Lignes de corde, avec Café & Psy

Ma plus belle escapade eut lieu hier soir, sur le Mont rouge, encordé à la compagnie Retouramont et à son extime du jour, Marie-Hélène Brousse.

Le froid a battu en retraite sous les coups francs des cordes, des marines comme des vocales, sous la beauté de leurs vibrations accouchant de mélodies (sur scène ) et de discours (sur l’Autre scène, le débat ).
Ce fut une divine et magique traversée du labyrinthe pour les uns, de la parole pour les autres, pour se perdre et s’y retrouver avec le masculin/féminin d’aujourd’hui.

D’abord ce qu’il n’y a pas de nouveau, entre un homme et une femme, qui s’est réitéré hier soir autant sur la scène préalable du quotidien que de la danse et du débat: de l’impossible, toujours là, qui se met en travers de La Rencontre. Le deux ne fera jamais un… à cause du trois, du zéro, ou de chaqu’Un si vous voulez.

Ma venue au théâtre en a porté la trace: celle qui devait m’accompagner n’est pas venue. Son billet n’est pas pour autant devenu un billet de trop, à revendre: il a trouvé son usage, marquer son absence comme compagne.
La venue de MHB n’a pas échappé à la contingence de l’impossible. Elle nous raconta sa traversée de Paris en Taxi. Ce fut une séance psychanalytique à l’envers: elle dut payer son trajet pendant lequel son chauffeur lui déversa ses déboires conjugaux. Trois femmes paranoïaques successives pour un seul homme dépressif: là, nous dit-elle, la formule du rapport sexuel commence à s’écrire, une paranoïaque fait couple avec un dépressif, pour cet homme.

Laissons nos inventions du quotidien pour se fondre dans celles du jeu de la danse. N’importe quel objet tombe dans la beauté avec un voile de mouvement, de lumière, de sons et de voix. Un spectacle à atmosphère lacanienne: court, épuré, topologique !
Freudienne aussi bien: vaste Fort-Da entre deux corps sculptés par des cordes qu’hypnotise, à distance et à plusieurs langues, une chanteuse-musicienne.
L’impossible du rapport s’acte par la présence de la corde de chacun, qui noue et dénoue dans le même temps la rencontre entre les deux corps: sublime. Le spectateur ne peut alors que créer en lui l’amour et le souffler vers la scène pour qu’enfin ait lieu le rêve d’y être !

Passons à ce qu’il y a de nouveau dans le masculin/féminin d’aujourd’hui. Il apparaît dans la pièce chorégraphique avec de l’ancien, la figure du minotaure, mi homme-mi bête, que MHB traduit dans notre actualité par la moindre distinction entre homme et femme, moindre distinction qui complexifie et multiplie les possibilités des liens d’amour: un homosexuel homme peut aussi bien aimer une femme, etc. Les combinaisons d’amour et de lien sont plus diversifiées. L’impossible du rapport n’en disparaît pas pour autant. Il en apparaît que plus.

Donc, belle, très belle même cette soirée de danse, danse avec les corps et la parole.

Grand merci à José pour cette merveilleuse réalisation.

Ultime impression: je ne suis pas sûr que la beauté puisse exister en dehors du champ de la solitude…

Alain

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Complément:
La danse des corps avec les cordes résonnent avec la structure torique du sujet telle qu’elle apparaît dans le séminaire sur l’identification de Lacan.
Chaque danseur éprouve et épouse son rond de corde, avant d’y faire passer l’autre enrobé dans son propre rond de corde. Amusant.
Alain

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Merci, Alain! de cette transmission que j’attendais impatiemment, n’ayant pas pu y être. Je note bien le « nouveau » dans le masculin/féminin noté par MH Brousse de la « moindre distinction », qui est un peu l’envers de ce que j’avais essayé de soutenir aux journées d’automne, à savoir que la question des hommes et des femmes et de leur différence est encore la seule à pouvoir soutenir du symbolique aujourd’hui.

Bises à toi

Catherine

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Chère Cath, la varité des liens conjugaux est à son apogée aujourd’hui …on s’y retrouvera mieux avec un symbolique nouveau, plus adossé à la combinatoire qu’au phallus.
MHB a déjà développé cela à Bordeaux à propos de l’éducation freudienne.  
De l’hôtel de ville,
Alain
 
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Merci Alain pour tes commentaires sur la soirée et le Café Psychanalyse d’hier soir au Théâtre de Châtillon.

Cela n’était pas évident de faire un débat après un spectacle de danse (sans paroles). Marie-Hélène Brousse a su faire la coupure avec le spectacle  et amorcer le débat sur le masculin/féminin en introduisant son anecdote clinique avec son chauffeur de taxi sur les démêlés conjugaux.

Chers compagnes et compagnons d’escapades vous pouvez déjà prendre date du prochain Café Psychanalyse qui aura pour thème « Jean Genet et la prison » avec pour invités Alain Merlet et Hervé Castanet. Il se tiendra le vendredi 13 avril 2912 à partir de 20h30 au Théâtre de Châtillon et ne sera pas précédé cette fois d’un spectacle. Une lecture de textes de Genet agrémentera le débat.

Je vous ferai parvenir l’affiche dès qu’elle sera composée.

Bien à vous.

José

Une réflexion sur « Lignes de corde, avec Café & Psy »

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    Ah, chère Luna, le métro m’a déposé en son terminus Châtillon-Montrouge.
    J’ai laissé la corde (sortie) « Chatouillons » pour prendre celle du Mont Rouge, qui s’est faite attente de navette dans un froid glacial. Il fut heureux que je ne lâchai point la corde du Désir malgré mes belles et redoutables sirènes, malgré le froid brûlant.
    Reste ton évocation… qui caresse ma division.
    Alain

    Envoyé de mon iPhone

    Le 13 févr. 2012 à 08:20, Mariana Alba de Luna <marianaalbalu@hotmail.com> a écrit :

     

    Mais bon, c’est connu qu’on dit qu’on va à Cracovie pour aller à Chicomostoc, c’est ça le rapport homme-femme….


    To: escapadesculturelles@yahoogroupes.fr
    From: marianaalbalu@hotmail.com
    Date: Mon, 13 Feb 2012 08:16:53 +0100
    Subject: RE: [escapadesculturelles] [correspondance d’escapades] : Lignes de corde, avec Café & Psy

     

    Cher Alain, 

    Mais il me semble que tu ne t’est pas allé sur les lignes de corde de Mont rouge mais de chât-illon…
    Belle escapade donc.
    Luna


    To: vmul@free.fr
    From: vmul@free.fr
    Date: Sun, 12 Feb 2012 18:40:47 +0000
    Subject: [escapadesculturelles] [correspondance d’escapades] : Lignes de corde, avec Café & Psy

     

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    Lignes de corde, avec Café & Psy
    Ma plus belle escapade eut lieu hier soir, sur le Mont rouge, encordé à la
    compagnie Retouramont et à son extime du jour, Marie-Hélène Brousse. Le froid
    a battu en retraite sous les coups francs des cordes, des marines comme des
    vocales, sous la beauté de leurs vibrations accouchant de mélodies (sur scène
    ) et de […]
    Catégorie(s): ACF, Alain Gentes, Café Psychanalyse, Catherine Decaudin, José
    Rambeau
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