui aujourd’hui souffrirait d’en manquer. conjonctures, conjonctures, conjonctures. en finir. en finir. en finir. (il y a 15 jours, j’ai repris une analyse.)

~

CONJONCTURE (kon-jon-ktu-r’), s. f.

Rencontre de certains événements dans le même point. Jugez ce qu’il faut craindre en cette conjoncture, CORN. Sertor. IV, 3. Je veux mettre d’accord l’amour et la nature, être père et mari dans cette conjoncture, ID. Nicom. IV, 3. Mais la soif de ta perte en cette conjoncture Me fait aimer l’auteur d’une belle imposture, ID. Héracl. I, 2. Si tu veux triompher en cette conjoncture, Après avoir vaincu, fais vaincre la nature, ID. Rodog. IV, 2. Je sais leur divers ordre, et de quelle nature Sont les devoirs d’un prince en cette conjoncture, ID. Cinna, IV, 4. Il [le bonheur] dépend d’une conjoncture De lieux, de personnes, de temps, Non des conjonctions de tous ces charlatans, LA FONT. Fabl. VIII, 16. Toute confiance est dangereuse, si elle n’est entière ; il y a peu de conjonctures où il ne faille tout dire ou tout cacher, LA BRUY. V.

REMARQUE :

Vaugelas remarque que conjoncture est un mot très nouveau, mais excellent.

HISTORIQUE :

XVIe s. La conjointure des estrangers [la jonction opérée avec eux], D’AUB. Hist. I, 227. Conjoincture, ID. ib. II, 292.

ETYMOLOGIE :

Voy. CONJOINDRE.

SUPPLEMENT AU DICTIONNAIRE :
CONJONCTURE. Ajoutez :

Accord, concours. Quand il se rencontre qu’une mutuelle volonté rend aussi mutuels les désirs, dans la conjoncture des choses honnêtes, MALH. Lexique, éd. L. Lalanne.

je voulais dire conjectures, conjectures, conjectures…

janvier 17th, 2006

mal aux transitions (3)

Ca continue:

Lisons, encore une fois, la définition du symptôme : « Laissons
le symptôme à  ce qu’il est : un événement
de corps, lié à  ce que : l’on l’a, l’on l’a de l’air, l’on
l’aire, de l’on l’a.
à‡a se chante à  l’occasion, Joyce
(de s’accomplir comme Symptôme, de le faire sien) ne s’en est pas
privé. »

(…)

Le symptôme femme par contraste, c’est d’être symptôme
d’un autre corps
. S’accomplir, se faire, au féminin définissent
la fonction de partenaire-symptôme. Il ne suffit pas d’avoir un
corps, de croire qu’on en dispose et par la grâce de cette disposition
l’offrir à  un autre; dans cet accomplissement, il s’agit d’être.
Etre femme, à  l’occasion, ça peut arriver.
C’est
par ce tour de s’accomplir comme symptôme et de s’offrir
que Lacan peut dire de Joyce qu’il se tient pour femme à  l’occasion,
tout en sachant bien qu’il ne choisit pas la voie du « pousse à 
la femme » comme « Le président Schreber », il n’est
pas femme de Dieu. Il choisit « le dire à  la pointe de l’inintelligible ».

La morale de l’histoire, de Joyce avec Lacan, c’est de savoir le poids
du corps propre, une jouissance de la langue à  exclure le sens.