société qui tourne essentiellement dans le registre de l’envie. faire envie. montrez-leur comment vous prenez votre pied (mot d’ordre à la starac). faire envie, faire montre de sa jouissance. faire envie de sa jouissance. une jouissance pour laquelle on aura durement travaillé (starac, toujours) – mais une jouissance atteignable, donc (au bout du travail comme on dirait au bout du rouleau.
et puis il y a ceux qui les regarde jouir.
(éventuellement on aurait : les esclaves, les travailleurs, ils travaillent, après, ils ont bien travaillé, ils peuvent jouir. c’est bien connu, c’est pas les maîtres qui jouissent, c’est bien connu, c’est-à -dire c’est lacan qui le dit. les maîtres mettent les esclaves au travail. et après le travail, les esclaves vont au bistrot jouir.)
que l’on veuille ça : faire montre de sa jouissance, se donner à voir pendant que ça jouit – les rires, tenez, qui se font plus forts quand il y a de l’alentour, du voisinage, c’est à ça que je pense; on en prend d’autant plus, on mime d’autant mieux le plaisir qu’on a du public; cherche-t-on à séduire, on s’offrira dans un éclat de rire, enfin, c’en est une, de façon.
encore aussi un jour un psychanalyste m’a dit, pas le mien, un ami ( un de mes « on », donc, cfr. mon post d’hier) que c’était un des fantasmes féminins les plus répandus, que celui d’être vue, pour une femme, se masturbant, vue, surprise. enfin, je ne sais pas si c’est vrai. mais, ça m’a frappée. la jouissance vient de se donner en spectacle, d’être vu. je suppose que debord là -dessus.
ce qui m’étonne, c’est le plaisir qui sera pris à son tour au fait de voir. de les regarder, ceux-là qui de leur jouissance donnent le spectacle, fût-elle ou non simulée, les larmes vraies ou fausses, celle qui compte, c’est celle qui leur vient à être regardé.
mais le regardeur, pourquoi regarde-t-il, le fait-il, regarder, quel compte y trouve-t-il? c’est-il qu’il y a là quelque chose qui jouit pour lui et ça lui suffit? ça le conforterait dans l’idée que la jouissance est possible, existe, ça le confirmerait dans son rêve, pervers, d’une jouissance atteignable ici bas, jouissance simplement détenue par d’autres, d’autres qui ont fait ce qu’il fallait, travaillé, puisqu’il n’y aurait… autrement qu’à la sueur de son front, travaillé suffisamment que pour se retrouver de l’autre côté du miroir, dans l’image, là où le corps n’a plus de mystère, n’est plus perdu? là où le corps est dans l’image, celle-là même qui du mien, du corps propre, est à jamais perdue, impossible – jamais tu ne te verras comme tu vois le reste du monde, tu es cela échappé au regard pour toujours forever forever. le trou du spectacle du monde.
S1 | –> | S2 |
— | — | |
$ | // | a |
S1 (le maître) ïƒ produit quoi ? des esclaves, du travail (S2)
y perd quoi? la jouissance, petit a
ignore quoi, que le barré, c’est lui, $ (S barré). que d’être barré, par le signifiant pour lequel il se prend, fait la vérité de son être : c’est ce qu’il sacrifie.
le spectateur jouit. c’est indibut. au téléspectateur que je pense (pas à celui qui fait le tableau, qui lui n’existe plus). penser à la pulsion de voir freudienne. peut-être la jouissance qu’il y aurait d’être regard, de se faire regard, voyeur. oui, les choses doivent se passer entre ce qui se conforte conforme comme exhibitionniste d’un côté et comme voyeur de l’autre. les deux font la paire. c’est de nouveau l’idée du pousse à la perversion de notre société, du pousse à croire à la jouissance à laquelle le pervers croit (qui croit à l’objet adéquat) du déni de la perte. alors la jouissance du fantasme, selon lequel : oui, probablement la jouissance n’est pas à portée de tous, mais dans l’autre, il y en a bien un, au moins un (reconstitution de l’exception, celle qui fait la règle), dans lequel ça jouit. donc tout n’est pas perdu. enfin, tout ça n’est rien du tout. ce qui compte, c’est de se faire raconter des histoires et que le corps ne compte plus.