notre histoire
Point de vue
Freud, Heidegger, notre histoire, par Jean-Luc NancyLE MONDE | 03.11.05 | 12h57 • Mis à jour le 03.11.05 | 12h57 |
Point de vue
Je lis le journalTO BE OR | 04.11.05 | 12h57 • Mis à jour le 06.11.05 | 13h09 |
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Lorsque les houles médiatiques se calment, le temps vient de poser les |
On peut supposer que JL Nancy se réfère, entre autres, au bouquin, torchon, récemment publié sur Freud, mais vaut-il la peine de le mentionner ici. [Je ne connais pas Heidegger donc je n’en parlerai pas.] |
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Mais, |
"on les voue aux gémonies", "on s’acharne sur eux", oui, pas seulement sur Freud, sur Lacan aussi, et la sur psychanalyse dans son ensemble.
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Qu’y a-t-il donc de commun entre Ce |
Ca, c’est la partie qui éveille mon intérêt. Ce dont Lacan parle en termes de "disparition, dissolution du Nom-du-Père". Ce qu’il m’a semblé rencontrer, entre autres, quand j’ai commencé d’écrire ici. Ce pourquoi j’en appelais à la coupure, la coupure alors comme Nom-du-Père, coupure, interruption dans le flot des significations, le flot, le flux, le flou métonymique ai-je pu dire des significations, l’une ne venant plus que s’ajouter à l’autre, s’enfiler derrière l’autre, dans la présence toujours, est-ce que vous le sentez que je vous parle des blogs, de cette façon dont tous les jours on vient ajouter une petite pierre, et que malgré ces ajouts quotidiens, quelque chose de l’ordre de "l’étincelle du sens" n’apparaît pas. Dans la mesure où, comme le montre Lacan dans le Séminaire V, il n’y a que la métaphore qui opère ce qu’il appelle le "pas-de-sens", qui fasse le saut du sens, soit à l’origine d’un sens nouveau, qui fût à proprement parler créative. Déjà, qu’il choisisse de parler de "pas-de-sens" pour dire le sens justement, on a le sentiment de rejoindre ce dont nous parle Jean-Luc Nacncy ici, quelque chose qu’il m’est difficile de concevoir. Je le sens bien, que je m’essouffle à courir après le sens. Ce sens qu’il n’y aurait pas qu’il n’y aurait plus. Après lequel il n’y aurait plus de sens de courir? (Ce sens qui ne prend son sens que du non-sens même, mais c’est insupportable ce genre de phrase, à force. Ce non-sens auquel on voudrait échapper à tout prix.).
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Si donc dans un premier temps Lacan aura délinéé la fonction du Nom-du-Père, il sera ensuite revenu sur elle pour promouvoir sa seule fonction d’usage : le Nom-du-Père : s’en passer, s’en servir. Il fait retour sur le sens également, en dénonce la vacuité la vanité la "jouï-sens". La chose se ramenant finalement à ça: rien n’échappe à la jouissance, rien qu’elle ne récupère. Et l’avancée de Miller, Jacques-Alain, selon moi, ça sera: si l’on n’y échappe pas, à cette jouissance, comment faire pour en pâtir moins, voire n’en pâtir plus, voire en jouir plus, puisqu’aussi bien elle reste le plus réel. L’éthique selon Lacan : connais ton désir, passe alors à : et penche-toi sur tes "modes de jouissance" (auxquels de toute façon tu ne saurais déroger : apprivoise-les). Donc, la métaphore, elle qui arrête le sens : s’en servir, à la condition de pouvoir s’en passer. S’en servir, l’utiliser, en connaisance de cause, c’est-à-dire, sachant sa valence de "comme si", de semblant. Sans y croire. Mais elle reste nécessaire si l’on veut faire le moindre "pas", le moindre retour en arrière, retour sur l’arrière, retour sur l’écoulement. Si l’on veut faire autre chose qu’avancer (je pense : avancer à l’aveugle, avancer sourd et muet, avancer, à l’instar de la pulsion, sans queue ni tête, dans la seule propulsion). |
Nous |
Cette question de l’équivalence générale, équivalence généralisée, tout vaut tout, rien ne vaut rien, depuis longtemps me rappelle le mathème, mais est-ce comme ça qu’on l’appelle, le mathème de l’obsessionnel, que je ne saurais pas écrire ici, quelque chose où les objets ne sont justement ramenés considérés que dans cette équivalence, l’un pouvant sans problème remplacer l’autre. Toujours dans le Séminaire V, Lacan développe l’idée, la montre sur le graphe, que l’obsessonniel, au fond, ce à quoi il n’a pas accès, ce qui le fait tourner en rond dans la partie inférieure du graphe, au niveau des besoins, ceux-là qui peuvent être satisfaits, ne supporte pas la confrontation à l’Autre barré, à grand S de grand A barré. C’est parce qu’il ne supporte pas que le sens soit troué, et c’est ce que notre époque non plus ne supporte, – où il s’avère que c’est justement le trou dans l’Autre qui fera la valeur, la valeur autre, non-équivalente, ce trou de pas de sens -, que l’obsessionnel s’en tient obstinément à des objets intechangeables entre eux, des objets, dont la valeur sera accordée par leur prix, ces fameuses marchandises. |
A l’obsessionnel donc la pute, c’est bien connu. Et à l’horizon, intouchable intouchée irréelle la dame, la mère vierge, la toute puissante, à laquelle il ne manque rien. Je dis ici que l’époque s’obsessionnalise. A quoi les machines également contribuent, qui nous mènent à penser le monde, – ces écrits qui ont lieu ici, dont on nous bassine les oreilles, dont on s’esbaudit -, en termes que par facilité je me contenterai de qualifier de binaires : les machines, je parle de l’ordinateur, nous donne à nous penser comme elles : doués d’une mémoire où tout s’écrit en 0 et en 1. Où les choses se deletent les bins se trashent et les mots de passe des programmes se crackent. Ordonnancement à tout crin tout va, où moi aussi je trouve à m’appareiller. |
Freud et Heidegger ont eu de |
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Les limites et les fourvoiements de l’un et de |
Rien ne nous est plus donné… Peut-être. Je suis souvent dans un incroyable sentiment de recevoir. Un recevoir dans le voir, oui, dans l’entendre, oui, un voir un entendre ce qui au voir et à l’entendre justement manque, et qui n’est pas monnayable. |
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Ils |
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Sans doute eût-il été |
(Ce qui seulement me donne à penser que J.L. Nancy non plus n’aime pas la psychanalyse. On se souviendra seulement que Freud, arrivant aux Amériques, annonçait y apporter la peste. ) |
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Jean-Luc Nancy est philosophe. |
Véronique M. est blo(g)ueuse. |
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par Jean-Luc Nancy
Article paru dans l’édition du 04.11.05
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par Véronique M.
Blog mis en ligne le 06.11.05
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